Essais québécois
Le pamphlétaire ne sera jamais de tout repos. Quand sa hargne se transforme en haine, il flirte avec l'égarement. Sa voix, qui lutte contre l'insignifiance satisfaite qui guette les siens, reste pourtant nécessaire.
Quand Falardeau affirme que «60 % des Québécois ont dit Oui» en 1995, certains crient au racisme. Le pamphlétaire, pourtant, ne joue pas sur ce terrain. Il met plutôt en avant une conception culturelle de la nation, semblable à celle de Fernand Dumont, selon laquelle, pour être Québécois, il s'agit de décider de l'être en s'intégrant à la culture de ce groupe. Comment, demande-t-il, considérer comme Québécois ceux qui refusent ce titre en se tenant à l'écart et en se désignant eux-mêmes comme Italiens, Grecs, Haïtiens, Juifs ou autres? La question peut choquer, mais elle reste légitime, et celui qui la pose n'a rien d'un xénophobe.