Égalité ou indépendance
5 février 2021
Il est intéressant d’ouvrir ainsi le potentiel constitutionnel du peuple québécois.
Résumons historiquement. Dans la période moderne, la notion de souveraineté populaire est un héritage de la Révolution atlantique, soit la Révolution états-unienne (1775) et la Révolution française (1789). Le pouvoir britannique refuse l’application du principe de la souveraineté populaire au Bas-Canada dans les années 1830. Résistant, le peuple français d’ici retrouve cependant une assiette territoriale en 1867 avec une certaine autonomie politique. Les pouvoirs limités dont il dispose, notamment les compétences en éducation et en santé, prennent toutefois une importance accrue et essentielle au fil du temps. D’où l’invasion des compétences du Québec par l’État canadien avec son fameux « pouvoir de dépenser », résultat de son vol inconstitutionnel de la moitié de l’impôt sur le revenu.
Après la Deuxième Guerre mondiale, les anciennes colonies acquièrent leur indépendance à travers le monde. Daniel Johnson lance alors en 1965 son ultimatum « Égalité ou indépendance », l’année précédant son élection comme premier ministre du Québec. Le principe fondamental onusien du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » est une nouvelle formulation de la souveraineté populaire.
Considérant la suite des évènements, surtout Octobre 70 ainsi que l’importation et la modification unilatérales de la Constitution canadienne en 1982, n’y a-t-il pas lieu de considérer que la dernière chance est passée depuis longtemps de modifier un régime politique devenu une prison collective et, pire, l’abattoir de notre identité ?
L’heure n’est-elle pas venue ? Malgré les apparences, l’amanchure postnationale appelée le Canada est plus faible et chancelante que jamais.
L’indépendance, nous la voulons depuis deux siècles.
Il est temps d’accomplir la plus profonde aspiration de notre esprit national.