Mondialisme

Le vice rédhibitoire du projet globaliste

Vers le crédit social global

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Tribune libre

La présente analyse porte sur un des textes fondamentaux qui guident l’oligarchie mondialiste : l’essai de Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial : La Quatrième Révolution industrielle (Dunod, 2017, traduit de l’édition anglaise originale parue en 2016).  On y reconnaît l’idéologie professée par Emmanuel Macron, Justin Trudeau et tutti quanti.  Et même François Legault, dont Schwab est le grand modèle d’inspiration.


Synthèse


La Quatrième Révolution industrielle, illustrée par l’avènement de l’hyperconnexion, fut précédée par trois révolutions suscitées par ces inventions majeures : la machine à vapeur (qui a créera notamment le réseau de chemins de fer), l’électricité (qui alimentera les industries, etc.), l’informatique.  Cette dernière, qui a apporté l’ordinateur personnel (années 1970) et l’Internet (fin des années 1980), étend maintenant les technologies de l’information à tous les domaines, y compris la biologie et la génétique.  Au-delà des bienfaits de la capacité accrue de communication, il en résulte des bouleversements complexes et interdépendants qui posent de graves problèmes éthiques à l’humanité.  En effet, source de grands pouvoirs, les masses gigantesques de données produites par le système universel qu’est l’Internet sont contrôlées par quels groupes, et à quelles fins ?  Qu’en est-il de la confidentialité des données personnelles, donc de la vie privée, et finalement de la liberté de penser ?


L’esprit d’innovation de notre époque suscite la multiplication simultanée des découvertes.  Ainsi, l’hyperconnexion induit tant des menaces que des espoirs dans ces champs immenses : l’intelligence artificielle, la robotique, les véhicules autonomes, l’impression en 3D, les nanotechnologies, les biotechnologies, etc.  Selon Schwab, nos manières de s’instruire, de travailler, de consommer — bref de vivre — sont appelées à changer radicalement.  Il est toutefois conscient de la possibilité de l’un ou l’autre de ces scénarios : les citoyens qui font entendre leurs voix en échappant au contrôle étatique, ou les technologies de surveillance qui renforcent la domination d’un État tout-puissant sur eux.  Par ailleurs, il rapporte que « des implants cérébraux conçus pour traiter la maladie d’Alzheimer pourraient servir à effacer les souvenirs de soldats ou en créer de nouveaux » (p. 109).  Cette possibilité horrible fait prendre conscience de l’ampleur de l’enjeu existentiel que représentent les technologies de l’information.


Nos modèles sociaux se transformeraient de manière « systémique » : l’identité des personnes, des familles et des nations seraient « devenues plus fongibles.  On est aujourd’hui plus à l’aise pour endosser et combiner des identités multiples » (p. 102).  C’est précisément ici où la pensée de Schwab dérape.  La réalité anthropologique lui échappe : chez tout être humain, on trouve une langue et une culture dominantes, même s’il est doté de plusieurs racines.  Un être fragmenté et balloté en de multiples identités incertaines est condamné à la médiocrité d’un débris humain.


La béance


Certes, Schwab se demande « comment l’inexorable intégration de la technologie dans nos vies affectera notre notion d’identité : ne risque-t-elle pas d’entamer certaines de nos qualités humaines fondamentales, comme l’introspection, l’empathie et la compassion ? » (p. 120).  En conclusion, dans le chapitre intitulé « Les voies de l’avenir », Schwab préconise sur le plan spirituel le développement de l’âme, c’est-à-dire « la faculté de mobiliser le sens des objectifs individuels et collectifs, la confiance et d’autres vertus pour impulser le changement et agir dans l’intérêt général » (p. 129).


L’ingénieur technophile Klaus Schwab demeure néanmoins fasciné par le seul avenir : il prévoit à l’horizon de 2025 la réalisation probable de nombreuses innovations qui appartiennent aujourd’hui à la science-fiction.  Forcément, ces réalisations s’opposent au présent insatisfaisant. 


Qu’en est-il de la troisième dimension du temps chez Schwab, soit le passé ?  Sauf pour définir la Quatrième Révolution industrielle au début de son essai, tout le reste du passé humain — histoire, traditions, mœurs, arts, civilisation — fait l’objet d’une absence tragique dans sa vision.


Dans la perspective de Schwab, l’être humain est réductible à son projet technique, qui aurait la primauté sur sa propre existence et son déroulement temporel, l’éthique n’étant qu’un adjuvant de l’hyperconnectivité.  Pourtant, le mythe grec de Prométhée nous enseigne que le voleur de feu fut condamné à être cloué au rocher pour être torturé par le vautour lui dévorant le foie qui renaît chaque jour.  La panse avait alors supplanté la pensée ; l’immédiateté frénétique, la distance surplombante.


Selon Schwab, la crise de la Covid-19 représente une occasion inespérée pour réformer le système économique mondial, qu’il appelle la Grande Remise à zéro ou Grande Réinitialisation.  Alors, comment se surprendre que la superclasse mondiale, sous prétexte d’une crise sanitaire exagérée et illimitée, ait établi sa domination liberticide sur les citoyens ?  N’assistons-nous pas maintenant à l’instauration par étapes d’une société globale de crédit social avec le passeport numérique intégral d’États contrôleurs et incultes ?


Inspirée par le passé, la libération sera donc identitaire et culturelle.


* * *


Je reviendrai sur l’instrumentalisation de la Covid-19 par Schwab dans un prochain article.


 


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Marc Labelle57 articles

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  Se voulant agent de transformation, Marc Labelle présente sur les valeurs et les enjeux fondamentaux du Québec des réflexions stratégiques, car une démarche critique efficace incite à l’action salutaire. Ses études supérieures en sciences des religions soutiennent son optique de penseur libre.





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1 commentaire

  • Normand Bélair Répondre

    11 février 2022

    Il n'y a qu'une pandémie, une guerre mondiale ou une catastrophe surhumaine qui peut arreter le train qui roule à plein allure vers le mur de notre destruction collectif. L'humain est génial pour avancer, mais complètement stupide quand il faut arreter.