Une nation métisse

Tribune libre - 2007

Quiconque établit une distinction irréductible entre Indiens et Blancs au Québec fait appel à des concepts proprement raciaux qu'il s'avère utile d'examiner fondamentalement. À la simple évidence visuelle, les Québécois constituent une nation métisse, surtout quand on s'éloigne des rives du Saint-Laurent. Les politiques raciales fédérales tendent à freiner ce processus sain et naturel de mélange de la population, soit en imposant des lois qui distinguent d'après la génétique des personnes concernées (lois d'apartheid), soit en inventant et subventionnant des communautés culturelles distinctes, genre de réserves ethno-culturelles.
Il arrive que j'ai vécu une dizaine d'années hors du Québec, au Canada, plus précisément à Ottawa. Je suis même un ancien Officier de recherche du Ministère fédéral des Affaires indiennes et du nord, une organisation qui repose entièrement sur la génétique "distincte" de ses administrés. À l'expérience, je peux assurer que la majorité francophone du Québec constitue sans doute le groupe humain le moins sourcilleux en matière d'ethnicité proprement raciste parmi tous les peuples ou tribus de l'Amérique du nord. Un quart à un tiers des Québécois sont en fait des autochtones ou des "sang-mêlés" à divers degrés, y compris dans le cas des Iroquois.
Selon le Conseil irlandais de Montréal, 42 % des Québécois auraient du sang irlandais ! Tel avocat flamboyant bien connu pour l'évolution intéressante de ses idées politiques est à l'évidence un Indien presque pur mocassin. Pourtant, au Québec, personne ne le remarque, tellement les Québécois d'aujourd'hui sont le résultat d'incessants mariages avec leurs alliés autochtones. Ailleurs, c'est-à-dire au Canada anglais, il serait immédiatement classé parmi les aborigènes.
D'autres Québécois "de souche" possèdent des traits négroïdes, car un certain nombre de Noirs ont également peuplé le Québec. Bon nombre d'Écossais, de Gallois, d'Allemands, de Français, maints pêcheurs portugais ou marins anglais (déserteurs de vaisseaux de guerre, soldats ou officiers en garnison au Canada, prisonniers naturalisés) ont aussi choisi de faire leur vie ici et leurs descendants sont devenus les Québécois d'aujourd'hui. La plupart se sont intégrés et assimilés à la majorité déjà en place, laquelle en a naturellement été transformée et enrichie, tout comme la nation française ou américaine résulte de la fusion plus ou moins avancée de la plupart de ses immigrants.
Et le mouvement continue: point n'est besoin d'être très observateur pour remarquer que nombre de jeunes québécois et québécoises proviennent manifestement de tous les peuples de la planète. Le nom de ma propre fille en témoigne: Nathalie Roxburgh, du nom d'une lignée écossaise au fort caractère.
La nation québécoise est d'ores et déjà largement franco-indienne et de plus en plus métisse, le processus de mélange génétique des races a débuté il y a des centaines d'années et continue encore de nos jours, notamment avec les nouveaux québécois issus de l'immigration ou de l'adoption internationale. Les amateurs de races pures et de bébés à l'ethnie bien définie vont devoir en prendre leur parti.
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Léonce NAUD, Québec


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2014

    Vous prenez vos fantasmes pour une réalité...
    «Les Québécois d'origine européenne doivent entre 1 et 2 % de leur patrimoine génétique aux Amérindiens, révèle une étude récente qui a quantifié pour la toute première fois le «mélange» historique qui est survenu entre les Canadiens français et les premiers habitants du pays»
    On parle de patrimoine génétique de plus de 98% européen.... et cela dépend des régions et des familles... c'est ce qu'on appel un apport extrêmement limité.
    http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201306/29/01-4666372-les-details-du-patrimoine-genetique-metisse-des-quebecois.php
    Ce mythe du métissage est parfait pour nier les identités des peuples au profit de la mondialisation et de l'abolition des frontières... et pour justifier une immigration massive...vous jouer le jeux des mondialistes a merveille!
    Selon la vision mondialiste il n'y a pas de peuple ou d'ethnie québécoise vu que nous sommes tous des métisses...alors comment peut-on logiquement s'opposer à l'immigration massive? Quel foutaise... vous jouer le jeux du multiculturalisme à la Trudeau... et vous colporter des mensonges contredit par toutes les études sérieuses... ce petit jeux a long-terme justifie l'abolition des frontières vu que «nous sommes tous frères»... sans parler de la remise en question de l'histoire et de l'identité.
    Selon le projet BALSAC de l'Université de Montréal... nous sommes 6 millions de québécois d'origine française... 6 millions! Et vous tenter de le nier en faisant a croire que ce peuple a toujours été un pot-pourri de tout les peuples de la terre...
    voila un concept révolutionnaire pour vos oreilles: Notre peuple existe non seulement linguistiquement mais ethniquement! ON EXISTE.
    Oui il y a eu des mélanges mais de la à généralisé et nier l'existence de la majorité des citoyens il y a une limite.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 décembre 2009

    Hé oui pourquoi pas. Je suis Métis et je suis fier de l'être, mais je ne peux en dire autant de mon sang de Québécois, mon sang d'homme blanc. En ce qui me concerne, j'ai beaucoup plus à apprendre avec les amériendiens qu'avec les blancs, car eux avaient de de belles valeurs qui malheureusement ce perde dans le temps. Pourquoi en sommes nous venu là. Pour moi mes ancêres rouge vivaient beaucoup plus en harmonie avec les lois de la nature. Aujourd'hui tout ce que nous savons faire, c'est d'exploité et de détruire ce beau cadeau que la vie nous avait offert dans le but d'y vivre heureux et en harmonie avec le tout. Je serai jusqu'à ma mort Métis et fier de l'être et mon coeur sera jusqu'à ma mort du coté des Premières Nations.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 juillet 2009

    Wow! Totalement dans le champ!
    Voyez ce dit le site de la compagnie Genizon qui sont dans la recherche génétique:
    "Grâce à son histoire unique, la population canadienne-française du Québec est une des populations les plus intéressantes pour la recherche de gènes.
    Une population fondatrice est un ensemble de personnes qui descendent toutes d'un petit nombre d'ancêtres communs; pour des raisons culturelles, religieuses, linguistiques, géographiques ou autres, cette population s'est multipliée durant plusieurs générations dans un état d'isolement relatif par rapport aux groupes avoisinants en l'absence de mariages mixtes.
    En raison de son âge relativement jeune, du nombre limité de ses fondateurs et de sa taille actuelle très importante, la population fondatrice du Québec est une des populations les plus intéressantes pour la cartographie génique:
    * De par son contexte historique, le Québec se caractérise par un déséquilibre de liaison (partage génétique) optimal en raison de sa fondation, il y a 12 à 16 générations, par seulement 2 600 fondateurs effectifs (voir le tableau ci-dessous), ainsi que de la multiplication par 80 de sa population au cours des 230 dernières années, avec une dilution génétique minime par mariages mixtes.
    * Il existe au Québec beaucoup moins de variation pour les gènes de maladies connus, comparativement à d'autres populations, ce qui rend plus facile l'identification des variations existantes (pour plusieurs gènes de maladies connus qui ont été étudiés au Québec, le nombre de variations pathologiques était de 5 ou moins, alors qu'il se situait entre 60 et plus de 1 000 dans d'autres populations).
    * La croissance de la population du Québec dans un état d'isolement relatif a maintenu un niveau élevé de partage génétique, ce qui donne encore plus de puissance aux méthodes de recherche de gènes pathologiques employées en génétique des populations. Aujourd'hui, 68 % du bagage génétique est dérivé des 2 600 fondateurs, ce qui facilite la détection des gènes à un coût raisonnable.
    * Avec ses 6 millions d'habitants d'origine Canadienne Française, le Québec est aujourd'hui l'endroit au monde qui abrite la plus vaste population fondatrice. Pour les études génétiques, cela permet de recruter rapidement un grand nombre de participants tout en assurant une meilleure sélection."

  • Archives de Vigile Répondre

    20 septembre 2007

    Je suis entièrement d'accord avec votre article.
    Ma grand-mère Pelletier, née Dumas, nous a appris des chiffres en Indien, je fais présentement une recherche généalogique à cet effet.
    Étant enfant je me demandais pour quelle raison ma grand-mère savait compter en Indien ou Amérindien, si vous préférez.
    Il est certain que depuis les tout débuts qu'ils soient de souche Française, Anglaise et d'autres qui se sont établis dans notre Pays, ils ou elles se sont mariés avec des membrese des nations autochtones. C'est l'évidence même.
    Je vis en Alberta et suis de souche Québécoise.
    Ici, les Amérindiens et Amérindiennes se sont mariés aussi avec des Canadiens et de combien d'autres nations.
    En consusion, tous et chacun ont le droit à leurs origines et il n'y a pas de honte de dire ou de découvrir que nous sommes Métis.
    Denise Pelletier