Une entente historique

Au sujet de l'accord conclu cette semaine entre Québec et la Fédération des médecins spécialistes, le ministre de la Santé, Philippe Couillard, a parlé d'une « entente historique ». L'expression n'est pas trop forte.

Commission Castonguay

Ce n'est pas parce qu'elle permet aux spécialistes de combler d'ici 2016 le gros du fossé de rémunération entre eux et leurs collègues des autres provinces que cette entente est un tournant. La hausse de la masse salariale (485 millions d'ici 2016, hausse du revenu moyen de 154 000$) est certes très importante. Elle permettra d'apaiser la grogne de ces médecins et de retenir ici ceux qui pourraient être tentés de s'exiler.
- Le communiqué de presse
Aux syndicats du secteur public qui réclament que Québec rouvre aussi ses goussets pour leurs membres, il faut rappeler que le cas des médecins spécialistes est particulier. Il s'agit de personnes ultra-formées, irremplaçables, en forte demande sur tout le continent. Les Penguins de Pittsburgh ne traitent pas Sidney Crosby comme les membres de leur quatrième trio, même si ces derniers jouent un rôle important dans l'équipe.
La nouveauté de l'entente est ailleurs. Des 485 millions ajoutés à la rémunération des médecins, la moitié sont liés à des mesures visant à améliorer l'accessibilité des soins et les conditions de pratique. Trois exemples:
- un spécialiste qui voit rapidement un patient référé par un omnipraticien recevra une prime. Dans le milieu, on est convaincu que cette prime aura un effet significatif sur l'attente, souvent interminable, pour un rendez-vous avec un spécialiste;
- des mesures incitatives encourageant les anesthésistes à modifier leur pratique de façon à permettre une hausse du nombre de chirurgies. On parle d'inciter les anesthésistes à superviser plus d'une salle d'opération à la fois, comme cela se fait couramment hors du Québec;
- des fonds supplémentaires pour augmenter le nombre de chirurgies par une utilisation optimale des équipements.
En tout, on a convenu de 24 mesures. Reste à en établir les modalités et surtout, à déterminer la répartition des 240 millions entre les différentes mesures. C'est là que le bât risque de blesser. En effet, ce ne sont pas le gouvernement et les médecins qui, par négociation, détermineront les mesures auxquelles on consacrera les sommes les plus importantes. Cela se fera suivant la méthode habituelle de partage du gâteau salarial des spécialistes, soit par une partie de bras de fer à l'intérieur de la FMSQ entre les 34 associations représentant les différentes spécialités. Les fonds risquent donc de se trouver concentrés dans des incitatifs qui profitent aux associations les plus puissantes politiquement au sein du syndicat. Souhaitons qu'au contraire, en contrepartie de l'énorme effort financier que consent l'État québécois, les médecins spécialistes accepteront de privilégier les changements bénéficiant le plus aux patients.
En attendant les résultats de cet exercice, il faut souligner la volonté commune du ministre de la Santé, M. Couillard, et du président de la FMSQ, Gaétan Barrette, qui tous deux ont eu à coeur que cette entente n'améliore pas seulement la santé financière des médecins.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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