par Djibril Diallo
Pendant plusieurs mois, le CLSC de Parc-Extension a refusé systématiquement que les hommes assistent à ses cours prénataux pour accommoder des femmes musulmanes, hindoues ou sikhs.
Si des femmes souhaitaient quand même suivre un cours prénatal avec leur conjoint, elles étaient obligées de se rendre au CLSC Côte-des-Neiges ou au CLSC Métro.
Des frais de 50$ étaient alors exigés aux couples tandis qu'ils étaient gratuits à Parc-Extension. Et ils n'avaient pas toujours le choix de la langue.
Lundi, un journaliste qui se faisait passer pour un mari désirant suivre un cours prénatal a appelé le CLSC Parc-Extension. Il a été éconduit.
«Nous avons des rencontres entre femmes seulement. Si vous voulez quand même suivre un cours, vous devez aller à Côte-des-Neiges», lui a dit la responsable du cours, Truc Huynh. L'infirmière a expliqué que c'est parce que les femmes de certaines religions ne souhaitent pas la présence des hommes au cours.
Dans certaines interprétations de la religion musulmane, on recommande de séparer systématiquement les hommes des femmes.
Selon certaines sources, cette politique était en vigueur depuis un an. Jusqu'à ce que Le Journal de Montréal s'intéresse à l'affaire, cette semaine...
La députée péquiste du quartier, Elsie Lefebvre, a dit avoir discuté avec les responsables du CLSC, ces derniers jours. «Mais vous savez, ils disent que c'est le seul moyen qu'ils ont pour atteindre ces femmes-là, ils disent qu'ils n'ont pas d'autre choix», a indiqué madame Lefebvre.
Pour les immigrantes?
Interrogé sur cette pratique, le directeur Marc Sougavinski, du Centre de santé La Montagne, dont dépend ce CLSC, a nié l'existence d'une telle discrimination, mardi. Il a tout de même admis que les cours prénataux n'accueillaient pratiquement que des femmes.
«Nous accueillons majoritairement des immigrantes récentes qui peuvent être à risques, elles peuvent sentir le besoin de se retrouver entre elles», a indiqué Marc Sougavinski. La population de Parc-Extension est en effet très diversifiée. Plus de la moitié de ses habitants sont membres des minorités visibles. Après après discuté avec Marc Sougavinski, il semble que le CLSC a changé sa politique. Les hommes seraient, depuis hier, accueillis dans ses cours.
Cas isolé?
Parmi la dizaine de CLSC de Montréal contactés pour connaître l'ampleur du phénomène, aucun n'a dit refuser la présence des hommes au cours prénatal. Au contraire. Certains se sont dit scandalisés par une telle pratique et ont suggéré qu'une plainte soit déposée auprès des autorités compétentes.
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