Territoire et statuts

Pour avoir conquis ce territoire au prix d’efforts exténuants pendant quatre siècles, pour avoir survécu à l’adversité, nous sommes devenus un Peuple et une Nation avec majuscules.

Tribune libre 2011




TERRITOIRE ET STATUTS


Sans territoire, il n’y a ni Peuple ni Nation ni État. Une province n’est pas un territoire national mais un espace impérial inféodé. Ce non statut peut changer avec le temps, cependant.

Peuples, Nations et États sont des sociétés territoriales bien que leurs statuts respectifs diffèrent d’une à l’autre.

Un Peuple est sans doute une société qui partage en commun la langue, la mentalité et l’histoire mais cette société ne peut s’affirmer qu’à partir d’un territoire avec lequel elle s’identifie plus ou moins.

La Nation est une société territoriale plus avancée, une société qui a sans doute le statut reconnu d’un peuple mais qui de plus, possède, non pas occupe mais possède un territoire duquel elle tire
sa subsistance, son identité et sa raison de vivre. La ligne de démarcation entre un Peuple et une Nation tient au statut territorial reconnu de fait et de droit (de facto et de jure) pour la Nation.

L’État reconnu est un statut encore plus avancé.

L’État est une société architectonique structurée en fonction de toutes les possibilités offertes par le territoire à la Nation, ou presque. Le territoire de l’État englobe les régions naturelles les plus oekoumênes et
effectivement les plus habitées et les plus organisées. Ce qui explique pourquoi l’État peut exister avec un minimum d’espace organisable, comme par
exemple les Cités-États, qui ne disposent que d’un espace réduit mais possèdent l’infrastructure essentielle du pouvoir économique et politique, dont les forces armées qui en assurent la défense car l’État
est générateur de grandes richesses par le fait de son organisation et sa capacité de travail et par conséquent exposé aux vols, attaques, rapines, pirateries, insurrections et guerres. Il doit donc consacrer
une partie de ses richesses à l’organisation d’une défense qui doit impliquer tous ses citoyens, comme c’est le cas de la Suisse, qui n’a pas d’armée proprement dite mais demeure l’État le plus fortement armé
et organisé au monde pour sa défense, tout en demeurant discrète.


L’indépendance pour un État peut donc se définir comme aptitude et capacité de choisir ses dépendances.

Il ne peut y avoir d’indépendance sans les moyens architectoniques de l’État.

C’est à partir de ces statuts fondamentaux que le Québec doit partir maintenant s’il veut dissiper tous les malentendus qui noircissent son horizon politique parce que tout un chacun y va de ses opinions sans
se soucier de savoir où sont les certitudes. Car les certitudes sont opératives alors que les opinions demeurent passives et peu aptes à se traduire en Acte.



Première question: Les Québécois sont-ils un Peuple? Facile de dire OUI mais autre chose que de le faire reconnaitre, alors que les Anglais persistent à dire que nous ne sommes qu’une “deracine French
community”, une communauté française déracinée parce que nous avons “perdu” la bataille des plaines d’Abraham et aurions dû avoir été déportés comme les Acadiens.


Les historiens ont peu fait pour réfuter cette déclaration publique de non-statut envers nous. Et pourtant, Durham dans son Rapport de 1839 nous reconnait bel et bien comme peuple et nation, ce qui veut dire
société territoriale.

Depuis ce temps, nous avons effectivement investi une somme titanesque de travail pour mettre le Québec en valeur et personne ne peut nier notre confirmation du statut de Nation, sauf ceux et celles qui
fondent leurs jugements sur les termes des textes même officiels plutôt que regarder ce que nous avons accompli avec ce territoire devenu notre foyer national.

Aucun Amérindien n’en a fait autant. Par contre, notre travail acharné depuis les débuts pour dompter cette terre de Cain les a aidés à survivre et à vivre, ce qu’ils ne peuvent nier.

Nous n’avons détruit personne, comme ont fait les Anglais et les Américains qui sont responsables de la disparition de quinze millions d’Amérindiens au sud de notre frontière.



Depuis les débuts, nous sommes naturellement protégés par notre géographie car à l’état naturel, la vallée du Saint Laurent, milieu de départ de nos efforts, est inhabitable, impraticable et impossible.

Il nous a fallu investir 400 ans de travail pour la mettre en valeur et encore, la plus grande partie de la superficie du Québec doit être encore développée et aménagée.



Pour avoir conquis ce territoire au prix d’efforts exténuants pendant quatre siècles, pour avoir survécu à l’adversité, nous sommes devenus un Peuple et une Nation avec majuscules.

Il nous manquait d’être reconnus comme tels et ce n’est qu’à partir de 1960 que cette reconnaissance de STATUT DE PEUPLE ET NATION a réellement débuté alors que nous nous sommes identifiés comme Québécois
et non plus comme Canadiens français, terme qui peut servir à désigner une société française déracinée.

C’est également à partir d’Honoré Mercier et plus tard de Jean Lesage que nous avons commencé à acquérir les assises de notre propre État.

Quant à Ottawa, il s’agit de la capitale d’un État post-impérial et arbitraire appelé à disparaître lorsque chacune des provinces canadiennes aura comme le Québec acquis la stature d’un État. C’est comme ce qui
est arrivé à l’Union Kalmar en Scandinavie, union des États scandinaves inféodés au Danemark et qui commença à se disloquer avec l’indépendance de la Suède en 1523, onze ans avant les découvertes de Jacques
Cartier dans le Saint Laurent.

***
Voilà ce à quoi nous devons convenir et nous entendre et que nous devons apprendre à représenter devant le Canada, les États Unis, l’ONU et autres organisations et instances internationales.


Quant à décider ce que nous allons faire d’Ottawa et de ses agences dans le Québec, c’est une autre question, non pas sentimentale mais pratico-pratique, ce qui veut dire fondée sur les principes de stratégie d’État,
qui sont effectivement des catégories pratico-pratiques.


Par contre, nous ne devons en aucune circonstance
céder la moindre parcelle de notre territoire et lorsque nous en aurons les moyens, nous devons reprendre les espaces arbitrairement perdus.


Que Jean Charest aille affirmer en Chine que le “statut” du Québec comme province ne l’empêche pas de faire affaire avec n’importe quel État, personne n’est obligé de le croire. S’il affirme que le statut du
Québec comme “province” n’empêche aucune porte à s’ouvrir devant lui, c’est que le Québec est déjà plus qu’une province d’Empire, un espace impérial inféodé. Avec le temps, le Québec est devenu le
foyer national d’un peuple, donc une Nation dotée des assises de son propre État et non plus simplement une province, qui n’est pas un statut ne lui en déplaise. Son aplatventrisme devant Ottawa lui fait dire
n’importe quoi. Le Québec est déjà reconnu sinon Jean Charest n’aurait pu y faire aucune représentation. C’est comme le précédent du Canada qui a insisté pour être représenté à la conférence pour la paix
de 1919, presqu’à égalité avec l’Angleterre, qui a fini par accorder les Statuts Refondus de Westminster en 1931. Le Québec actuel peut en faire autant.

JRMS


Featured 751d93ca198caacf4590a022022f5bc8

René Marcel Sauvé217 articles

  • 252 934

J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





Laissez un commentaire



11 commentaires

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    6 septembre 2011

    René Marcel Sauvé articule avec justesse l'équation qui relie le territoire à la nation, c'est-à-dire la primauté d'une constitution qui brosse la silhouette du futur état.
    Mais pour se doter d'un état indépendant il faut faire preuve de volonté ... de puissance.
    Ce qui fait cruellement défaut à nos élites et à nos concitoyens.
    Pourquoi cet instinct de survie fait-il défaut d'après vous mes amis ?
    Les Québécois sont pris en serre entre les troupes de la Couronne britannique et celles de l'Oncle Sam.
    Quand les protagonistes du «beau risque» pensaient que le libre échange allait nous libérer de la camisole de force canadienne ils se gouraient ... royalement.
    Les troupes de l'Oncle Sam sont aux ordres de l'Empire ... britannique et consorts.
    Alors, - pour revenir encore une fois à Lénine - que faire ?
    La réponse je la médite, la mastique et la soupèse depuis quelques années et je tenterai de la formuler cet automne dans une série d'articles que je promets depuis quelques temps ...
    Notre allié, notre sponsort et notre parrain existe depuis toujours.
    Mais, nos élites ont bien trop peur de dire la vérité.
    Il reprend ses forces, dans l'hémisphère nord, patiemment et sans (contrairement aux forces américano-atlantistes) jamais tromper ses alliés naturels.
    Ce protecteur et intercesseur se nomme la RUSSIE.
    S'il est une frontière que le Québec se devra de mieux baliser dans un avenir proche c'est bien celle de l'hémisphère nord.
    Et, un seul allié naturel tente de reprendre sa PART dans cette zone: la RUSSIE.
    C'est la RUSSIE qui devra faire partie de la nouvelle doctrine militaire et géostratégique d'un Québec devenu adulte.
    Quand les élites le comprendront, que les tractations débuteront et que cet interlocuteur s'engagera à sécuriser nos frontières nordiques, le peuple, le bon peuple sagace suivra la marche de l'indépendance.
    Parce que nous aurons un allié capable de nous aider dans l'adversité.
    Il n'y a pas d'autres issues pour quiconque connait un peu la géopolitique.
    La Nation québécoise n'a pas les moyens de ses fins.
    Il lui faut un PROTECTEUR PUISSANT et un ALLIÉ INDÉFECTIBLE.
    Lisez Machiavel.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 septembre 2011

    M. Archambault,
    Vous avez parfaitement raison de souligner que les fédés sont aux abois en ce moment. Avec le résultat du 2 mai, sa signification profonde et sa conséquence sur le réveille des forces endormies des indépendantistes, l’ennemi est pris de court mais il commence à opérer. Il ne faut pas minimiser sa puissance.
    D’autre part, M Arhambault, je souhaiterais que nous prenions conscience que nous n’en sommes plus à l’étape de résistance. Nous organisons l’attaque ! Imaginez 16% à 22% de québécois indépendantistes motivés et bien organisés. Son effet d’entrainement et d’influence sur le peuple sera déterminant pour notre histoire. Dès que le PQ aura été détrôné comme le seul instrument de notre libération, nos énergies commune et COALISÉE dans Option Québec seront libérées pour créer notre pays.

  • Luc Archambault Répondre

    3 septembre 2011

    @ Serge Savoie
    « ... tous nos efforts seront vains » VRAIMENT !?
    À part vouloir saper le moral de la résistance radicalement démocratique de ce peuple, que voulez-vous dire ?
    Le Canada ne passe pas au Québec, malgré TOUS ses efforts et malgré TOUTE sa prétendue puissance et supériorité morale, financière, commanditaire et d'intelligence. Les canadianisateurs sont aux abois et vous demandez on fait quoi !?
    He bien on ne bouge pas, on continue à offrir la résistance qu'il faut pour épuiser l'adversaire qui s'agite en tout sens, au point de faire élire la gauche antimonarchiste...
    Ce sont les efforts canadianisateurs qui sont vains, pas les nôtres. Ils sont vains car un État d'occupation ne peut indéfiniment s'imposer de force et d'Autorité arbitraire contre le libre consentement d'un peuple. Et ils le savent les occupants, leurs jours sont comptés. Et ils ne savent plus quoi faire, et tirent dans tous les sens y compris dans leur propre pied.
    L'actuel désarrois et une manifestation de force. La nôtre. Nous sommes assez fort pour faire étalage de notre faiblesse au vue et au sue de l'ennemi. Car ce qui se passe en ce moment, c'est une révolution, la Révolution du Lys de mai 2011 qui a commencé le 2 mai. Elle permettra de faire l'UNION des forces COALISÉES de la résistance démocratique contre la gouverERRANCE COLLABO.
    Ne reste qu'à s'ENGAGER dans l'UNION de nos forces démocratiques à appeler ce peuple démocratique à USER de ses pleins pouvoirs démocratiques pour INVALIDER tout État autocratique qui n'a pas obtenu le clair OUI de la démocratie électorale et référendaire québécoise. Ce sera le coup de grâce à une prétendue supériorité morale démocratique canadianisatrice à la démocratie tronquée de la base au sommet, et ce à la face du monde libre. Ne reste qu'à se comporter en vrai,es souverainistes, qui cessent de tolérer la négation de la primauté effective de la souveraineté démocratique du peuple Souverain que nous sommes sur NOTRE sol et sous-sol national du Québec.
    PÉTITION pour COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté du Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    3 septembre 2011

    Il ne faut pas croire que je suis contre la vertu démocratique. Je suis parfaitement conscient qu’une reconnaissance internationale serait préférable pour contrer l’opposition canadienne. Mais il faut être réaliste. Le Canada ne reconnaitra que très difficilement une déclaration d’indépendance du Québec. Mettez-vous à leur place. Sans nous ils ne seront plus rien.
    Mais je crois, de toute façon, que nous n’obtiendrons jamais la majorité requise dans les conditions actuelles. En effet, tant que nous serons sous l’emprise de l’action SÉDICIEUSE du pouvoir médiatique de l’Oligarchie canadienne, tous nos efforts seront vains. Alors on fait quoi ? On continue à pelleter des nuages ?

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2011

    Monsieur Sauvé,
    À condition qu'existe la volonté d'opérer! Celle-ci fait défaut chez nos élus depuis 1995, de même que le courage et la loyauté envers la Nation. Que peut proposer la Nation et ses indépendantistes quand on Nous soustrait le pouvoir, comme à présent, de façon malhonnête et anti-démocratique?
    Nous pourrons nous nommer Québécois quand le Pays de la Nation «québécoise» commencera par SA déclaration d'indépendance et SANS la permission des autres. On peut encore en 2011 et sans honte se nommer canadiens-Français (avec le F majuscule), pour préciser le peuple fondateur. Nos ancêtres n'ont jamais eu honte de se nommer eux-même ainsi et nous ont permis d'exister encore aujourd'hui.
    D'ailleurs, le terme «Québécois» peut servir à identifier autant les anglophones que les francophones que les hispanophones, et j'en passe ... Et si j'en crois vos explications, les premières Nations n'en seraient pas!
    Quoi qu'il en soit, si toute l'opération ne repose que sur des jeux de mots, laissez moi vous dire que nous ne sommes pas sorti du bois. On Nous fera tourner en rond ainsi ad vitam aeternam ou jusqu'à notre assimilation totale. Comme le PQ et les autres Partis fédéralistes le font, surtout depuis 1995.
    Parfois, comme depuis 1968, il est temps pour les indépendantistes d'agir.
    [Réjean Pelletier]

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2011

    Mr Sauvé,
    Vous dites ; «Il ne peut y avoir d’indépendance sans les moyens architectoniques de l’État»
    Pourtant, les juifs ont vécu plus de trois milles ans, sans États souverain… sinon, au sein de Provinces (Judée, Samarie, Pérée, Galilée) inféodé à Rome ou encore en «captivité» à Babylone… Et suite à la «diaspora» de 70… jusqu’à 1948… vécurent au sein de monarchies et républiques occidentale… Qu’es-ce donc que les Juifs sinon une communauté «nationale», un peuple ?
    Vous dites ; «Il nous manquait d’être reconnus comme tels et ce n’est qu’à partir de 1960 que cette reconnaissance de STATUT DE PEUPLE ET NATION a réellement débuté alors que nous nous sommes identifiés comme Québécois et non plus comme Canadiens français, terme qui peut servir à désigner une société française déracinée.»
    Et pourtant, vous dites que « Durham dans son Rapport de 1839 nous reconnait bel et bien comme peuple et nation, ce qui veut dire société territoriale». À ce que je sache, Durham nous identifie comme »Canadiens», notre véritable patronyme, et non comme «Québécois»… et il n’a pas vécu dans les années de la révolution tranquille…
    Pourquoi affirmez-vous donc que ce serait seulement à partir de 1960 que notre «nation» serait reconnu… simplement parce que les marxistes de la revue Parti Pris ont commencés à utiliser le terme «québécois» pour parler non plus des Canadiens-français vivant au Québec mais de la totalité des individus y vivant… y comprit les Anglais du Québec de même que les allophones issu de minorité ethnique ? En nous débaptisant ainsi, le terme «québécois» ne serait-il pas davantage un acte de «dénationalisation» qu’une pseudo-affirmation ?
    N’y a-t-il pas là contradiction dans votre analyse ?
    Et de toute manière… puisque vous dites que «Il nous a fallu investir 400 ans de travail… pour avoir conquis ce territoire au prix d’efforts exténuants pendant quatre siècles, pour avoir survécu à l’adversité, nous sommes devenus un Peuple et une Nation avec majuscules.»
    Alors, selon votre implacable logique… «Nous» sommes devenu «nation» avec la «québécitude» des années 60… et ce, après «400 ans de travail investi par… qui déjà ? Vous répondez vous-même dans la même phrase ; «nous» !!! Mais qu’es-ce donc que ce «nous» qui fallu 400 ans de travail pour en devenir un Peuple et une Nation, avec majuscules, sinon un Peuple et une Nation ?
    Alors selon vous… il faudrait écrire Canadien-français avec une minuscule ?!?!?! De même que les 400 ans d’histoires canadienne-française qui vient avec !?!?!?! Ne serait-il pas là une autre contradiction qui viendrait dénaturer et dévaluer ces fameux 400 ans d’efforts… ?
    Vous dites également « Avec le temps, le Québec est devenu le foyer national d’un peuple, donc une Nation dotée des assises de son propre État et non plus simplement une province, qui n’est pas un statut…». Dois-je vous rappelez que la «province» de Québec fut fédéré à l’État fédéral dès 1867… et qu’il fut considéré comme tel, c’est-à-dire comme État fédéré «foyer national» Canadien-français dès ce jour ? N’es-ce pas G-E Cartier, cet ancien Fils de la Liberté qui usa de toute son influence auprès de McDonald pour ne pas faire du nouveau Dominion un État législatif Unitaire ??? Justement avec objectif de doter les Canadiens-français d’un État (vous diriez «province»…) national doté de ses champs de compétence propre notamment en ce qui concerne le droit civil, l’enseignement, la religion ?
    Et pourquoi confondez-vous le concept« d’interventionnisme d’État» tel que l’on le vit au Québec à partir des années 1960 d’avec le concept véritablement nationalisme tel que l’on a paradoxalement vu disparaître avec le terme «québécois» (qui au fait… est une définition multi-culturaliste, pour ne pas dire «civique» ou «étatique» de la société…) qui apparu également à la même époque ?
    Mes conclusions… «Nous» étions véritablement «Nation» du temps où nous nous définissions comme Canadiens-français et ce, malgré la relative faiblesse de l’État fédéré québécois… tandis qu’avec l’apparition de la définition «québécoise»… la nation s’effrite… malgrél’hyper-interventionnisme de l’État fédéré québécois… qui justement, avec son ministère des communautés culturelles… finance et subventionnes les dites communautés culturelles…
    Et pour terminer… en quoi le terme CANADIEN-FRANÇAIS VIENDRAIT-IL VOULOIR INSINUER UNE «SOCIÉTÉ FRANÇAISE DÉRACINÉ» ? Dois-je vous rappeler que le terme «français» fut rajouté au 19ème siècle pour marquer la différence entre les véritables Canadiens et les usurpateurs anglais qui s’approprièrent ce nom avec pour justement l’objectif de «nous» dénationaliser ?
    Sylvain Marcoux

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2011

    Message à J.C. Pomerleau
    [1] Quand on veut que l'État occupe toute la juridiction sur un territoire donné, on commence par demander aux citoyens de ce territoire s'ils sont d'accord.
    [2] Et on leur propose une constitution d'État qui va avoir juridiction sur ce territoire. Pas une constitution d'une province,comme le plan Marois.
    [3] Arrêtez de planner dans les hautes brumes de la géopolitique, monsieur Pomerleau et revenez les deux pieds sur terre.
    [4] Quand on veut un pays, on a le courage minimal de le mettre sur la table. Le reste, c'est de la boulechite.
    Pierre Cloutier

  • Luc Archambault Répondre

    2 septembre 2011

    Me Cloutier a raison de dire qu'il faut obtenir l'aval du peuple. Mais il a tort de penser que seul l'aval indirect électoral peut faire foi. Pas plus que l'État illégitime actuel ne le peut. Pour être démocratiquement valide il doit obtenir l'aval de la députation du peuple, du gouvernement du peuple, de l'Assemblée nationale du peuple mais aussi celui du peuple lui-même.
    Pour cela il faut rompre avec la gouvernance collabo, avec la gouvERRANCE collabo. Et cela, dans l'UNION de nos forces démocratiques sous gouvernement multipartite de COALITION NATIONALE.
    Mais comme nous sommes divisés... et tant que nous le serons... ce sera la fausse Coalition SIROIS/Legault qui va passer...
    Quand donc saurons-nous faire l'UNION de nos forces démocratiques ?
    PÉTITION pour COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté du Québec

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    2 septembre 2011

    "Avant toute chose l'État est territoriale ; avant même d'être ou avoir été souverain"
    Petit traité de l'État (Gérard Bergeron)
    ...
    "L'action de l'État est une conquête sans cesse renouvlée de sa compétence sur son territoire"
    (Charles Chaumont)
    ...
    JCPomerleau

  • Pierrette St-Onge Répondre

    2 septembre 2011

    M. Sauvé,
    Toujours intéresant et enrichissant de vous lire... Tout comme votre livre que je parcours avec le plus grand intérêt en ce moment accompagnée de mon grand Atlas mondial Géographica.
    Pierrette St-Onge

  • Archives de Vigile Répondre

    2 septembre 2011

    [1] On comprend tout cela, monsieur Sauvé, mais pour obtenir la reconnaissance internationale qui va permettre au Québec de passer du statut de province inféodée à celui d'État libre et indépendant, c'est-à-dire sujet de droit international, il faut d'abord obtenir l'appui majoritaire des citoyens québécois.
    [2] Pour pouvoir obtenir l'appui majoritaire des citoyens québécois, il faut avoir le courage de leur proposer de changer ce statut de province en statut d'État, c'est-à-dire de lui proposer une constitution d'un État souverain, à la première occasion raisonnable, lors d'une élection.
    [3] Ce n'est pas en proposant une constitution provinciale, comme le veut le Plan Marois, qu'on va passer du statut de province au statut d'État. C'est en proposant une constitution d'un État libre et indépendant.
    [4] Les choses ne se feront pas par l'intervention du Saint-Esprit, monsieur Sauvé, ni dans l'attente d'une implosion du Canada.
    [5] Pas besoin d'avoir un doctorat en géopolitique pour comprendre cela.
    [6] Vous voulez un État libre et indépendant? Alors mettez sur la table une constitution d'un État libre et indépendant lors de l'élection et le peuple en disposera. Point final.
    Pierre Cloutier