«Speak white» ? Jamais !

Tribune libre - 2007


Point n’est besoin d’être grand clerc en effet pour comprendre que
Stéphane Dion ne sera jamais premier ministre du Canada. Mais le veut-il
lui même? Le Québec de même que l’Ontario ne voudront jamais de ce premier
ministre qui ne fut qu’un pion entre les mains de plus grands que lui.
Monsieur Dion aura beau se promener «a mari usque ad mare», rien n’y fera,
il est pour ainsi dire brûlé… et je pense qu’il est le premier à s’en
rendre compte.
Lorsque le Parti Libéral lui demanda de renier son appartenance maternelle
française sous prétexte qu’un futur premier ministre ne pouvait avoir une
double nationalité, quand nous savons pertinemment que d’autres Premiers
Ministres Canadiens avaient pu conserver leur double nationalité parce
qu’elle était britannique, on a beau être dur envers soi même pour
atteindre ses objectifs, cela a dû certainement l’atteindre profondément.
On ne renie pas sa famille, sa langue, ses origines ethniques sans
s’automutiler.
J’ai vécu plusieurs années en Ontario. J’ai été apostrophé bien souvent
pour mon accent et ma langue. [«Speak white!»->4915] me disait-on… non pas parce que je parlais un mauvais anglais mais plutôt parce que je ne possédais pas «l’esprit de la langue» (anglaise). J’ai bien vite compris que cet accent qui était et qui est toujours le mien, c’était mes racines, mon histoire, ma famille et ma nation et que jamais, au grand jamais, je m’assimilerai
pour parler «white». Pire… cet accent, de même que cette manière de tourner
les phrases, de jouer avec les mots, je l’entretenais délibérément, je le
préservais avec amour comme pour dire ma différence.
Il y a des racines profondes qu’on ne peut arracher à moins d’avoir, comme
disait Harper de Jean Chrétien, «l’instinct de tueur». Stéphane Dion a
beaucoup de défauts mais pas cet instinct-là, du moins je l’espère…
Rodrigue Guimont, co. Rimouski
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/spip/) --


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