Souveraineté : Landry réplique

2006 textes seuls


Après plusieurs artistes, personnalités publiques et politiciens, c'était au tour de Bernard Landry, hier, de réagir aux propos de l'auteur Michel Tremblay, qui a déclaré dimanche ne plus croire à la souveraineté du Québec.
Et l'ancien premier ministre n'y est pas allé de main morte, déclarant même à la radio en matinée qu'il n'irait plus voir les oeuvres du dramaturge au théâtre.
En entrevue à La Presse, M. Landry a sommé M. Tremblay de clarifier sa position. «Il a le devoir de s'expliquer davantage, a souligné l'ancien premier ministre du Québec de 2001 à 2003. C'est un homme brillant et célèbre, il est normal que ses déclarations suscitent des réactions. C'est un homme de lettres et de culture, il devrait donc écrire pour qu'on connaisse le fond de sa pensée.»
M. Landry a dit ne pas comprendre l'argument de l'auteur des Belles-Soeurs, qui affirmait dimanche que l'économie avait pris toute la place dans le débat sur la souveraineté. «Jamais le PQ ni personne n'a dit que l'indépendance nationale ne se ferait que sur une base économique, a dit M. Landry. Mais on ne segmente pas la vie politique, et l'économie en est une des composantes, comme la culture, la santé, l'éducation.»
«Michel Tremblay est millionnaire, il sait combien l'économie est importante dans le soutien, par exemple, de la culture, a ajouté l'ex-premier ministre. Je suis attristé et j'ai de la difficulté à comprendre sa pensée.»
Il dit toutefois respecter ce «changement d'avis», affirmant que, dans les dernières années, «beaucoup plus de gens ont changé d'idée en faveur de la souveraineté». Selon M. Landry, la plupart des créateurs québécois sont toujours de fervents souverainistes. «La majorité ont compris que la nation québécoise se devait d'être libre», a-t-il dit.
Quant à savoir si réellement il boycottera les oeuvres de Tremblay, M. Landry répond: «Je les ai toutes vues. Maintenant, ce que je veux voir de Michel Tremblay, ce sont des explications.»
Dans les derniers jours, plusieurs ont remis en question le passé de militant souverainiste du dramaturge. Rappelons seulement que Michel Tremblay était aux côtés de Gilles Duceppe pour l'appuyer en 1990, lors de l'élection partielle dans Laurier-Sainte-Marie.
Aujourd'hui chef du Bloc québécois, M. Duceppe avait alors été le premier député élu au fédéral sous une bannière souverainiste. Ce dernier a affirmé hier avoir parlé à deux reprises à M. Tremblay depuis sa sortie publique. «Je lui ai encore parlé ce matin, à M. Tremblay (...) L'important, c'est que Michel Tremblay n'ait pas dit qu'il n'était plus souverainiste», a dit M. Duceppe.
Michel Tremblay a refusé de commenter le tollé soulevé par ses déclarations de dimanche.
Avec la collaboration de Joël-Denis Bellavance à Ottawa.


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