Sans pouvoir économique, notre chien est mort

Tribune libre - 2007

Si le fait français est si facilement bafoué, même au Québec, c'est le
résultat du peu de pouvoir écomomique qu'il représente au Canada. Je vis à
Aylmer, dans l'Outaouais québécois, et je côtois quotidiennement des
unilingues de langue anglaise qui ne se sont jamais donné la peine
d'apprendre un traître mot de français, bien qu'étant entourés de
francophones, qui, il faut bien le dire, nécessité oblige, sont tous "
parfaitement " bilingues. Ils travaillent pour la plupart à la fonction
publique fédérale où la connaissance de l'anglais est impératif, si on
désir monter dans la hiérarchie.
La [dame dont vous parlez dans votre chronique->8635] aurait dû laisser à la
caisse sa canette de lait de coco et trouver un commerce où le même produit
se vendait, mais en français. C'est ce que je fais à Aylmer. Ou bien je me
fais comprendre par gestes et en parlant français ou bien je décampe sans
acheter quoi que ce soit. Je le cherche ailleurs, quitte à l'acheter en
Ontario, où là je ne m'attends plus à ce que l'on me serve en français.
Cette mode est révolue, comme Expo 67 qui nous avait mis le vent dans les
voiles. Sic transit gloria mundi, disait l'autre.
Au Québec, il faut boycotter sans merci les commerces unilingues de langue
anglaise. Si ils peuvent survivre à ce boycott, les carottes sont cuites.
Nous ne valons plus rien. Sans pouvoir économique, notre chien est mort.
C'est triste mais c'est comme ça. Sans pouvoir économique, notre pouvoir
politique est inexistant. Il nous reste le pouvoir de nuire, de faire du
tapage, de protester en déchirant notre chemise sur la place puplique,
mais si nous ne pouvons mettre, économiquement, les unilingues anglais à
genoux, au Québec, la conclusion s'impose d'elle même : c'était un beau
rève...
Ah! misère.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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