Pour la petite histoire, l’Encyclopédie canadienne précise que «Québec solidaire voit le jour officiellement le 4 février 2006 au terme d’un congrès ayant eu lieu à L’Université de Montréal. Ce parti politique provincial naît de la fusion entre l’Union des forces progressistes (UFP) et Option citoyenne (un mouvement politique créé en 2004 par Françoise David. L’UFP est née en 2002 suite à la fusion du Rassemblement pour une alternative progressiste (RAP), du Parti de la démocratie socialiste (PDS) et du Parti communiste du Québec (PCQ)».
La dernière saga impliquant les déclarations controversées du député Haroun Bouazzi eu égard au racisme à l’Assemblée nationale ont provoqué une onde de choc à l’intérieur de Qs et auprès des partis d’opposition. D’entrée de jeu, il m’apparaît essentiel de jeter notre regard sur le déroulement interne qu’a pris le débat.
À partir du début de cette histoire, on a assisté à la polarisation des membres de QS qui se sont rapidement ralliés sans équivoque derrière le député de Maurice-Richard et cela, nonobstant les positions mitigées de Gabriel Nadeau-Dubois et Ruba Ghazal. Partant du constat que les statuts de QS attachent une importance prioritaire aux membres du parti, se sont multipliées alors les rencontres entre les deux co-porte-parole du parti et le caucus des députés solidaires. Enfin l’éléphant a accouché d’un œuf de mouche. En tête de l’accord entre les partis, QS nie toute adhérence des membres de l’Assemblée nationale au racisme, et aucunes représailles ne sont adressées à Haroun Bouazzi, tel que recommandé par les membres.
De toute évidence, QS diffère des partis traditionnels à l’effet que les co-porte-parole et les membres du caucus sont étroitement liés aux doléances des militants. De ce fait, QS s’apparente davantage à un mouvement d’idéologie sociale-démocrate associé à un groupe d’influence auprès des Québécois et dont l'action de ses adhérents vise à convaincre les citoyens et les acteurs politiques de la justesse de leurs prises de position.
Cégep, pour la liberté académique
En 2022, l’Assemblée nationale adoptait la loi 32 protégeant la liberté académique dans les universités dans le prolongement du Rapport Cloutier. Or cette loi ne protège en rien les enseignants des cégeps, qui sont pourtant confrontés aux mêmes défis que leurs collègues universitaires eu égard à la liberté académique.
Dans cette foulée, là où le bât blesse outrancièrement se manifeste dans le fait que ce sont les étudiants qui critiquent vertement les choix des lectures obligatoires par les enseignants de français. À titre d’exemple, un étudiant s’est objecté à la lecture du roman Le vent en parle encore de Michel Jean, sur les pensionnats autochtones où il est question d’un viol et d’un suicide. Le jeune contestataire considérait que les problèmes sociaux n’avaient pas à être abordés en classe au cégep.
Entre autres commentaires recueillis par la Fédération de l'enseignement collégial (FEC-CSQ) auprès de ses membres, lors d’un récent sondage sur la liberté académique, on peut lire qu’un enseignant de cégep a été accusé de racisme par un étudiant après avoir affirmé en classe «que certains pays d’Afrique sont plus pauvres que ceux de l’Amérique du Nord» ou que des cégépiens s’opposent à la lecture d’œuvres féministes, d’un roman sur les pensionnats autochtones ou au visionnement d’un film sur l’esclavage.
La liberté académique des enseignants des cégeps est dangereusement compromise si bien qu’on est en droit de se demander si les enseignants de français ne devraient pas demander l’avis de leurs étudiants eu égard au choix de lectures imposées. C’est le monde à l’envers. Vivement une extension de la loi 32 au collégial, madame Déry!
Henri Marineau, Québec
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6 commentaires
François Champoux Répondre
25 novembre 2024ReBonjour M. Marineau,
Il ne faut pas avoir peur de lire, car les livres ne sont pas toute la vérité; la lecture demeure la nourriture de l’esprit. La peur, elle, un bien mauvais maître; j’en ai tellement souffert…
Quant à Desjardins, vous avez bien fait de ne pas avoir cru comme la très vaste majorité des Québécois aux mensonges maintenant débusqués depuis Claude Béland. Avant ce «maître» président, les Caisses faisaient du mieux qu’elles le pouvaient pour remettre aux sociétaires (les actionnaires des coopératives) les fruits de leur exploitation financière; maintenant, ce n’est officiellement plus le cas : Desjardins est au service de lui-même, des agences de notation internationale et du gouvernement du Québec par l’Autorité des marchés financiers du Québec.
Catherine Dorion est un maillon important de l’évolution de QS et oserais-je dire, de tout le Québec contemporain. Depuis Pierre Vallières (Nègres blancs d’Amérique) et les insolences du Frère Untel, je pense que nous n’avons pas avancé d’un pas; ou peut-être oui, mais à reculons.
François Champoux, Trois-Rivières
François Champoux Répondre
24 novembre 2024Rebonjour M. Marineau,
Et n'oublions pas, tout un chacun, que le Mouvement Desjardins est sous la tutelle d'une loi du gouvernement du Québec... ou plutôt l'inverse...!
Oser dénoncer ou critiquer Desjardins depuis Monique F. Leroux, c'est risquer l'exclusion, l'excommunication du coopératisme bélandiste financier.
François Champoux, Trois-Rivières,
7 fois condamné à l'exclusion d'une Caisse Desjardins par les règlements de régie interne 4,6 (saine conduite) et 4,7 (réprimande, suspension, EXCLUSION) de Monique F. Leroux, et ce, depuis 2011. La dernière exclusion en liste: mars 2024 par la Caisse d'économie solidaire Desjardins, là où seulement quelques membres-entreprises (environ 300 sur les 23 000 membres) se partagent la totalité des ristournes, le tout décidé à la discrétion de la direction et des employés désignés.
Henri Marineau Répondre
24 novembre 2024Bonjour M. Champoux,
Malheureusement, je ne peux répondre à vos questions sur le mouvement Desjardins, je n'ai jamais fait affaire avec les Caisses populaires.
Pour ce qui est du livre de Catherine Dorion, je suis encore en réflexion sur mes intentions de le lire ou non...
François Champoux Répondre
23 novembre 2024Rebonjour M. Marineau,
Bien! Je ne vous ai pas convaincu. Tant pis.
Mais je vous ai recommandé de lire Catherine Dorion; il ne faut pas rester figé dans ses convictions.
J’ai longtemps cru au Mouvement Desjardins jusqu’à l’arrivée de Claude Béland; là, tout a basculé: maquignonnage du coopératisme et chantage vis-à-vis les membres par leurs règlements de régie interne 4,6 et 4,7 par Monique F. Leroux en 2010. Après 25 ans de loyaux services aux fondateurs, j’ai dû quitter malgré moi.
Croyez-vous toujours aux Caisses Desjardins et à leur "coopératisme"? Moi pas. Plutôt des exploiteurs de notre esclavagisme économique et financier.
Vous savez que les dirigeants sont maintenant rémunérés: c’était 150,00 $/l’heure en 2015; aujourd’hui, leur rémunération est cachée: impossible d’obtenir le montant de leur paye. Si vous obtenez l’information, je vous remercie d’avance de me la donner.
Dorimène et Alphonse n’arrêtent plus de se tourner dans leur tombe! Où est donc passé leur mouvement social-financier-démocrate? Je vous laisse y répondre.
François Champoux, Trois-Rivières
Henri Marineau Répondre
22 novembre 2024Bonjour M. champoux,
"De toute évidence, QS diffère des partis traditionnels à l’effet que les co-porte-parole et les membres du caucus sont étroitement liés aux doléances des militants. De ce fait, QS s’apparente davantage à un mouvement d’idéologie sociale-démocrate associé à un groupe d’influence auprès des Québécois..." (extrait de mon article)
Votre commentaire ne m'a pas du tout convaincu de mes propos cités en extrait.
François Champoux Répondre
22 novembre 2024Bonjour M. Marineau,
Il faut lire Catherine Dorion avant de déclarer que le parti QS est un autre mouvement social-démocrate. L'histoire n'est jamais figée.
Les partis politiques sont des organisations de pouvoir et comme nous l’a bien enseigné Lord Acton:
«Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument.
Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais.»
Les partis politiques sont un moindre mal à l’édification d’un pays; ils ne sont pas la meilleure façon. La meilleure façon n’existe pas. À moins de croire à une démocratie pure, exempte de favoritisme, de partis politiques, et vraiment dévouée à l’écoute et au financement adéquat des besoins des citoyens. Un rêve… Qui croit encore au 3e lien entre les villes de Lévis et Québec?
Il faut faire avec nos moyens, et il semble que les mensonges ou les non-dits font plus de mal que de bien.
Au Québec, nous faisons souvent des tempêtes dans un verre d’eau; la dernière actuellement en jeu semble être celle du député Baouzzi; avant celle-ci, il y a eu évidemment celle du conseiller municipal André Drouin d’Hérouxville qui fit naître la commission Bouchard-Taylor et la très controversée loi 21 dite de la laïcité du Québec (2019) du gouvernement de François Legault. Celle-ci nous présente en 2024 un échec lamentable; c’était attendu… par sa cible non dite (contre les musulmans), son favoritisme (droits acquis), et ses droits perdus pour les jeunes générations.
La conjugaison des partis politiques entre eux (contre eux) n’est pas productive en termes d’une saine édification d’un pays; mais c’est notre façon de faire (nous, femmes et hommes rationnels) de tenter cette édification sociale.
Au moment où les commerçants deviennent fous (période avant Noël) et qu’ils tentent de nous rendre comme eux, nous réalisons de plus en plus la bêtise qui nous habite ici alors que le reste du monde doit conjuguer avec de vraies situations absurdes de guerres qui détruisent et qui tuent! Sans compter la peur qui nous pétrifie actuellement avec l’élection de Donald Trump aux États-Unis.
Si nous ne sommes pas racistes au Québec ni à notre Assemblée nationale, force est de reconnaître que nous agissons comme de vrais frustrés qui avons peur de l’autre, l’autre différent de nous.
Il faudrait apprendre de nos erreurs et nous placer au-dessus de ce complexe d’infériorité qui nous mène inconsciemment. Avoir peur de l’autre nous fait perdre un temps précieux à nous aimer comme il faut et nous bâtir un beau pays; nous avons perdu cette capacité de don, cet «esprit du don» dont parlait Jacques T. Godbout en 1992.