Rapport Taylor-Bouchard

Tribune libre 2008


Ainsi il faut bannir les Québécois de souche pour revenir aux Canadiens
français de l’époque où il avait seulement des « Canadians » et la minorité
constituée de « Canadiens-français ». Mais où sont les Québécois dans tout
ça? Probablement égarés dans la mondialisation et les lieux communs du
rapport Taylor et un certain Bouchard. Voilà où conduisent les abus de
l’intellectualisme et des arrangements politiques.
D’un coup de baguette nos prêtes de l’aplanissement ethnique font
disparaître les minorités de toutes origine pour mieux dissimuler la
majorité. De fait, la soupe sera si bien brassée qu’on ne saura plus de
quoi elle est faite. Une soupe aux pois qui devient une purée, quoi! Il n’y
a que les autochtones qui pourront revendiquer des ancêtres et un
territoire.
Fini les accommodements, terme pourtant légal, pour en venir à des
arrangements qui n’arrangeront plus personnes puisque tous les résidents
n’auront aucun signe particulier, même ceux bien visibles. Mais, quels sont
ceux qui se font arrangés dans cette histoire? Est-ce que ce sont ceux qui
revendiquent un statut spécial ou ceux qui doivent tolérer un statut
marginal? Il semble que la sémantique est une science inconnue de nos
universitaires. Il est trop banal pour eux de voir un décideur accepter un
accommodement à la règle générale pour faciliter les choses et aussi
parfois éviter un déni de justice sociale. Non, il faut arranger les
affaires pour que ça devienne une affaire arrangée.
Fini les communautés culturelles puisque l’anglais devient automatiquement
la langue de communication entre les personnes d’ethnies différentes. À
preuve, la première diffusion du rapport s’est faite en anglais. Sans doute
que la traduction française retarde. Nous voilà vraiment dans le «
taylorisme » social.
Mais ce n’est pas le pire. La Gazette nous prend qu’il n’y a qu’un seul
responsable dans cette crise d’identité, soit les ceux qui se considèrent
dans la majorité à cause de facteurs comme l’Histoire, la langue, la
religion et les valeurs communes. Le mal vient de ce qu’ils ont l’esprit
étroit et qu’ils se retranchent du monde entier. Ce sont des pleutres qui
refusent la modernité. Un vrai scandale! À eux de battre leur coulpe et de
se faire pardonner d’être des Québécois d’hier et d’aujourd’hui. Et tous
ceux imposent l’anglais dans les rues et les commerces de Montréal de rire
à gorge déployée. Ils ont découvert la cause du drame Voici comment
l’animal qui a osé tondre de la largeur de sa langue l’herbe du pré «
canadian » est condamné par tous les favoris de Sa majesté pour avoir ainsi
permis à la peste de se répandre.
Il faut avouer que nos doctes commissaires ont des lettres puisqu’ils
accommodent parfaitement la leçon de Lafontaine.
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