Raccommodement raisonnable

Accommodements - la Commission BT à Montréal



Après avoir passé des semaines à ausculter les craintes et les préjugés des Québécois des régions, la commission Bouchard-Taylor a planté sa tente à Montréal. Ici, les témoins ne parlent pas des lapidations qui hantent leurs cauchemars. Les accommodements avec les cultures minoritaires, c'est dans les écoles et les établissements de santé de la région montréalaise que ça se passe.


S'il y avait crise, menace pour l'identité québécoise, c'est là qu'on verrait la tumeur progresser. Or, les soignants de première ligne sont venus dire aux deux sages que, somme toute, le patient se porte bien.
Selon la Commission scolaire de Montréal (24 000 élèves nés à l'étranger, 193 pays, 151 langues), «les demandes à caractère religieux n'apparaissent pas actuellement comme une source de conflits». À la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (où a éclaté l'affaire du kirpan), on trace «un portrait relativement harmonieux» de la situation. Au Centre de santé et de services sociaux de la Montagne (44% d'immigrants, 150 pays), «la grande majorité des situations se règlent bien, à la convenance de tous».
Beaucoup de Québécois souhaiteraient qu'on règle le «problème» des accommodements à coup de lois, de chartes ou même d'une Constitution. Affirmons «nos» valeurs haut et fort, et «nous» ne serons plus dérangés par ces voiles, prières et autres kirpans qui nous irritent tant.
Une telle affirmation des principes faisant consensus au sein de la majorité pourrait être utile. Mais ceux qui oeuvrent sur le terrain de la pluralité ont raconté à MM. Bouchard et Taylor que chaque demande d'accommodement est particulière, que par conséquent il devra toujours y avoir négociation cas par cas.
Les commissions scolaires de Montréal et Marguerite-Bourgeoys ont toutes deux réclamé que le gouvernement du Québec délimite avec plus de précision les principes devant régir les accommodements. La CSDM souhaiterait que la Loi sur l'instruction publique interdise les lieux de prière dans les écoles, de même que le port d'un voile couvrant le visage.
Les établissements de santé et de services sociaux, eux, craignent une approche législative qui ferait fi des situations extraordinairement variées vécues dans les hôpitaux et les CLSC. Au CSSS de la Montagne, on souligne combien il est difficile de rejoindre les nouveaux arrivants. Une approche simpliste, sous forme de rejet catégorique des valeurs de ces personnes, pourrait les isoler davantage. Dans son mémoire, le Centre rappelle l'affaire des cours prénataux qui, selon la perception erronée qui a circulé dans les médias, étaient interdits aux hommes. Si ce sont des femmes qui participaient, c'est que les rencontres avaient lieu durant la journée, dans la communauté plutôt qu'au CLSC. Le projet visait à «rejoindre ces femmes enceintes, issues de l'immigration récente et aux prises avec des problématiques sociales et de santé souvent complexes, qui ne venaient pas dans nos locaux».
Souplesse, ouverture, sensibilité, jugement. Tels sont les outils qu'utilisent quotidiennement le personnel des écoles et des établissements de santé installés en milieu pluriculturel. Ces gens-là réalisent une foule de petits miracles qui contribuent bien plus à l'intégration des immigrants que ne le feront les grandiloquentes déclarations de principe. Il y a parfois des blocages, des dérapages. Mais de façon générale, la réalité des accommodements est enrichissante pour tous.
Les Québécois se sont bien défoulés depuis un an. Il est temps qu'ils se raccommodent avec la diversité.
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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