PCAA

Le silence est d'argent

Bourse - Québec inc. vs Toronto inc.

Henri-Paul Rousseau a longuement expliqué mercredi les décisions de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans le dossier du papier commercial adossé à des actifs (PCAA). Ses propos étaient, comme toujours, convaincants et rassurants. Mais il faudra attendre la publication du rapport annuel de la Caisse, en février prochain, pour savoir si son optimisme relatif est justifié.


Le président de la Caisse de dépôt a raison sur plusieurs points. Les Québécois exigent que la Caisse obtienne des rendements supérieurs au marché. Or, qui dit rendements supérieurs dit risques plus élevés. Ce qui signifie que, de temps à autre, les placements choisis ne produisent pas les résultats espérés. En définitive, c'est «la moyenne au bâton» qui compte. Celle des dirigeants actuels de la Caisse est jusqu'ici excellente.
M. Rousseau a aussi raison de refuser que l'institution rende des comptes, de manière détaillée, aux trois mois plutôt qu'annuellement. Si elle le faisait, elle serait emportée dans la tourmente du court terme, comme le sont de nos jours les entreprises cotées en Bourse. Les fonds de retraite et d'assurances doivent être gérés en vue d'un horizon de longue durée.
Enfin, Henri-Paul Rousseau se devait de résister aux manoeuvres de l'opposition pour lui soutirer une évaluation de la valeur actuelle du PCAÀ qu'elle détient. Cette estimation serait aujourd'hui de peu de valeur puisque la restructuration de ces véhicules n'est pas terminée. De plus, la publication d'une telle donnée pourrait perturber ladite restructuration, étant donné le poids de la Caisse dans ce marché.
Parlant de son approche de la transparence, le président de la Caisse a dit «gérer en silence dans l'intérêt des déposants». Les gens de la Caisse ne doivent évidemment pas se laisser distraire de la gestion minutieuse des avoirs que leur confient les Québécois. Compte tenu des sommes gigantesques en jeu, compte tenu aussi de l'impact financier considérable que peut avoir la moindre déclaration, la Caisse doit rester discrète.
Toutefois, la CDPQ confond discrétion et mutisme. Le silence total qui est le sien encourage les supputations, supputations qui nuisent à l'image de l'institution, donc à sa crédibilité.
Un exemple: la crise du papier commercial dure depuis plus de trois mois. Était-il vraiment impossible pour la Caisse de faire le point plus tôt que mercredi?
Un autre cas: on a reproché à la Caisse de n'avoir pas fait de tentative sérieuse pour acheter BCE. Devant les députés, M. Rousseau s'est expliqué pour la première fois publiquement: si la Caisse avait acquis une position importante dans l'actionnariat de Bell, la Loi sur la concurrence l'aurait obligée à se départir de ses actions dans Quebecor Média. Qu'est-ce qui empêchait le président de dire cela plus tôt?
La CDPQ gagnerait à améliorer ses rapports avec les journalistes. L'accès à l'information fait partie des obligations des institutions publiques, même si le niveau de cette obligation n'est pas le même pour toutes.
La Caisse de dépôt vante, avec raison, sa «gestion active» des fonds. Il est grand temps pour elle de gérer ses communications de façon tout aussi active.
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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