L'AMF a le pouvoir de bloquer la fusion des bourses prévient Bachand

Bourse - Québec inc. vs Toronto inc.



«L'autorité aura à conduire des consultations publiques au cours des prochaines semaines pour s'assurer que le Québec retire ses intérêts de cette transaction» de soutenir le ministre des Finances, Raymond Bachand.

Denis Lessard (Québec) - L'Autorité des marchés financiers du Québec (AMF) a, techniquement, le pouvoir de bloquer la transaction par laquelle les bourses de Montréal et Londres comptent fusionner a prévenu hier le ministre des Finances Raymond Bachand. Pour lui, il n'est pas question de menacer qui que ce soit, mais cette capacité pèsera dans les discussions qu'auront le gouvernement du Québec et les deux sociétés qui veulent fusionner, prévient-il.
Plus tôt, à l'Assemblée nationale, le ministre avait annoncé que l'AMF aurait le mandat de mener dans les prochaines semaines une consultation des milieux financiers québécois sur ce projet de fusion.
«L'autorité aura à conduire des consultations publiques au cours des prochaines semaines pour s'assurer que le Québec retire ses intérêts de cette transaction» de soutenir le ministre des Finances, Raymond Bachand, à l'Assemblée nationale. «Il faut s'assurer que la place de Montréal ne soit pas seulement protégée, mais que cette transaction serve de tremplin» a soutenu le ministre Bachand à l'Assemblée nationale. «La question des intérêts du Québec sera déterminante, on veut s'assurer que dans cette transaction nous allons protéger et développer les intérêts économiques du Québec» insistera le ministre.
Montréal «deviendra le centre pour le groupe fusionné et les affaires de produits dérivés mondiales et globales» a soutenu M. Bachand faisant lecture de la documentation fournie en marge de la transaction.
Pour le ministre Bachand, la question principale devant cette transaction reste la place que pourra conserver Montréal comme plaque tournante pour les transactions de produits dérivés.
«C'est une transaction très importante pour les marchés financiers, lundi après midi les présidents des bourses de Londres et Toronto son venus nous rencontrer pour expliquer la transaction» a révélé le ministre.
Mais pour le député péquiste de Nicolet-Yamaska, Jean Martin Aussant, ces engagements de la part des groupes qui ont intérêt à ce que la transaction se réalise ne sont pas surprenants. Pour lui le Québec n'a rien de bon à attendre de la fusion de ces deux bourses, qui amènera le centre de décision encore plus loin du secteur financier québécois concentré à Montréal.
Pour le député Aussant, l'AMF a le pouvoir de reconnaître ou non la nouvelle entité, et le gouvernement devrait immédiatement préciser ce qu'il demandera à son organisme de régulation.
Pour lui, «il est clair que les gens qui prendront les décisions seront désormais bien loin du Québec. Il est clair aussi que la spécialisation de Montréal pour les produits dérivés est à risques, devant Londres qui est la première place mondiale» a-t-il lancé ce matin à l'Assemblée nationale.
Pour le député péquiste «le gouvernement n'avait rien fait pour que la Bourse de Montréal aille à Toronto, cette fois est-ce que le gouvernement libéral va se tenir debout et empêcher que les intérêts du Québec soient décidés à plus de 5,000 kilomètres?» de lancer M. Aussant.
Le ministre Bachand a repris la balle au bond et rappelé que c'est sous le gouvernement de Bernard Landry que les bourses de Toronto et Montréal avaient fusionné, laissant au Québec les transactions sur les produits dérivés, tandis que le marché des actions s'en allait dans la Ville Reine.


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