Qui a peur de Yves Michaud (2)

Tribune libre

Qui a peur de Yves Michaud 2-
DEUXIÈME PARTIE
Dans cette seconde partie, j’ai fait la chronologie des événements qui ont conduit à la motion de M. Amir Kadhir et des réactions qu’ils ont provoqués auprès des personnes qui s’y sont trouvées directement liées. J’y ai intégré les reportages qu’en firent les principaux médias et qui ont été publiés dans Vigile.
Le lundi 25 octobre 2010, monsieur Michaud lisait cette courte missive au groupe de personnes dont j’étais, dans les locaux de la Société Saint-Jean-Baptiste sur la rue Sherbrooke à Montréal et qui s’y étaient rendues à l'occasion du lancement du livre de monsieur Gaston Deschênes : “L’affaire Michaud, Chronique d’une exécution parlementaire” :
“ Je me suis régalé du livre de Gaston Deschênes, ancien directeur de la recherche à de l’Assemblée nationale du Québec, non que j’en sois le sujet, mais quelle maîtrise des faits, de la langue, d’une histoire rocambolesque, d’un événement sans précédent depuis l’instauration des institutions démocratiques issues du suffrage universel il y a plusieurs siècles. Le fait que l’Assemblée nationale du Québec, dont je fus jadis un acteur insoumis, se soit égarée et transformée en parlement croupion m’a enlevé le respect que j’avais pour cette institution.
Dix ans après le vote de la motion scélérate du 14 décembre 2000, je reste encore abasourdi devant l’obéissance aveugle de députés présumés d’intelligence et a priori respectueux des droits et libertés de la personne. À l’appel des chefs de la meute parlementaire, péquiste et libérale, j’ai vu de mes yeux vus, ce jour-là, 109* d’entre eux, chiens couchants aux ordres des maîtres et de leurs séides, d’une servilité à faire vomir, jeter l’opprobre sur le citoyen que je suis. Pas un seul ne s’est levé pour poser une question d’une simplicité évangélique ? Puis-je prendre connaissance des propos que nous sommes appelés à condamner ? Motus et bouche cousue. À ma stupéfaction, je les ai vus se lever comme des automates et condamner des propos dont aucun n’a lu un traître mot. Tous ont renoncé à leur libre arbitre et à l’exercice de leur jugement, aplatis, muets, rampants, avachis, devant l’imperium des chefs de violer impunément les droits fondamentaux de la personne : liberté d’expression, comparution, lecture de l’acte d’accusation et réponse de l’intimé, procès en bonne et due forme suivant la règle millénaire de l’audition des parties (audi alteram partem).
Tout cela me fut refusé mesquinement. Qu’avais-je donc dit, juste Ciel, pour subir cet écartèlement obscène sur la place publique ? La motion maudite dénonce « les propos inacceptables à l’égard des communautés ethniques et, en particulier, à l’égard de la communauté juive tenus par Yves Michaud à l’occasion des audiences des États généraux sur le français à Montréal ». Voici ce que j’ai dit, extrait du texte officiel de la Commission Larose : « Mes propres citoyens devraient suivre l’exemple de ce que le chanoine Groulx disait à propos du peuple juif ». Le chanoine Groulx invitait ses compatriotes « à posséder comme les Juifs, leur âpre volonté de survivance, leur invincible esprit de solidarité, leur impérissable armature morale, ajoutant que l’antisémitisme était une attitude antichrétienne et que les chrétiens sont, en un sens, spirituellement sémite ».
Allo ! propos inacceptables ! Allo ! motion de blâme ! Allo ! Indépendance des élus de la nation ! Il y a des jours, disait quelqu’un dont je ne souviens plus du nom, où je suis étonné de la stupidité des hommes, mais stupéfait qu’elle n’aille pas plus loin ! Au pays du Québec, sous le couvert de l’immunité parlementaire, les massacreurs de réputations peuvent s’en donner à cœur joie, protégés par le silence ouaté des tribunaux qui ne voient rien de répréhensible à ce que les élus de la nation procèdent à une exécution sommaire. Sous un parlement hypnose et la complicité d’anciens ministres conservateurs du parlement fédéral, recyclés dans la politique québécoise, j’ai été jeté en pâture et au mépris de mes compatriotes. Le chef du Parti québécois et son face-à-face libéral ne pouvaient souffrir qu’un franc-tireur revienne à l’Assemblée nationale. La parade était pourtant facile : M. Bouchard n’avait qu’à refuser de signer mon éventuelle investiture dans Mercier. En lieu et place, il s’est servi de l’Assemblée nationale pour me crucifier et me vouer à l’exécration publique. Avec de pareils remugles de république bananière, je frémis en évoquant une souveraineté québécoise sous Lucien Bouchard. Horresco referens !
Dix ans se sont écoulés et vingt-deux députés qui ont participé à la curée du 10 décembre 2000, ronflent dans leurs fauteuils capitonnés comme si rien ne s’était passé. Dix longues années sans que l’Assemblée corrige ses règlements qui permettent des saloperies du genre de celles dont j’ai été la cible. MM. Bouchard et Charest, vous vous êtes comportés de façon malpropre à mon égard. J’ai essayé sans succès d’oublier votre rancœur à mon endroit. Vous ne vous êtes pas grandis en cherchant à me déshonorer. Le 14 décembre 2000, vous avez dépassé les bornes de la décence et de la justice. Je me prends à espérer, sans trop y croire, qu’une autre assemblée nationale, débarrassée de meneurs hargneux, retrouvera son honneur et sa dignité perdus, tant et aussi longtemps qu’elle ne modifiera pas ses règlements qui l’autorisent à se transformer en tribunal d’inquisition, assurée de l’absolution bondieusarde et tranquille du pouvoir judiciaire.”
Le lendemain, monsieur Michaud envoyait ce même texte à Vigile sous le titre « Mon exécution parlementaire ».
Il fut également publié dans Le Devoir du mercredi 27 octobre 2010 et dans Le Soleil du mercredi 27 octobre .
Entre le 26 et le 31 octobre, 1143 entrées ont été marquées dans Vigile sur cet article et 41 messages ont été laissés condamnant unanimement l’attitude des députés de l’assemblée nationale et encourageant monsieur Michaud à poursuivre sa quête pour la vérité et la justice.
Je lui écrivais moi-même le 26 octobre :
“Monsieur Michaud
C’est avec émotion que j’ai assisté ce soir au lancement du livre de monsieur Gaston Deschênes “L’affaire Michaud – Chronique d’une exécution parlementaire” au siège de la société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.
L’adresse de monsieur Deschaînes aux gens qui se sont déplacés pour l’occasion, votre lecture du texte que vous aviez préparé pour la circonstance et que vous reproduisez si généreusement dans Vigile et les mots de monsieur Parizeau pour décrire l’inqualifiable entorse à la démocratie et au parlementarisme qu’a constitué « l’exécution parlementaire » dont vous avez été victime nous ont atteints au plus profond de notre sens de l’honneur et de la justice.
Il est évident pour moi comme pour l’ensemble des gens qui étaient présents à ce lancement, tout autant que pour quiconque a à cœur le respect des droits individuels, le sens du devoir et de l’éthique découlant de nos traditions parlementaires et qui refusent que la compromission, le calcul politique et le mensonge puissent de quelque façon priver un citoyen, pour quelque raison que ce soit, de son droit de réplique ; il est évident dis-je, que l’Assemblée nationale du Québec doit faire amende honorable et corriger au plus tôt le geste abject commis à votre endroit le 14 décembre 2000.
Je soutiendrai avec enthousiasme toute déclaration allant en ce sens et appelant les membres de l’Assemblée nationale du Québec à leur sens de l’honneur et à leur devoir de justice.”
Claude G. Thompson
Le 28 octobre, on pouvait lire dans le journal Le Devoir cet article de la Presse Canadienne :
“La Presse canadienne - Le député de Québec solidaire Amir Khadir souhaite rallier les parlementaires autour d’une motion qui permettrait de donner satisfaction à Yves Michaud, qui a été blâmé par l’Assemblée nationale il y a 10 ans, dans le cadre d’une procédure exceptionnelle.
M. Khadir rencontrera la semaine prochaine des députés d’autres partis afin de discuter de la possibilité d’introduire un règlement qui empêcherait ce qu’il a qualifié de « dérapage ».
En décembre 2000, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité et sans débat une motion dans laquelle elle condamnait des propos d’Yves Michaud sur les juifs.
M. Khadir a affirmé que les déclarations de M. Michaud n’étaient en rien antisémites.
En entrevue aujourd’hui M. Michaud, un ancien conseiller du premier ministre René Lévesque et ardent militant souverainiste, s’est réjoui de l’initiative de M. Khadir.
Selon M. Michaud, les règlements de l’Assemblée nationale devraient être modifiés afin d’empêcher que la Chambre se transforme en tribunal.
Les motions de blâme devraient être limitées aux cas où les privilèges des députés sont attaqués et non simplement quand un citoyen fait une déclaration qui déplaît aux parlementaires, a indiqué M. Michaud.
L’annonce de M. Khadir suit de quelques jours le lancement d’un livre intitulé « L’Affaire Michaud : Chronique d’une exécution parlementaire ».”
Le mardi 2 novembre 2010, paraissait dans Vigile sous le titre “Le peuple québécois mérite mieux que cela” les deux paragraphes suivant :
"Je suis le fils de Yves Michaud. Le meilleur ami de mon père quand j’étais jeune était Georges Anselem, un juif parisien. Mon père est le parrain de son fils David. Nous avons été élevés dans Circle Road, où presque tous nos voisins étaient juifs aussi. Jamais de toute ma vie je n’ai entendu mon père dire quoi que ce soit de nature offensante envers les juifs, ou toute autre race. Que L. Bouchard ait jugé utile à ses fins de faire passer mon père pour un antisémite est inqualifiable. Que la honte soit sur cet homme sans honneur."
Luc Michaud - Économiste
"Que des députés soient amenés à résipiscence et s’excusent du mal qu’ils m’ont causé, voilà qui jette un peu de baume sur une plaie ouverte. Mais là n’est pas l’essentiel. Tant et aussi longtemps que l’Assemblée nationale du Québec ne corrigera pas ses règlements caducs et infâmes qui l’autorisent à traîner un citoyen dans la boue, elle restera un monument déshonorant d’injustice, élevant l’opprobre au rang de vertu et l’infamie récompensée. En somme, un parlement de république de bananes. Le peuple québécois mérite mieux que cela."
Yves Michaud 2 novembre 2010
Le 17 novembre 2010, un plus de deux semaines après son entrevue du 28 octobre, M. Kadhir faisait une déclaration à l’Assemblée nationale :
“Le Vice-Président (M. Gendron) : M. le député de Mercier, pour votre déclaration d’aujourd’hui, à vous la parole.
M. Khadir : Merci, M. le Président. Pour une leçon honorable de l’affaire Michaud. Le 14 décembre 2000, disposant de peu d’information et ignorant les propos réels tenus par M. Michaud, l’Assemblée nationale du Québec a commis l’erreur de le condamner d’une seule voix sans nuance, commettant ainsi une grave injustice. Injustice parce que d’abord les faits allégués n’étaient pas fondés, ensuite parce que le principal intéressé n’a pas été entendu, et finalement parce que le moyen pris par ses détracteurs était sans commune mesure et hors de proportion avec les moyens à la disposition du citoyen Michaud.
L’Assemblée nationale ne devrait pas s’arroger le droit de condamner par la voie de l’institution un citoyen ordinaire pour ce qu’il pense, ce qu’il croit ou ce qu’il dit. Il existe des lois de nature civile qui régissent les comportements des citoyens en société et cela suffit. C’est pourquoi, mes chers collègues, je vous annonce que vous recevrez, dans les prochains jours, une proposition de motion afin de rendre justice dans l’honneur à M. Michaud.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, M. le député de Mercier, pour votre déclaration d’aujourd’hui.”
Le 1 décembre 2010, Amir Kadhir adressait le message suivant à Jean Charest et Pauline Marois :
“Bientôt 10 ans se sont écoulés depuis que l’Assemblée nationale a blâmé Yves Michaud.
À l’examen, les propos qu’il avait tenus devant les États généraux du Québec et qui étaient à l’origine de votre motion, n’étaient pas antisémites ni haineux. M. Michaud n’a pas eu l’opportunité de s’expliquer avant ce blâme. Finalement, il a été condamné sans possibilité de défense pour des propos qu’il n’avait pas tenus.
De plus, entre la grande charge symbolique que représente une motion unanime de l’Assemblée nationale et les moyens à la disposition d’un simple citoyen, le déséquilibre paraît en rétrospective assez démesuré. On peut se demander, si l’Assemblée nationale ne devrait pas se limiter uniquement à la possibilité de blâmer ses propres membres (députés) et les plus hauts responsables de l’autorité de l’État (ministre, sous-ministres, P.D.G. des sociétés d’État, etc.), ce qui n’enlève pas la liberté d’expression des députés de critiquer ou blâmer en chambre à titre individuel, en leur nom ou au nom de leur parti, tel acteur politique ou économique d’importance.
Tout ce préambule pour vous inviter à accepter de m’accompagner, sinon de prendre l’initiative vous même, de présenter une motion qui reconnaisse l’erreur commise à l’endroit de M. Michaud.
On vit une période de turbulence, de crise de confiance et de grand questionnement sur la nature de nos institutions. Les responsables politiques sont appelés à se hisser à la hauteur de leur fonction d’État. Dans cet esprit, ai-je raison de penser que tout geste des membres de l’Assemblée qui traduit la capacité de porter un regard critique sur notre propre action serait perçu comme une attitude noble et un leadership susceptible de rehausser la crédibilité de nos institutions et de nos personnes ?”
Le 2 décembre 2010, la veille du dépôt de la motion de M. Kadhir, Madame Marois faisait parvenir cette lettre à M. Yvon Vallières, député de Richmond, Président de l’Assemblée nationale :
“Québec, le 2 décembre 2010
Monsieur Yvon Vallières
Député de Richmond
Président de l’Assemblée nationale
Hôtel du Parlement
1045, rue des Parlementaires
1er étage, bureau 1.30
Québec (Québec) G1A 1A4
Monsieur le Président,
Je porte à votre attention un sujet qui préoccupe notre formation politique. En effet, le 14 décembre 2000 lors de la 36e législature, une motion sans préavis a été adoptée au sujet de propos tenus par M. Yves Michaud à l’égard des communautés ethniques devant la Commission des états généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec. Selon de récents travaux, il est apparu que cette situation est inédite dans l’histoire du parlementarisme au Québec.
Depuis l’adoption de cette motion par l’Assemblée nationale, M. Michaud s’est dit lésé par ce geste et par le fait de n’avoir jamais été entendu par les parlementaires avant son adoption. M. Michaud plaide vigoureusement n’avoir jamais tenu de tels propos.
Je crois qu’une telle situation ne doit plus se reproduire. C’est pour cette raison que je vous demande de proposer à l’Assemblée nationale un mécanisme qui, tout en prévenant les droits et privilèges de l’Assemblée nationale à adopter toute motion ou ordre qu’elle juge nécessaire, permettra d’entendre toute personne ou organisme qui ferait l’objet d’une motion de blâme, et ce, avant que l’Assemblée nationale elle-même ne soit saisie d’une éventuelle motion.
Je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les meilleurs.”
Pauline Marois
Le 3 décembre, suite à une conversation téléphonique avec Madame Marois, M. Michaud lui faisait parvenir cette missive qui paraissait également sur le site de Vigile :
“Pauline,
Suite à votre appel téléphonique, j’ai procédé à des consultations de haut niveau. De grâce. Dans l’intérêt supérieur de notre parti, du vôtre et des militants, n’expédiez pas la lettre dont vous m’avez parlé au président de l’Assemblée nationale. Elle ajouterait, pour ce qui me concerne, une blessure à l’injure parlementaire du 14 décembre 2000, en raison de son contenu lénifiant et fragmentaire.
Les criminels les plus endurcis de la planète ont droit strict à cet abc de l’application minimale de la justice. Ce qui est en cause dans l’Affaire qui porte malheureusement mon nom est l’honneur des 109 députés qui ont voté la motion ignoble me salissant. Réduire cela à la lecture d’un acte d’accusation est une échappatoire trop facile qui risque de vous faire et au parti plus de torts que de bien.
J’attends des députés de mon parti qu’ils s’excusent d’avoir procédé au lynchage d’un citoyen sans aucune raison valable. En ajoutant que dès les premiers mois de l’accession au pouvoir par le PQ, ils procéderont à la modification des règlements de l’Assemblée nationale pour éviter que d’autres citoyens connaissent le sort injuste qui me fut infligé il y une décennie. Reconnaître une erreur est honorable. S’y enfermer est un signe de petitesse.
Au diable les libéraux ! Ils vivront avec leurs saloperies, dont celle du 14 décembre 2000, initialement parrainée par leur chef, est une illustration de leurs procédés honteux.
Les quelques jours à venir sont cruciaux. Ne laissez pas passer l’occasion de conclure l’Affaire en question dans l’honneur et la dignité.”
Yves Michaud
Plus tard ce même jour, Madame Marois faisait parvenir cette lettre à monsieur Michaud :
“Québec, le 3 décembre 2010
Monsieur Yves Michaud
4765, avenue Meridian
Montréal (Québec) H3W 2C3
”Monsieur,
J’ai bien reçu votre courriel de ce jour. La lettre adressée au président de l’Assemblée nationale a été transmise le 2 décembre. J’ai considéré que dix ans après l’adoption de la motion sans préavis concernant des propos que vous auriez tenus à l’Égard des communautés ethniques devant la Commission des états généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec, il était temps de poser un geste fort.
J’estime, à titre de députée de cette Assemblée que nous n’avons pas été équitables à votre endroit et que vous auriez dû avoir le privilège de vous exprimer sur cette motion avant son adoption.
Je crois qu’une telle situation ne doit plus se reproduire. J’ai donc demandé au président de l’Assemblée nationale, Yvon Vallières, présent lui aussi lors de ce vote, de proposer un nouveau mécanisme qui permettra d’entendre toute personne ou organisme qui ferait l’objet d’une motion de blâme avant que l’Assemblée nationale ne soit saisie d’une telle motion. À cet égard, vous trouverez en annexe copie de la lettre adressée au président.
Je vous prie de recevoir, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.”
Pauline Marois
Ce même 3 décembre, Amir Khadir présentait à l’Assemblée nationale la motion suivante :
« J’invite mes collègues du Parti libéral et du Parti québécois à trouver un moyen avec nous pour corriger l’injustice faite à M. Michaud. Si le texte de la motion présentée ne leur convient pas, nous demeurons ouverts à leurs suggestions quant aux mots à utiliser. Il faudra cependant rendre justice à la réalité, à savoir que M. Michaud n’a pas tenu de propos "inacceptables". »
La motion :
« Que l’Assemblée nationale reconnaît avoir commis une erreur le 14 décembre 2000 en condamnant M. Yves Michaud dont l’intervention aux États généraux de la langue française, la veille, ne comportait pas de propos offensants à l’égard de la communauté juive. Que l’Assemblée nationale s’engage solennellement par la voie de cette motion et par d’autres moyens qu’elle pourrait se donner, à éviter qu’une telle situation se reproduise, car il est inéquitable qu’une motion de l’Assemblée blâme un citoyen, sans que celui-ci puisse se faire entendre et sans posséder les informations nécessaires sur les propos ou l’acte reproché. »
La motion ne fut pas débattue, le Parti québécois refusant d’y consentir. Le Parti libéral accepta quant à lui d’en débattre et M. Kadhir, restant sur son appétit, en fut quitte pour évaluer les suites à donner à sa proposition.
En entrevue à la presse, dans les heures qui suivirent le vote, monsieur Michaud lançait quelques déclarations outrées que Denis Lessard mettait à jour dans l’édition du lendemain 4 décembre à 09h 38 sous le titre « Nouvel épisode au feuilleton Michaud » :
“Denis Lessard (Québec) C’était déjà un feuilleton. On pensait être près de la fin, mais voilà que s’ajoute un nouvel épisode. Yves Michaud conteste le leadership de Pauline Marois parce que son parti a, selon lui, manoeuvré à l’Assemblée nationale pour ne pas se prononcer à nouveau sur la fameuse motion qui l’avait accusé d’antisémitisme.
« Mme Marois est chef d’un parti qui veut libérer le peuple québécois, et elle laisse dans une geôle honteuse un citoyen pour des propos qu’il n’a jamais tenus. Elle se mure dans le silence. Je m’interroge sérieusement sur son leadership. J’avais souscrit à sa campagne électorale, mais, à l’usure, je m’interroge, et aujourd’hui on a la cerise sur le gâteau. J’ai le feu au cul et la première responsable, c’est Pauline. Je ne veux pas lui parler ! » a lancé M. Michaud.
Cela fera bientôt 10 ans que l’Assemblée a voté ce blâme à Yves Michaud. « Et j’ai 80 ans ! J’espère que cela va se régler avant que je sois centenaire », a laissé tomber hier en entrevue l’ancien compagnon de route de René Lévesque, ami de Jacques Parizeau et de Bernard Landry.
Hier, Amir Khadir, député de Québec solidaire, a voulu déposer une motion à l’Assemblée nationale pour que les élus reconnaissent « avoir fait une erreur le 14 décembre 2000 en condamnant Yves Michaud, dont l’intervention (…) ne comportait pas de propos offensants à l’égard de la communauté juive ».
Le député de Mercier ajoutait aussi que l’Assemblée devait « s’engager solennellement » à ce qu’une telle situation ne puisse se reproduire, qu’on ne puisse condamner un citoyen « sans que celui-ci puisse se faire entendre et sans posséder les informations nécessaires sur les propos ou l’acte reprochés ».
Les libéraux étaient prêts à débattre de cette motion, bien déterminés à la battre aux voix après un débat de quelques minutes. Pour le ministre de la Justice, Jean-Marc Fournier, les propos de M. Michaud dénotaient un « nationalisme ethnique ».
Mais le Parti québécois a même refusé qu’on débatte de cette motion. « On voulait faire un autre procès à M. Michaud », a dit Mme Marois pour expliquer le refus de son parti de débattre de la motion de M. Khadir.
Joint hier, Yves Michaud fulminait au bout du fil. « On n’est jamais aussi bien trahi que par les siens », a-t-il lancé.
Pauline Marois lui avait téléphoné jeudi pour le prévenir qu’elle avait écrit au président de l’Assemblée, Yvon Vallières, pour lui demander de mettre en place un mécanisme qui assurera à tous ceux qui risquent d’être blâmés le droit de se faire entendre.
Pour Yves Michaud, c’est cautionner le droit de l’Assemblée nationale à se constituer en tribunal populaire. « Sa lettre ne veut rien dire, c’est du brassage de vent. J’attends des députés de mon parti qu’ils s’excusent d’avoir procédé au lynchage d’un citoyen sans aucune raison valable. »
« Au diable les libéraux ! Ils vivront avec leurs saloperies - dont celle du 14 décembre 2000, initialement parrainée par leur chef, est une illustration de leurs procédés honteux », a poursuivi M. Michaud.
En soirée, Yves Michaud a envoyé un courriel à Mme Marois pour tempérer ses propos, tenus sous le coup de la colère, a-t-il expliqué.”
En fin d’après-midi du 3 décembre, M. Michaud répondait effectivement par courriel à la lettre de Madame Marois en ces termes :
De : Yves Michaud [mailto:michaud13 tkQ videotron.ca]
Envoyé : 3 décembre 2010 17:48
À : Marois, Pauline PQ
Objet :
Pauline,
Reçu votre lettre et vous en remercie. Je suis toujours d’avis qu’il n’appartient pas à l’AN de voter des motions de blâmes à l’égard des citoyens, sauf dans les cas se rapportant à des propos offensants à l’égard des parlementaires.
J’ai eu un coup de sang en prenant connaissance du refus des parlementaires du PQ de débattre de la motion Kadir et tenus des propos, les uns acceptables dans le débat démocratique, les autres exagérés et disgracieux vous concernant de même que vos collègues.
Je vous prie de passer outre mes écarts de langage. Les cicatrices du 14 décembre 2000 ne sont pas encore cautérisées, mais ce n’est pas une raison pour me laisser aller à des dérapages verbaux. Ma nature m’y invite et plus les années passent, moins la modération s’exerce, sans doute de peur de passer l’arme à gauche avec des comptes en souffrance.
Souffrez que j’invoque ce privilège du cumul des ans, prétexte facile pour s’auto disculper et dire des conneries.
J’espère, sans trop y croire, que mes yeux ne se fermeront pas avant de voir le Québec sorti de la gangue fédéraliste.
Souveraines salutations.
Yves Michaud
Dans l’après-midi, aux nouvelles de Radio-Canada on pouvait entendre:
“Une motion du député de Québec solidaire, Amir Khadir, pour réhabiliter le militant souverainiste Yves Michaud, place le Parti québécois sur la défensive.
Il y a dix ans, le 14 décembre 2000, Yves Michaud recevait une motion de blâme unanime de la part de l’Assemblée nationale pour des propos qui avaient, à l’époque, été jugés antisémites. Selon les paroles qu’on lui prête, il aurait qualifié l’organisme juif B’nai Brith de « phalange extrémiste du sionisme mondial », et allégué que les Juifs n’avaient pas le monopole de la souffrance dans le monde. M. Michaud se défend d’avoir tenu ces propos.
Contrairement aux libéraux, le Parti québécois a refusé de débattre de la motion déposée par Amir Khadir.
« C’était un vrai piège de la part des libéraux, qui voulait refaire un procès à Yves Michaud, et je pense que M. Michaud ne mérite pas de procès », a déclaré la chef du Parti québécois, Pauline Marois, pour expliquer le refus de son parti.
À la place de la motion d’excuse, Pauline Marois propose un changement dans la réglementation des motions de blâme, pour qu’une personne visée par une telle motion puisse s’expliquer devant l’Assemblée, ce que n’avait pas pu faire Yves Michaud en 2000.
M. Michaud n’est toutefois pas d’accord avec la position du Parti québécois. La chef du parti l’a appelé vendredi, mais elle ne semble pas l’avoir convaincu du bien-fondé de sa décision. Dans une lettre adressée à Pauline Marois, à la suite de son appel, il explique que le parti ne devrait pas laisser passer l’occasion de conclure cette affaire « dans l’honneur et la dignité ».
J’attends des députés de mon parti qu’ils s’excusent d’avoir procédé au lynchage d’un citoyen sans aucune raison valable […] Reconnaître une erreur est honorable. S’y enfermer est un signe de petitesse.
— Extrait de la lettre d’Yves Michaud
Du côté des libéraux, Jean-Marc Fournier s’est dit prêt à débattre de la motion, tout en déclarant que « les propos qui étaient inacceptables en 2000 le sont toujours aujourd’hui » et que « les vieux démons du nationalisme ethnique viennent encore hanter le Parti québécois ».
La motion de réhabilitation
« Que l’Assemblée reconnaisse avoir commis une erreur le 14 décembre 2000, en condamnant M. Yves Michaud, dont l’intervention aux États généraux de la langue française, la veille, ne comportait pas de propos offensants à l’égard de la communauté juive. »”
Le 5 décembre 2010, M. Michaud envoyait à la Tribune Libre de Vigile un article intitulé « Jean-Marc Fournier et le respect de la justice » :
”Je brûle d’envie de faire parvenir une sommation de rétractation au revenant Jean-Marc Fournier qui s’est répandu en commentaires blessants me concernant lors d’un point de presse brouillon, vendredi le 3 décembre dernier. M. Charest, à ses risques et périls, n’en a fait rien de moins que son ministre de la Justice sans prendre la juste mesure d’un dérailleur et d’un zigoto qui n’a guère ennobli la fonction de député et de ministre depuis qu’il siège dans le salon de la race.
Un vrai ministre de la Justice devrait respecter sa fonction et garder une petite gêne ou un soupçon de réserve dans un débat concernant une affaire judiciaire, dont il été partie prenante. Surtout lorsqu’il s’agit d’une bavure sans précédent depuis quatre siècles de l’histoire du parlementarisme. On ne se juge pas soi-même.
D’autant, que son patron, Jean Charest, n’a de cesse depuis quelques semaines de tonitruer sur toutes les places publiques " l’Assemblée nationale n’est pas un tribunal populaire". Le député de Sherbrooke disait le contraire le 14 décembre 2000, alors qu’il parrainait une motion friponne pour me crucifier sur la place publique.
Lorsque Jacques Parizeau et Lucien Bouchard furent apparentés à des nazis, ou quelque chose du genre par un loustic du monde financier il y quelques années, ils ne se servirent pas de l’Assemblée nationale pour obtenir réparation. Ils assignèrent le malotru devant une cour de justice et obtinrent réparation de cette diffamation. Étonnant, suspect et inquiétant, que Lucien Bouchard, excellent rhéteur et avocat renommé, n’ait pas suivi la même voie en lieu et place de la motion infamante du 14 décembre 2000. Glissons mortels, n’appuyons pas ! Je suppose qu’il est avec la conscience de M. Bouchard des accommodements raisonnables…
Revenons à nos oignons : Eussé-je tenu des propos offensants envers qui que ce soit aux États généraux de la langue française,- ce qui est faux -, dans un État de Droit, il y a des tribunaux pour réprimer pareille dérive.
L’un des plus ferrés au Québec en matière d’histoire du droit parlementaire, Gaston Deschênes, vient de publier un ouvrage qui fait du bruit, L’AFFAIRE MICHAUD, CHRONIQUE D’UNE EXÉCUTION PARLEMENTAIRE. Tout y est passé au peigne fin avec impartialité, mesure, et une interprétation des faits hors de pair.
Jean-Marc Fournier, plaideur de basses cours, récemment bombardé ministre de la Justice, n’a manifestement pas lu cette remarquable référence à l’usage des élus du peuple. Il y aurait trouvé (page 212) le commentaire d’un des magistrats les plus respectés, non seulement au Québec, mais d’une frontière à l’autre des trois océans qui bordent le Canada. Le ministre de la justice (?) du Québec, n’a manifestement pas lu ce texte lumineux du juge Jean-Louis Baudoin, de la Cour d’Appel du Québec :
« Je ne peux m’empêcher de penser que le Droit est ici devant un étrange paradoxe. Pour préserver la démocratie parlementaire, et donc la libre circulation des idées, le Droit à l’époque des Chartes et de la prédominance des droits individuels permet qu’un individu soit condamné pour ses idées (bonnes ou mauvaises, politiquement correctes ou non, la chose importe peu), et ce, sans appel et qu’il soit ensuite exécuté sur la place publique sans, d’une part, avoir eu la chance de se défendre et, d’autre part, sans même que les raisons de sa condamnation aient préalablement été clairement exposées devant ses juges, les parlementaires. Summum jus summa injuria ( le droit strict est la suprême injustice), auraient dit les juristes romains. »
Dix ans après la bavure parlementaire du 14 décembre 2000, je me retrouve toujours gros Jean comme devant, après mon exécution sommaire commandée par deux anciens ministres fédéraux, Lucien Bouchard et Jean Charest. Faudra-t-il attendre que je devienne centenaire avant qu’un vrai ministre de la Justice du Québec et une Assemblée nationale digne de respect restituent ma réputation écorchée par un parlement bouffon le 14 décembre 2000 ?”
Le 7 décembre 2010, dans un article au titre ambigu du journal Le Soleil de Québec « Marois propose un compromis à Khadir », Jean-Marc Salvet rapportait que :
“Jean-Marc Salvet - Le Soleil (Québec) - L’aile parlementaire péquiste espère que Québec solidaire ne reviendra pas à la charge avec sa motion sur Yves Michaud. Cette affaire est une épine au pied du parti de Pauline Marois, qui préférerait la reclasser et l’oublier une fois pour toutes.
Selon ce qu’a appris Le Soleil, un nombre important des 52 députés péquistes se montrait plutôt sympathique la semaine dernière à la motion d’Amir Khadir. Plusieurs se sentaient gênés de la précipitation avec laquelle les choses se sont déroulées il y a 10 ans.
Présentée vendredi, la motion de M. Khadir invitait l’Assemblée nationale à reconnaître « avoir commis une erreur » le 14 décembre 2000 en condamnant le citoyen Yves Michaud pour une intervention « qui ne comportait pas de propos offensants à l’égard de la communauté juive ».
Si le Parti québécois a refusé d’en débattre, c’est que les 10 députés péquistes siégeant encore à l’Assemblée nationale, parmi ceux qui avaient dénoncé Yves Michaud à l’époque, étaient, eux, profondément divisés sur les suites à donner à cette affaire. Ils le sont beaucoup plus que l’ensemble de leur groupe parlementaire.
Vieilles blessures
Si des députés comme Louise Beaudoin, François Gendron et Claude Cousineau ont exprimé, à titre personnel, leurs regrets, il n’est pas question pour d’autres, comme Sylvain Simard, de formuler quelque excuse que ce soit, ni même de l’envisager.
D’où la position de compromis de la chef Pauline Marois. Elle a demandé au président de l’Assemblée nationale, Yvon Vallières, de faire en sorte que plus personne ne puisse être blâmé sans avoir été entendu par les élus. Pas question cependant pour son parti de reconnaître formellement une « erreur » dans « l’affaire Michaud ».
Cette proposition ne satisfait en rien le principal intéressé, qui attend et réclame que son honneur soit lavé. Yves Michaud, un indépendantiste de la première heure, en veut à la chef péquiste de ne pas l’avoir soutenu.
D’où la question qui en taraudait quelques-uns au PQ, lundi. Québec solidaire reviendra-t-il à la charge cette semaine ou plus tard avec sa motion, au risque de rouvrir encore des blessures dans la députation péquiste ?
Dans l’entourage d’Amir Khadir, on constate que « le fruit n’est pas mûr » pour une adoption de la motion, puisque les libéraux la feraient de toute façon battre. On demeure cependant déterminé à soutenir la bataille de M. Michaud, que ce soit par une nouvelle motion ou autrement.
Le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a dénoncé ce qu’il a qualifié de « nationalisme ethnique » de M. Michaud, un nationalisme que les péquistes n’oseraient pas recondamner, selon lui.
Le 10 décembre 2010, dans le journal Le Devoir, Antoine Robitaille écrivait dans un article intitulé : « Charest et Marois refusent à leur tour de présenter leurs excuses » :
”Québec — Jean Charest et Pauline Marois refusent tous deux de s’excuser à Yves Michaud pour la motion de l’Assemblée nationale qui l’avait blâmé il y a 10 ans. Le premier ministre, hier à la période de questions, a soutenu être toujours « d’accord avec le vote » fait à l’époque. La motion dénonçait « les propos inacceptables à l’égard […] de la communauté juive tenus par Yves Michaud », propos que l’ancien délégué du Québec à Paris nie avoir tenus.
M. Charest répondait à Amir Khadir, de Québec solidaire. Celui-ci réclamait que le premier ministre reconnaisse l’« erreur » commise par l’Assemblée nationale le 14 décembre 2000.
M. Charest a dit refuser « l’interprétation des événements » faite par le député de QS. Le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a expliqué ce refus du gouvernement en expliquant qu’à ses yeux, en 2000, l’Assemblée nationale ne s’était pas constituée en « tribunal populaire ». « Il y a une différence entre dénoncer des propos d’une personne et condamner une personne », a-t-il dit, reprenant une distinction faite par l’ancien leader parlementaire péquiste Jacques Brassard.
MM. Fournier et Charest ont toutefois rappelé qu’ils auraient voulu débattre d’une motion d’excuses déposée la semaine dernière par M. Khadir, un débat auquel le PQ — dont le caucus est divisé sur la question — avait refusé de consentir. Pour M. Fournier, les interrogations de M. Khadir et le « mutisme » du PQ ont pour but de « donner plus de noblesse au nationalisme ethnique ». Une accusation que M. Khadir a rejetée en tant que « leader politique le plus ethnique du Québec d’aujourd’hui ».
« Les gestes qu’il fallait »
Quant à Pauline Marois, elle a soutenu hier avoir posé « les gestes qu’il fallait » dans cette affaire, soit de reconnaître que M. Michaud avait été traité « inéquitablement » et de demander qu’une telle chose ne se reproduise plus. Mais elle a refusé d’offrir ses excuses et a dit souhaiter que M. Michaud « dorme tranquille » et passe à autre chose.”
Depuis ce temps :
Depuis, bien des intervenants ont donné leur opinion sur les événements que je viens de décrire et sont arrivés à des conclusions, les unes se voulant « ex cathedra », les autres plus nuancées ou plus véhémentes, certaines épidermiques, d’autres empreintes de jugements moraux, certaines carrément accusatrices, pointant du doigt et jugeant impitoyablement l’intimé, d’autres plus juridiques et d’autres laissant subodorer quelque conspiration…, sans parler des députés présents lors des événements du 14 décembre 2000 qui refusent tout compromis et qui déclarent ouvertement qu’ils ne présenteront jamais ni excuses, ni ne remettront jamais en question le geste qu’ils posèrent.
Par ailleurs, la majorité de ceux qui se sont prononcés soit par lettres aux médias d’information , soit en participants à des débats sur des sites comme Vigile ou sur tout autre support médiatique, ont fait montre d’empathie et de bons sentiments à l’endroit de M. Michaud et souhaitent voir justice lui être rendue.
Dans un troisième envoi, je tenterai de faire le tour des différentes opinions qui se sont vues exprimées et des conclusions que nous pouvons en tirer.
Claude G. Thompson


Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Claude G. Thompson Répondre

    12 décembre 2010

    Monsieur Barberis-Gervais,
    merci pour votre commentaire encourageant.
    J'ai effectivement élagué la période de questions, comme je l'ai expliqué dans mon texte, afin d'éviter de l'alourdir en y laissant les civilités et les redites inhérentes au langage parlé. Votre présentation ne touchant que cet aspect particulier, rendait votre texte moins long que le mien et gagnait en intérêt en y laissant tout. J'ai toutefois pris soin que ce faisant, je n'altère pas le sens de ce qui était dit.
    Que vous inspire les trois articles que j'ai joints à ma réponse à votre texte: "Ce qu’a dit Pauline Marois le 10 décembre 2010"?
    Avez-vous l'impression que quelque chose n'est pas dit et n'a même jamais été dit ou abordé dans toute cette affaire?
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2010

    Mon cher Thompson, bonjour.
    Dans mon article:
    j’approuve Pauline Marois
    les propos complexes et nuancés d’ Yves Michaud devant la Commission Larose
    il faut du jugement pour faire de la politique
    Robert BARBERIS-GERVAIS 4 décembre 2010 537 visites 7 messages,
    j'ai publié le texte intégral des propos tenus par Yves Michaud.
    Jusqu'à la période des questions votre texte et le mien sont identiques.
    Au moment de la période de questions, ma transcription est intégrale donc plus longue que la vôtre.
    Vous ou votre source a fait un travail d'édition comme on l'appelle très bien faite d'ailleurs.
    Je cite:
    12 décembre 2010, par Ivan Parent
    "M. Thompson,
    Dans le tome un du rapport que vous avez publié précédemment, je vois qu’il est plus complet que celui que M. Barberis-Gervais avait offert aux Vigiliens. Les conversations pertinentes sont entières et non tronquées. M. B-G n’avait lui inclus que ce qui lui semblait, à lui, intéressant." (fin de la citation de monsieur Parent)
    J'ai pris la peine de mettre les deux textes en parallèle et je les ai suivis à la trace. Or "mon" texte est plus complet car il est intégral et non édité. Alors de dire que "mon" texte est "tronqué" est une inexactitude (je suis poli) et de dire que j'ai tronqué le texte selon ce qui me semblait intéressant donc que j'ai tripoté le texte de Michaud nous ramène au niveau du personnage des "Femmes savantes" Trissotin (qui veut dire: trois fois sot).
    M. Thompson, j'espère que vous ne traînerez pas le tonitruant comme un boulet pendant toute votre démarche qui est passionnante et honnête intellectuellement.
    Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, 12 décembre 2010
    p.s. Mon commentaire: "Qui a peur d'Yvan Parent?" ne devait pas paraître car il donnait trop d'importance au brutal. J'espère que ma référence à Tintin (Dupont et Dupont) vous a arraché un sourire. Dans un autre commentaire qui a été censuré, je disais qu'il faisait de la projection en parlant d'un pisse-vinaigre pompeux.
    M. Parent, si vous voulez jouer ce jeu-là, j'ai bien peur que Bernard Frappier va se lasser. Mais je réclame du web mestre de Vigile le droit à la réplique. S'il ne veut pas que je réplique qu'il cesse de publier vos niaiseries.
    D'accord, Bernard?

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2010

    M. Thompson,
    Dans le tome un du rapport que vous avez publié précédemment, je vois qu’il est plus complet que celui que M. Barberis-Gervais avait offert aux Vigiliens. Les conversations pertinentes sont entières et non tronquées. M. B-G n’avait lui inclus que ce qui lui semblait, à lui, intéressant. Ce Monsieur a la grandeur d’âme de ne pas avoir d’objections à ce que vous reproduisiez de nouveau les propos d’Yves Michaud. Une question cependant : serait-ce que M. Barberis-Gervais détient les droits d’auteur sur ces textes? …et tant qu’à y être, avez-vous commis le péché mortel de ne pas avoir obtenu l’Imprimatur suivi du nihil obstat du grand Inquisiteur?
    Sérieusement, cette compilation chronologique, même si elle est quelque peu fastidieuse, va apporter un éclairage plus général et plus exact de ce qui s’est produit et va permettre au lecteur de se faire une idée juste de l’attitude à adoptée et ce, sans interférences indues.
    Comme j’en parlais dans mon dernier commentaire, il serait intéressant pour chacun, de copier/coller ces textes dans un répertoire spécial pour pouvoir ensuite le lire à tête reposée car la compilation est assez longue et aussi pour servir éventuellement de référence.
    Continuez votre beau travail M. Thompson et je vous sais suffisamment intelligent pour savoir d’où peut venir une influence délétère.
    Ivan Parent