Prise de contrôle de la C Series par Airbus: une «des meilleures nouvelles depuis des décennies», affirme Philippe Couillard

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La Série C contrôlée par Airbus : Couillard persiste dans le déni devant la catastrophe

La prise de contrôle de la C Series par Airbus est l’une «des meilleures nouvelles depuis presque des décennies» pour le secteur aéronautique de Montréal, dit Philippe Couillard, qui pense que Bombardier n’aurait jamais pu réussir seul.


«L’avenir de la Série C, juste autour de Bombardier, ne permettait pas d’affronter le marché mondial», a indiqué affirmé le premier ministre mardi à Toulouse, au siège social du géant européen, au milieu d'une mission d'une semaine en France. Il rencontrait le PDG de l’entreprise, Tom Enders, et pour annoncer qu’un congrès des fournisseurs d'Airbus se tiendrait en octobre à Montréal.


La question de la Série C est politiquement sensible. M. Couillard est régulièrement critiqué par les partis d’opposition parce qu’Airbus a mis la main sur le contrôle de la Série C sans y investir un sou, alors que son gouvernement a payé 1,3 milliard de dollars pour sauver l’entreprise quelques mois plus tôt.


Gros carnet de commande


M. Couillard a tenté avec cette visite au siège social de l’entreprise conquérante de transformer cette faiblesse en force et qualifie la chose de «meilleure nouvelle depuis presque des décennies pour le secteur aéronautique montréalais».


Airbus emploie 129 000 personnes et a un carnet de commandes bien rempli avec 7265 appareils. Elle fait miroiter des dépenses annuelles de 60 milliards d’euros pour alimenter sa chaîne d’approvisionnement. Au Canada, l’an dernier, l’entreprise a dépensé 1 milliard de dollars pour se procurer, entre autres, des structures pour son A330 fabriquées par Mecachrome à Mirabel. Elle estime qu’elle investira de façon «substantiellement plus élevée» dans les prochaines années.


«On a des rêves plus larges pour le Canada», a indiqué M. Enders lors d’un discours conjoint avec M. Couillard. Selon M. Enders, avec la signature officielle de l’entente, prévue pour cet été, le Canada deviendrait la cinquième patrie de la compagnie, après la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Espagne.


Un «pari» pour Airbus


Le développement de la Série C est à Montréal pour y rester, a expliqué le directeur des achats d’Airbus Klaus Richter puisqu’il couterait «trop cher» à déménager. «Ça n’en vaudrait pas la peine», a-t-il affirmé.


M. Richter a par ailleurs soutenu que la Série C était un «pari» pour Airbus et que l’entreprise devra «retravailler avec les fournisseurs les coûts du programme, car aujourd’hui il y a un écart». Il a précisé par la suite qu’une augmentation du volume de production allait régler bien des problèmes.