Les négociations entre le ministre de la Santé, Christian Dubé, et les fédérations de médecins ont commencé sous le signe d’une déclaration de guerre de la part du gouvernement aux médecins par le dépôt immédiat sur la table du projet de loi 2 qui, dès le départ, s’attaquait de front au mode de rémunération des médecins axé sur des critères de performance liés à des coupures de salaire pouvant atteindre 30% de leur rémunération.
Le bras de fer entre les parties était résolument amorcé. Jour après jour, semaine après semaine, le ton hargneux et provocateur du ministre montait d’un cran si bien, qu’après des mois, les médecins avaient perdu toute confiance dans cette guerre démobilisante qui n’a jamais cessé de dégénérer entre le ministre et les représentants des médecins, Marc-André Amyot pour la FMOQ et Vincent Oliva pour la FMSQ.
Et de surcroît, derrière ce scénario désastreux, le premier ministre, François Legault, se targuait d’être farouchement déterminé à ne pas reculer sur ses objectifs eu égard au mode de rémunération des médecins comme les premiers ministres antérieurs l’avaient fait, un souhait auquel il rêvait depuis 25 ans. En bref, rien pour adoucir le climat et calmer les ardeurs des parties qui s’enfonçaient inéluctablement dans un maelstrom digne d’une guerre de tranchée. Et, pour ajouter à ce bras de fer nettement anti-productif, les représentants des fédérations des médecins ont complètement coupé les ponts avec Christian Dubé, mettant fin de facto au dialogue entre eux.
De ce fait, le ministre de la Santé a été complètement éliminé du décor pour être substitué au premier ministre lui-même en compagnie de la nouvelle présidente du Conseil du trésor, France-Élaine Duranceau. Les négociations ont alors repris jusqu’à ce que François Legault annonce en grandes pompes la signature d’une entente avec les omnipraticiens sur l’épineux dossier du mode de rémunération des médecins de famille.
Une entente qui, en réalité, marquait un net recul sur la Loi 2, notamment sur la disparition des pastilles de couleurs pour évaluer le degré d’urgence des patients et, non le moindre, le retrait de l’article permettant au ministre d’apporter unilatéralement des changements à la loi. En somme, seul le mode de rémunération des médecins a été modifié en fonction du principe de la capitation, un montant forfaitaire versé par patient inscrit, une clause avec laquelle les omnipraticiens étaient de toute façon déjà favorables.
En bref, une entente qui vient saper à la base et édulcorer substantiellement des mois de travail et d’effort de la part de Christian Dubé, et qui a conduit à sa démission fracassante de son titre de ministre de la Santé et à son retrait du caucus caquiste pour siéger dorénavant comme député indépendant. Une décision qui entraîne l’enterrement définitif de la hache de guerre de l’ex-ministre.
Départ dans la dignité de Pablo Rodriguez
Sans directement faire référence aux allégations visant sa campagne à la direction du Parti libéral du Québec, Pablo Rodriguez a reconnu, devant les médias, être devenu « malgré lui, une distraction ». « Le PLQ mérite qu’on parle de son plan d’avenir, le PLQ mérite qu’on parle de lui, pas de moi ».
Depuis le début de la crise interne qui secoue sérieusement le PLQ, Pablo Rodriguez a fait l’objet de nombreuses critiques liées notamment à son leadership qualifié souvent de déficient. À cet égard, force est de constater que le silence de Marwah Rizqy sur les tenants et aboutissants de la « faute grave » de Geneviève Hinse justifiant son congédiement à l’insu de son chef ne peut d’aucune manière justifier quelque critique sur le leadership de M. Rodriguez.
D’autre part, l’ex-chef du PLQ nie catégoriquement avoir été informé ou avoir contribué aux malversations dénoncées par les enquêtes du Journal autour de sa campagne à la direction du PLQ. Conséquemment, Pablo Rodriguez jouit toujours de la présomption d’innocence tant et aussi longtemps que l’Unité permanente anti-corruption (UPAC) n’aura pas révélé les conclusions de son enquête. Enfin jusqu’à maintenant, tout laisse à croire que Pablo Rodrguez, selon ses dires, est littéralement plongé dans le néant à l’égard des malversations qui seraient liées à sa course à la chefferie du PLQ.
De facto, je ne vois pas comment il aurait pu faire preuve de leadership dans ce brouillard médiatique dans lequel il est plongé hormis ses nombreuse déclarations sur sa méconnaissance liée aux allégations frauduleuses auxquelles il aurait participé. Dans un tel contexte, il faut saluer le départ dans la dignité de Pablo Rodriguez qui, tel un chef qui se tient debout dans la tempête, a privilégié le parti à ses intérêts personnels.
Henri Marineau, Québec













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