Pratte fait une faute de français!

Tribune libre 2008

Dans le cadre du débat sur la qualité de la langue dont je parlais dans mon entrée précédente, un lecteur, M. Alain Côté, m’a reproché la faute suivante :
Cher M. Pratte. Si vous voulez vous permettre de critiquer la maîtrise du français que possèdent vos lecteurs, vous feriez mieux de vous assurer du caractère irréprochable du vôtre ! Dans votre réponse du 24 juillet au sujet de Fleur-de-lys, vous mentionnez “Fleur-de-lys a écrit ce courriel avec l’intention clairement exprimée de le voir publier.”. Sauf erreur de ma part, le verbe publier dans cette phrase est employé au participe passé et devrait s’écrire “publié”. Le courriel de Fleur-de-lys est publié, ce n’est pas lui qui publie. Vérifiez avec vos correcteurs !
Il m’a semblé que M. Côté avait raison et je me suis excusée pour cette erreur. Mais mon impression a été confirmée par le gourou du français à La Presse, l’encyclopédique Paul Roux, qui m’a écrit :
À mon avis, il y avait une faute dans la phrase « Fleur-de-lys a écrit ce courriel avec l’intention clairement exprimée de le voir publier ». Pourquoi ? Parce que le complément le (qui représente le courriel) ne peut faire lui-même l’action. La phrase signifie « Fleur-de-lys souhaitait clairement voir son courriel être publié ».
La règle serait plus claire avec un autre verbe. Comparons :
- Je l’ai vue menacée.
- Je l’ai vue menacer.
Dans le premier cas, c’est la personne qui est menacée. Dans le second, c’est elle qui menace. En cas d’hésitation, on peut remplacer le verbe en er par un verbe d’une autre conjugaison (mordre, par exemple).
Paul doit d’ailleurs aborder la question dans son blogue.


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