Pour une trêve

En attendant, le devoir des associations est de veiller au bien de leurs membres. Or, n'en déplaise aux radicaux et aux rêveurs, rien n'est davantage dans l'intérêt des étudiants que... les études.

Élection Québec 2012 et le Conflit étudiant


Les leaders étudiants se demandent s'ils devraient suspendre leur mouvement de boycottage des cours pendant la campagne électorale. Certains envisagent la chose sous l'angle stratégique: la reprise de la grève, avec le désordre qu'elle provoquerait, pourrait servir la cause du Parti libéral. Ce n'est pas la bonne façon d'aborder le problème.
Personne ne peut prévoir quel impact aurait sur les élections le retour des tensions sur les campus. Il se pourrait, bien sûr, que cela joue à l'avantage du premier ministre sortant. Mais ce n'est pas certain. Des électeurs pourraient en vouloir à M. Charest de ne pas avoir réussi à dénouer l'impasse. Ses adversaires ne manqueraient pas, ils le font déjà, de l'accuser d'avoir sciemment provoqué et exacerbé la crise.
À cet égard, il faut souligner que l'idée selon laquelle le gouvernement libéral aurait facilement pu trouver un terrain d'entente avec les étudiants prend de plus en plus l'eau. Les «humoristes indignés», François Legault et même le jeune Léo Bureau-Blouin ont pu réaliser au cours des dernières semaines qu'il n'est pas facile de traiter avec les associations étudiantes les plus militantes.
La chef du Parti québécois, Pauline Marois, promet de régler la crise dans les 100 premiers jours suivant son arrivée au pouvoir. Sa recette est simple: donner aux étudiants ce qu'ils veulent, soit le gel des droits de scolarité ou presque. Devenue première ministre, cédera-t-elle ainsi à tous ceux qui descendront dans la rue?
L'opportunité de reprendre la grève à la mi-août devrait être évaluée selon un seul critère: les intérêts des étudiants. Or, dans le contexte actuel, ces intérêts dictent que les jeunes concernés puissent terminer leur session d'hiver dans les meilleures conditions possibles, pour ensuite être en mesure de poursuivre leur cheminement académique.
Que donnerait une grève à ce moment-ci? Il n'y a pas de négociations possibles avec le gouvernement en période électorale. De toute façon, M. Charest ne ferait certainement pas de compromis en pleine campagne (en supposant qu'un compromis supplémentaire soit souhaitable, ce qui n'est pas notre avis). Alors qu'espéreraient obtenir les associations étudiantes en relançant leur mouvement?
Une fois que les électeurs se seront prononcés, quel que soit leur choix, étudiants et gouvernement se trouveront dans une situation nouvelle. Le gouvernement pourrait être péquiste, caquiste. Il pourrait être minoritaire. Ce sera alors le temps pour les militants étudiants de revoir leur stratégie.
En attendant, le devoir des associations est de veiller au bien de leurs membres. Or, n'en déplaise aux radicaux et aux rêveurs, rien n'est davantage dans l'intérêt des étudiants que... les études.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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