Depuis le mois de février, le Québec découvre sa jeunesse. Une génération entière s’est levée, a débattu, a pris position et s’est fait entendre. Contrairement à ce qu’affirment les représentants du Parti libéral du Québec, ceci s’est fait, dans l’immense majorité des cas, de manière tout à fait respectable et légale.
Parallèlement à ce réveil citoyen, une nouvelle étude parue récemment nous apprenait que seulement 36 % des jeunes âgés de 18 à 25 ans ont voté lors des dernières élections générales au Québec en 2008.
Il ne faut pas se surprendre de voir un gouvernement tenter de rebâtir sa crédibilité en attaquant ses citoyens les plus jeunes quand on voit de tels chiffres sur la participation électorale. J’ai donc entrepris, avec mon équipe, avec les associations membres de la FEUQ et avec des militants de partout à travers le Québec, de changer cet état de fait.
Réalité à deux sens
Je crois fermement qu’un parti politique qui s’adresse directement aux jeunes aura plus de chance de les convaincre d’aller voter. Mais cette réalité va dans les deux sens. Les jeunes doivent aller voter pour que les partis politiques s’intéressent réellement à eux et à leur avenir.
Ce ne sera pas facile. Les taux de participation électorale depuis 20 ans sont en pente descendante. Mais après plus d’un an à titre de présidente de la FEUQ, j’ai appris à avoir une confiance inébranlable dans une génération qui a déjà réussi à faire mentir tous les cyniques qui croyaient pouvoir attendre l’essoufflement d’un mouvement de mobilisation populaire sans pareil dans l’histoire du Québec.
Face à un gouvernement borné qui ne nous donnait aucun choix, la rue a été, ce printemps, la seule option pour contester une décision gouvernementale injuste et inéquitable. La période électorale constitue maintenant une nouvelle opportunité d’expression et d’implication. C’est aussi une occasion rêvée pour mettre fin à un conflit historique.
L’élection d’un gouvernement ouvert à la négociation ouvrirait la porte à une réelle solution à la crise étudiante des derniers mois. Je crois qu’il est possible, avec un nouveau gouvernement, de restituer une tradition de concertation qui a été rompue dans les dernières années par le gouvernement libéral.
Les pour et les contre
La FEUQ a l’habitude de recommander à ses membres d’aller voter sans leur faire de suggestion. Dans le contexte politique actuel, je crois avoir la responsabilité de partager certaines réflexions concernant les possibilités qui s’offrent aux jeunes actuellement.
Pour commencer, jamais je ne pourrais recommander à un étudiant de voter pour le Parti libéral du Québec ou la Coalition avenir Québec. Ces deux partis ont démontré une incompréhension totale de la réalité des conditions de vie des étudiants. Leur appui au projet de loi 78 est un véritable affront à la liberté d’expression et aux valeurs québécoises.
Enfin, je salue la volonté des autres partis tels le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale, qui visent plutôt l’annulation de la hausse et l’annulation de la loi 12 (projet de loi 78). Cependant, je rappellerai qu’il ne s’agit pas simplement de faire une promesse. Les étudiants regarderont les actions à la suite de l’élection pour s’assurer de la mise en projet des annonces. Nous savons qu’un décret ministériel peut régler ces deux enjeux et que pour y arriver, une volonté gouvernementale sera nécessaire.
De plus, il semble que nous ayons besoin d’une évaluation globale de notre système d’éducation au Québec, des états généraux devront être mis en place rapidement pour permettre à tous les acteurs qui le demandent depuis des années de s’y prononcer, peu importe leur idéologie.
Bloquer le PLQ et la CAQ
Le mot d’ordre qui en ressort est simple. Les étudiants, les jeunes et l’ensemble de la population du Québec doivent voter. Ils doivent le faire pour le parti qui pourra à la fois représenter leurs propres valeurs et bloquer le PLQ et la CAQ.
Aujourd’hui, comme des milliers de jeunes, j’irai fièrement voter. Je voterai pour que plus jamais un gouvernement n’attaque sa jeunesse. Ensemble, nous ferons la différence.
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Martine Desjardins - Présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec
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