« DE GAUCHE À DROITE, TOUS NOUS PROPOSENT DE RÉNOVER LA MAISON, MAIS PERSONNE POUR DIRE QUE NOUS NE SOMMES PAS PROPRIÉTAIRES. » (« Lettre » publiée dans le Journal de Québec et le Journal de Montréal, dimanche, 27 novembre 2011.)
_ « Je ne suis pas péquiste.
_ Je suis souverainiste avant tout. »
_ (Paul Piché, 2004)
_ Mario LANGLOIS, « Paul Piché. »
_ À l’émission « Les grandes entrevues »
_ à la radio de CKAC,
_ 21 octobre 2004. 30 min.
Afin de ne pas laisser dans l’ombre « Le cri du cœur d’un souverainiste inquiet », j’aimerais rappeler ma chronique du 4 novembre 2004 où je résume l’entrevue de Paul Piché par Mario Langlois sur les ondes de CKAC. Voici les réponses de Paul Piché.
Pour le camp souverainiste, le chanteur tient des propos sans ambiguïtés. « Les souverainistes eux-mêmes, déclare-t-il, ne sont pas assez souverains. Les souverainistes ont peur de l’affirmer. S’il n’y a personne pour défendre cette idée là, de l’affirmer sans gêne... On a une gêne... On a un manque d’affirmation. » « Ce sont des réflexes de colonisés. Il faut perdre ça. Même nous. Même moi. Moins maintenant... Je me suis rendu compte un jour que je défendais moins bien cette idée là que je défendais l’environnement. On comprend qu’il n’y a personne qui va me haïr si je défends des baleines... Ce n’est pas le même prix à payer lorsqu’il s’agit de la souveraineté. Les gens sont très émotifs. En fait, c’est une idée plus difficile à défendre. Il faut le faire de façon noble. De façon relaxe. Il faut le faire... » En revanche, « si le PQ avait le vague à l’âme, je voterais pour le Parti vert. » Malgré tout, je suis assez confiant. En revanche, « je suis plus inquiet pour l’avenir de la Planète finalement que pour la souveraineté. Je pense que cela va se faire. C’est une très bonne nouvelle si on se prend en mains. »
(Bruno DESHAIES, « LE GALA » DE DESJARDINS : AUCUNE IMPROVISATION POSSIBLE. Dans INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 192. Chronique du jeudi 4 novembre 2004. Guy A. Lepage conduit le bal à sa façon. Source : http://www.vigile.net/spip.php?page=archives&u=http://archives.vigile.net/ds-deshaies/docs4/192.html
Sept ans plus tard, le 27 novembre dernier, il proclame à nouveau être « préoccupé par le sort réservé à cette idée [d’indépendance] dans le Québec d’aujourd’hui. » Il s’interroge sur l’état de situation du souverainiste tout autant que des fédéralistes. Il n’hésite pas à affirmer ce qui suit :
« Si notre voix [il ne dit pas notre langue, il pense à la « voix » de tout un peuple, à toute une collectivité nationale] s’éteint ici, elle ne brillera certainement pas dans le monde. »
« C’est aux souverainistes à relancer ce débat en n’ayant pas peur des mots. »
[Suite ici.->doc15969]
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5 commentaires
Bruno Deshaies Répondre
12 décembre 2011« N’avons-nous pas un lancinant besoin de journal pour contrer le silence médiatique sur les injustices qui nous touchent ? » (Monsieur O, 2 déc. 2011)
12 décembre 2011, par Bruno Deshaies
Je conviens avec monsieur O qu’il y a eu des combats « patriotiques » qui ont été menés dans le passé et qui ont fait vivre une flamme de « survivance ».
QUÉBEC, UNE HISTOIRE DE FAMILLE.
http://lequebecunehistoiredefamille.com/capsule/viger/chronique
« Lire la chronique d’Éric Bédard » illustre ce fait.
Heureusement, les lignées de colons de la Nouvelle-France n’ont pas disparu après la Conquête. Cependant, s’il restait des soldats, il ne restait plus d’armée comme l’illustrait Guy Frégault dans cette brochure de la Canadian Historical Association intitulée *La société canadienne en Nouvelle-France.*. L’initiative de Pierre Karl Péladeau n’est pas à négliger. Il y a eu de nombreuses initiatives du même genre dans le passé. Bien sûr, il ne faut pas lâcher. Malheureusement, l’histoire ne refait pas le présent mais elle peut éclairer les choix.
À mon avis, les Québécois-Français comprennent un peu mieux ce que Paul Piché essaie d’expliquer, à savoir que nous avons « collectivement » un chantier en friche qui reste à conquérir. Il a ajouté un étage important à la lutte nationale qui est la conquête de la LIBERTÉ COLLECTIVE, c’est-à-dire L’INDÉPENDANCE NATIONALE DU QUÉBEC.
Ce bond qualitatif est essentiel pour faire du Québec une nation indépendante dotée d’un État souverain à l’interne et à l’externe. Plus qu’une lutte sociale, c’est d’une lutte « NATIONALE » dont il faut devenir majoritairement conscient individuellement et collectivement. Tout le reste est de la politique-domaine-des-rivalités. Cette expérience nous la connaissons bien. Pour être bien franc, elle nous a acculés au pied du mur. Il est possible que les chroniques d’Éric Bédard servent à maintenir en vie la flamme de la nationalité québécoise-française, s’il est possible d’employer cette expression, et de montrer aux émigrants québécois qu’ils font partie eux aussi de cette histoire. Pour l’avenir, il faut changer à tout prix la courbe du fédéralisme canadian à l’avantage d’une trajectoire nouvelle qui est l’indépendance nationale du Québec. Pour le faire, il faut le dire.
Archives de Vigile Répondre
11 décembre 2011Paul Piché n’est pas seul à profiter des « pages bleues » du Journal. Depuis quelques dimanches, on peut y trouver les pages d’Histoire de Éric Bédard, professeur à Téluq de l’UQÀM. Cette semaine la place d’honneur revient à la famille Viger, gravitant autour du premier maire de Montréal et très dévouée à la cause des Patriotes. Ils se partagèrent à deux l’honneur d’avoir baptisé la gare Viger du Vieux Montréal, qui nous reste des grandes constructions du CP, pionnier dans le passage du chemin de fer à travers le Canada.
Bruno Deshaies Répondre
6 décembre 2011COMMENT PEUT-ON REJETER L’UNION FÉDÉRALE CANADIAN ?
2011-12-06, par Bruno Deshaies
Depuis 1792, les Canadiens-(Français) ont appris les rudiments du fonctionnement parlementaire et du système électoral britannique. Ils ont lutté fermement. Ils continuent encore à lutter mais le système est toujours le même et les conséquences sont toujours les mêmes. Pourquoi ? Parce que l’erreur de 1791 a été corrigée, en 1841, par la recommandation de Lord Durham de faire l’union des colonies britanniques loyalistes qui a finalement donné l’UNION des DEUX-CANADAS (Est et Ouest) qui deviendront Québec et Ontario, en 1867, avec la création du Dominion of Canada qui fera le pont entre l’union législative à l’union fédérale. Selon Maurice Séguin, la conséquence majeure est la suivante : « Le Canada-Anglais ne peut se développer sans ruiner et sans provincialiser le Canada-Français. » (Histoire de deux nationalismes au Canada, p. 402.) Telle est la situation objective des Québécois-Français en 2011.
On pourra discuter indéfiniment dans le présent de notre sort actuel que nous ne pourrons jamais corriger fondamentalement la courbe historique qui pèse sur la collectivité nationale québécoise-française tel un fatum inéluctable. Pour redresser entièrement la situation et corriger la trajectoire historique, les Québécois doivent apprendre à penser l’indépendance et l’interdépendance des rapports entre les nations. Ils ne doivent plus rêver de faire la révolution politique du Québec par des gestes de réformes sociales uniquement et des protestations dans la rue pour étaler publiquement leur indignation et leur état d’âme.
Faire du Québec un pays, nous dit Paul Piché, « ça demande un grand effort » et aussi « ça demande un grand changement », puis « ce n’est pas si facile à vendre ».
La Realpolitik exige des Québécois une conception solide des fondements de l’indépendance et pas seulement de la matière (cf., Chronique 382 : http://www.vigile.net/L-independance-les-fondements-ou). Des assises conceptuelles sont absolument nécessaires pour réaliser l’indépendance nationale du Québec pour qu’une majorité démocratique puisse s’exprimer clairement et d’une seule voix sur la question. C’est ce que font tous les groupes de pression bien organisés. Toutefois, la lutte nationale consiste à faire le combat SUR le régime tandis que les luttes sociales se font DANS le régime. La différence est de taille et les moyens pour poursuivre la FIN sont d'une nature différente. L'action doit être nécessairement collective parce qu'elle porte spécifiquement sur le NATIONAL.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
2 décembre 2011"Afin de ne pas laisser dans l’ombre « Le cri du cœur d’un souverainiste inquiet »"
Comme vous avez raison: Un militant de la première heure réussit, rare phénomène, à s'adresser aux lecteurs d'un journal qu'on a l'habitude de dénigrer, sur 2 pleines pages sans réplique éditoriale... et ça passerait inaperçu? Quelques jours plus tard, le Journal offre au grand public l'occasion de commenter cet événement: aurons-nous été nombreux à manifester notre appréciation, de façon à encourager monsieur Péladeau à récidiver? Et s'il tentait une réconciliation avec les Québécois que son père respectait? S'il en venait à ouvrir ces 2 pages en bleu, régulièrement, à la parole libératrice d'un Québec trop muet depuis plus de 15 ans? N'avons-nous pas un lancinant besoin de journal pour contrer le silence médiatique sur les injustices qui nous touchent? Genre, cette attaque de samedi dernier, bouteilles et pierres contre les porteurs de fleurdelisés manifestant contre les marchands résistant à la charte de la langue française.
François Ricard Répondre
2 décembre 2011Il est une nouvelle voix qu'il vaut peut-être la peine d'entendre, sinon d'écouter:
http://www.youtube.com/watch?v=1lJwEINZuJc