INDÉPENDANCE NATIONALE DU QUÉBEC 388

Le viol démocratique

VIOL : « Fait de manipuler (les convictions ou les croyances d'une personne ou d'un groupe) pour imposer certaines idées. » (Encarta)

Chronique de Bruno Deshaies


VIOL : « Fait de manipuler (les convictions ou les croyances d'une personne ou d'un groupe) pour imposer certaines idées. » (Encarta)



PRENONS LE PROBLÈME À SA SOURCE : LA DÉMOCRATIE
Supposons le syllogisme suivant :

La démocratie ne fonctionne pas uniquement du HAUT vers le BAS.
_ La démocratie, c’est aussi un mouvement du BAS vers le HAUT.
_ Le BAS et le HAUT ont la même légitimité démocratique.

Ce syllogisme a l’apparence de la réalité. Si le HAUT et le BAS veulent s’entendre ou se comprendre, est-il possible que le HAUT refuse d’écouter le BAS et vice versa ?
Monsieur Charest, vos arguties dépassent l’entendement. Je peux comprendre que les événements ne font pas votre affaire. Mais votre affaire est maintenant devenue si mesquine qu’on ne peut plus savoir jusqu’où vous voulez imposer vos conditions de choix collectifs. Par contre, la démocratie est votre dogme. C’est la démocratie d’en HAUT qui prétend avoir droit à toutes les marges de manœuvre de l’État et de la légitimité démocratique (cf., infra « Violence légitime »).
La démocratie d’en BAS est venue de trois représentants étudiants qui ont contesté la légitimité d’un acte gouvernemental avec l’appui de nombreuses associations d’étudiantes et d’étudiants. Leur protestation est aussi légitime, mais elle vient d’en BAS, c’est-à-dire de la rue comme si c’était le mal incarné. Le forcing politique contre une catégorie ciblée de personnes dans la société a été imposé par le biais d’un discours du budget que le régime parlementaire de type britannique juge inviolable. Malgré tout, faut-il que les étudiants et la société civile doivent accepter ad infinitum le droit ou la sagesse des gens d’en HAUT ? La démocratie d’en BAS a ses droits puisqu’elle détient la souveraineté populaire. Les élections ne sont pas le tout de la démocratie pas plus que l’économie est le tout et l’unique but de la VIE.
Afin de satisfaire leur pouvoir, les gens d’en HAUT parient sur la notion de « majorité silencieuse » après avoir échoué durant dix semaines à ne pas vouloir honnêtement résoudre la contestation étudiante. Comment, aujourd’hui, monsieur Charest peut-il opposé un déni des réalités sociales au point de prétendre détenir la légitimité sur l’idée qu’il voit, tout d’un coup, dans sa boule de cristal une majorité silencieuse. Si cette majorité est silencieuse, comment peut-il vraiment le savoir ? Appelons les choses par leur nom : la démagogie.
J’ouvre une parenthèse. À l’émission de Paul Arcand ce matin au 98.5 FM, Jean Lapierre et Mario Dumont se sont fait candidement les défenseurs des travailleurs à bas revenus parce que les manifestions étudiantes causent des dommages à l’économie. Coup donc ! Sont-ils conscients en ce moment que le Québec est en déroute à cause d’un insensé qui ne pense qu’à sa réélection ?
Les gens d’en BAS ne croient plus à la démocratie d’en HAUT. Le contexte général au Québec est pourri. Pour redresser la situation, le parti gouvernemental utilise tous les moyens à sa disposition pour arriver à ses fins jusqu’à quitter la table de négociation qui ne tournait pas à son avantage.
Le gouvernement a été désarçonné par les calculs des « négociateurs » étudiants selon les « paramètres » fumeux du gouvernement et le fameux « cadre financier » Charest-Bachand du discours du budget. Devant cet exercice comptable des étudiants, la ministre a mis fin aux négociations. Après la démission de la ministre de l’Éducation, Line Beauchand, c’est au tour de Michelle Courchesne, la ministre remplaçante, à fuir les représentants étudiants. L’idée toute cuite du gouvernement est apparue très clairement en conférence de presse avec le premier ministre. Le gouvernement ne doit pas être contesté.
Pour quelle raison le gouvernement a-t-il rejeté du revers de la main « la solution » étudiante ? On comprend maintenant que les « négociateurs » étudiants ont été capables de proposer un équilibre budgétaire afin de maintenir le gel des frais de scolarité d’après la solution « à coût nul » acceptée par le gouvernement comme principe de négociation. Le fonctionnaire présent à la conférence de presse du premier ministre n’a fait qu’ânonner des lieux communs. Un autre coup de force de la démocratie d’en HAUT.
Pourtant le premier ministre Charest a des responsabilités très lourdes envers la population du Québec, la société civile, le bien commun au-dessus des mesquineries politiques et l’éducation au Québec au bénéfice de la majorité du Québec-Français. Comme on sait, la démocratie conçue par le gouvernement Charest et le parti libéral du Québec est dans l’impasse parce qu’il a fait de la hausse des droits de scolarité une question de vie ou de mort pour son gouvernement.
Non seulement le gouvernement libéral a failli par sa conduite insolente et belliqueuse, il a même trompé la population et aujourd’hui, il en est rendu à violer la démocratie. Toute la nation est flouée et dupée par ce gouvernement libéral à Québec qui n’agit qu’en fonction de ses intérêts partisans, de l’oligarchie capitaliste fédéraliste, des sangsues de subvention tel Gilbert Rozon ou de tout ce que pourra révéler la Commission Charbonneau sans compter le népotisme gouvernemental.
AFIN DE METTRE UN TERME AU VIOL DÉMOCRATIQUE, LA POPULATION DIT NON AU GOUVERNEMENT CHAREST.
Que le premier ministre aille remettre la démission de son gouvernement au bureau du Lieutenant-gouverneur du Québec et qu’un nouveau gouvernement soit formé pour régler par la négociation les questions litigieuses du moment afin que la paix sociale se rétablisse dans les plus brefs délais.
La terreur a assez duré (cf., infra). On ne voit plus l’ombre d’une sagesse politique dans les propos que tient le premier ministre du Québec et plusieurs de ses ministres. LES PARLEMENTAIRES DONT LES DÉPUTÉS LIBÉRAUX SURTOUT DOIVENT METTRE FIN À LA LIGNE DE PARTI ET RÉGLER LE CAS CHAREST-BACHAND.
Les représentants de la « nation québécoise » à l’Assemblée nationale du Québec doivent commencer à préparer sérieusement le départ de Jean Charest et de son gouvernement croupion. Ce gouvernement doit être renvoyé parce qu’il ne respecte plus la démocratie au Québec, soit celle d’en BAS qu’il abhorre abusivement et, encore pire, une catégorie particulière d’individus dans la société : les étudiantes et les étudiants.
NOTES

TERREUR (déf.) : Ensemble de mesures d'exception et d'actes violents à l'encontre d'une partie de ses administrés, sous couvert de raison d'État. Créer la peur, l’angoisse. Ou bien : Peur collective qu'on fait régner dans une population, un groupe de personnes, dans le but de briser sa résistance. (Cf., « Voici mon 23e commentaire » (19 mais 2012). ICI : http://www.vigile.net/Carrefour-de-l-independance
VIOLENCE LÉGITIME. Notion qui se rapporte à l’État de droit en démocratie. Explication : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Violence_legitime.htm
Site Internet La Toupie http://www.toupie.org/index.html

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Bruno Deshaies209 articles

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BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pensée de Maurice Séguin. Vous trouverez son cours sur Les Normes (1961-1962) à l’adresse Internet qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 (N. B. Exceptionnellement, la numéro 5 est à l’adresse suivante : http://www.vigile.net/Les-Normes-en-histoire, la16 à l’adresse qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-15-20,18580 ) et les quatre chroniques supplémentaires : 21 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique 22 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364 23 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19509 24 et fin http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19636 ainsi que son Histoire des deux Canadas (1961-62) : Le PREMIER CANADA http://www.vigile.net/Le-premier-Canada-1-5 et le DEUXIÈME CANADA : http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-1-29 et un supplément http://www.vigile.net/Le-Canada-actuel-30

REM. : Pour toutes les chroniques numérotées mentionnées supra ainsi : 1-20, 1-5 et 1-29, il suffit de modifier le chiffre 1 par un autre chiffre, par ex. 2, 3, 4, pour qu’elles deviennent 2-20 ou 3-5 ou 4-29, etc. selon le nombre de chroniques jusqu’à la limite de chaque série. Il est obligatoire d’effectuer le changement directement sur l’adresse qui se trouve dans la fenêtre où l’hyperlien apparaît dans l’Internet. Par exemple : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 Vous devez vous rendre d’abord à la première adresse dans l’Internet (1-20). Ensuite, dans la fenêtre d’adresse Internet, vous modifier directement le chiffre pour accéder à une autre chronique, ainsi http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-10-29 La chronique devient (10-29).

Vous pouvez aussi consulter une série de chroniques consacrée à l’enseignement de l’histoire au Québec. Il suffit de se rendre à l’INDEX 1999 à 2004 : http://www.archives.vigile.net/ds-deshaies/index2.html Voir dans liste les chroniques numérotées 90, 128, 130, 155, 158, 160, 176 à 188, 191, 192 et « Le passé devient notre présent » sur la page d’appel de l’INDEX des chroniques de Bruno Deshaies (col. de gauche).

Finalement, il y a une série intitulée « POSITION ». Voir les chroniques numérotées 101, 104, 108 À 111, 119, 132 à 135, 152, 154, 159, 161, 163, 166 et 167.





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1 commentaire

  • Michel Dionne Répondre

    4 juin 2012

    Lors de la conférence de presse du premier ministre Charest en compagnie de la ministre de l'éducation annonçant la fin des négociations avec les représentants étudiants, un journaliste a posé la question sur ''l'organisation de la F1''. Comment ce journaliste a-t-il pu être informé d'un propos tenu à huit clos au cours d'une séance de négociation? Par un négociateur étudiant, par la ministre elle-même? Douteux, seul un attaché politique de la ministre avait intérêt à relayer l'information à une tierce partie fiable qui allait poser la question lors de la conférence de presse en question. Depuis lors, tous les yeux sont braqués sur la CLASSE qui, jugée d'avance, serait responsable de l'annulation de la journée porte-ouverte de la F1. Cette manoeuvre pour façonner les consciences, dicréditer le mouvement étudiant et faire perdurer un climat de crise '' appréhendée'' nous en rappelle une autre, octobre 70. C'est l'image du pompier pyromane qui met le feu pour faire du temps supplémentaire, comme un quatrième mandat.