« Une prise de conscience radicale nous est nécessaire :
_ La cause profonde d’erreur n’est pas dans l’erreur de fait
_ (fausse perception)
_ ou l’erreur logique
_ (incohérence),
_ mais dans le mode d’organisation de notre savoir en système d’idées
_ (théories, idéologies) […]. »
_ (Edgar Morin, Introduction à la pensée complexe,
_ Paris, ESF éditeur, 1992, p. 15.)
_ Cité dans Vigile, 20-12-2001. http://archives.vigile.net/ds-deshaies/docs/01-12-20.html
Et pourquoi pas cette autre affirmation : « Comment se mettre une minute dans la peau des gens ordinaires. »
Et encore : « En quoi ça m’avance.., Moi.., ?,..de faire l’indépendance ? »
Poser comme ça la question de l’indépendance nationale du Québec, c’est s’inscrire dans l’optique fédéraliste. Le système existant ne brime pas mes libertés individuelles, mon niveau de vie demeure relativement acceptable (« Si je me compare, je me console ; si je me regarde, je me désole. » Dixit Daniel Johnson, père). Partant, y a-t-il matière à vouloir l’indépendance collective des siens ? Il semble que si l’on se mettait « une minute dans la peau des gens ordinaires » on comprendrait que c’est insensé.
Il faut donc « virer de bord » la manie des indépendantistes « purs et durs ». Laissons de côté les belles théories, les beaux grands principes, la complexité des changements profonds, « la rationalité complexe » et que sais-je encore, les « belles paroles, l’honneur et le drapeau », ce n’est que de l’autosatisfaction intellectuelle. Au lieu de s’occuper des fondements, ne serait-il pas préférable − comme le fait Québec solidaire (infra APPENDICE) − de s’atteler autrement à la tâche de mettre « de [la] matière dans l’indépendance à faire » ?
Qu’est-ce à dire ? Sinon de se retrouver devant la solution du MSA, la souveraineté-association de Lévesque et Parizeau, qui nous a conduits à un premier échec référendaire. Ne pas proposer de changement, c’est l’équivalent de dire qu’on n’a rien à changer.
Dans le menu déroulant du site Vigile.net, on peut lire cette déclaration de Louise Beaudoin :
« "Souveraineté" signifie d’abord chez nous la fin de ce qu’on a appelé à tort la confédération canadienne, une imposture plus que centenaire qui n’a jamais eu rien à voir, depuis sa fondation victorienne, avec le rêve moderne de Jean Monnet : réunir des nations, au cœur de l’Europe, par le partage mutuellement consenti de la souveraineté. » - source
À quoi peut-elle rimer l’expression du « partage mutuellement consenti de la souveraineté » ? Pour quiconque n’a pas perdu l’esprit, ce n’est pas l’indépendance mais approximativement une idée que l’on peut associer aux principaux types liés ou opposés au fédéralisme dont le tout dépend nécessairement du partage des compétences. En résumé, l’éventail du partage se retrouve dans ces cinq types de formulation d’union qui vont de la ligue confédérale à l’État unitaire. Ici, rien n’est particulièrement simple.
1. Une LIGUE CONFÉDÉRALE ou une CONFÉDÉRATION
_ 2. UNE UNION FÉDÉRALE, UNE FÉDÉRATION D'ÉTATS OU UN ÉTAT FÉDÉRAL
_ − Est-ce une Confédération ?
_ 3. Entre la Ligue fédérale et l’Union fédérale
_ 4. Une quasi-union fédérale
_ 5. L'État unitaire
Consulter : Vigile. 08-02-2001 : http://archives.vigile.net/ds-deshaies/docs/42.html ou Vigile, 16-02-2006 (N. B. Réédition revue, corrigée, augmentée et actualisée.) http://archives.vigile.net/ds-deshaies/docs6/240.doc
Revenons maintenant à cette distinction entre « fondements et matière ». Déjà, on vient d’esquisser des problèmes de fond au sujet du fédéralisme. Il est donc normal de constater que les Québécois-Français s’entredéchirent sur la place publique au sujet de l’indépendance nationale du Québec sans reconnaître les embûches de ces types de formulation d’union pour une minorité « nationale » telle que celle du Québec au Canada. Leur message est imprégné de confusion et leur vocabulaire est vague, flou et ambigu.
Sur cette question sémantique, Maurice Séguin en arrive à ce constat :
« Ligue confédérale ou confédération,
_ Fédération d'États, union fédérale ou État Fédéral,
autant de termes qui devraient recouvrir deux séries de réalités assez différentes en très grande partie, mais que, soit par ignorance, soit par rouerie de politiciens, l’on confond assez régulièrement en profitant de certains points communs à ces termes. » (Dans Les Normes, Chapitre troisième, division 8, section 1 : « Ambiguïtés de la terminologie ».)
À cet égard, l’approche de monsieur Montmarquette ne rend pas la situation plus claire lorsqu’il soutient : « Si on ne met pas de matière dans l’indépendance, il n’y aura pas matière à faire l’indépendance. » Qu’est-ce que cette « matière » dont-il s’agit ? Étymologiquement, le mot « matière » signifie « bois de construction » et l’expression « matière à » a certainement le sens ici qu’il n’y a pas de raisons ou de causes qui justifient de « faire l’indépendance ». Mais alors, qu’est-ce que mettre « de [la] matière dans l’indépendance » ? Est-ce le programme politique de Québec solidaire ou celui d’Option nationale ou, même encore, du Parti québécois ?
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