Où va le PLQ?

Charest en fin de régime - L'art de ne rien faire



À l'issue d'une semaine éprouvante pour la crédibilité de la classe politique québécoise, le Parti libéral du Québec et son chef sont toujours au pouvoir mais affaiblis. Selon le sondage CROP dont nous publions les résultats ce matin, la moitié des Québécois croient que Jean Charest ne dirigera plus le PLQ lors du prochain scrutin. La semaine dernière, une autre enquête montrait que seulement 23% des Québécois jugent le leader libéral le plus apte à gouverner la province.
Avant d'annoncer la fin de la carrière politique du député de Sherbrooke, souvenons-nous que la capacité de survie de l'homme a surpris plus d'une fois. Rappelons-nous aussi combien le vent politique tourne vite. Il reste que les libéraux du Québec se retrouvent ce printemps dans une fâcheuse posture, notamment en raison de la faiblesse de leurs appuis chez les francophones. Ce pourrait n'être qu'une mauvaise passe. Mais on ne peut exclure qu'il s'agisse du début d'un déclin de plus longue durée.
M. Charest doit être le premier à s'interroger. Chef mal aimé depuis son passage en politique provinciale il y a neuf ans, il ne parvient toujours pas à trouver le ton, la façon de faire qui lui gagnerait la confiance des Québécois. Lorsqu'il tient son bout, on l'accuse d'arrogance ; lorsqu'il fait des compromis, on dit qu'il recule. S'il ne condamne pas un geste du fédéral, on dit que ses vraies allégeances sont à Ottawa; s'il se fait nationaliste, on doute de sa sincérité. Quand il tient ses promesses, on dit qu'il s'obstine; quand il les renie, on le cloue au pilori.
Les erreurs tactiques du premier ministre après la présentation du budget semblent avoir fragilisé l'appui, jusqu'ici inconditionnel, dont il jouissait au sein de son caucus.
Il y a une bonne part d'injustice dans la sévérité du verdict populaire. Jean Charest n'a certainement pas à baisser les bras parce que la côte est à pic. Ces jours-ci d'ailleurs, il semble décidé à se battre, participant à toutes les annonces du gouvernement, du retour du bulletin chiffré à la lutte contre les algues bleues.
Toutefois, le premier ministre ne peut pas se permettre d'ignorer ce qui se passe. M. Charest doit examiner la situation froidement et se demander s'il est encore l'homme de la situation. D'autant que ce qui est en jeu ici, c'est plus que la carrière d'un homme ; c'est la survie d'un grand parti, le seul des partis québécois qui croit dans le projet canadien.
Si le premier ministre et ses militants concluent qu'il peut et doit continuer, il leur faudra ensuite s'attaquer au problème de fond. Car ceux qui parlent dans le dos de M. Charest auraient tort de lui attribuer l'entière responsabilité de la faiblesse actuelle du parti. D'ailleurs, de qui est-on assuré qu'il ferait mieux que le chef actuel ?
La montée d'un parti qui propose aux Québécois de " s'affirmer sans se séparer " a placé le PLQ dans une situation inconfortable: la formation semble avoir perdu sa raison d'être. Qu'est-ce qui, au plan des valeurs, des principes, des grandes orientations, distingue le Parti libéral de l'ADQ? Le parti de Godbout, Lesage et Bourassa ne se définitil aujourd'hui que par les baisses d'impôts?
Le PLQ doit se livrer, au cours de l'été, à un sérieux exercice de réflexion sur sa pertinence. Il ne suffit pas de décrypter les sondages. Les Québécois s'ennuient de politiciens qui défendent leurs convictions plutôt que d'en changer chaque semaine, tout en faisant preuve d'ouverture et de doigté. Jean Charest et son équipe peuvent-ils s'élever à ce niveau-là?
"Les questionnements et les remises en question ne sont ni menaces ni sacrilèges (pour le Parti libéral), écrivait M. Charest en 2003. Ils sont des passages vers le progrès." Tel est l'esprit qui doit présider aux discussions de l'été. Évidemment, il n'est pas facile de se remettre en question quand on est au gouvernement. Mais les libéraux n'ont pas le choix. Sinon, ils le feront des lointaines banquettes du deuxième parti de l'opposition.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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