Par leur intelligence et leur habileté, par la faiblesse de leurs
adversaires aussi, les souverainistes dominent généralement le discours
politique au Québec. Habitués à cette situation confortable, certains
souverainistes ont du mal à tolérer les voix discordantes. Ils cherchent
à les faire taire. Leurs armes sont l'insulte et la calomnie.
Dans une [chronique publiée hier par Le Journal de Montréal->2826], le
commentateur politique Michel Vastel s'en prend aux pages éditoriales de La Presse. M. Vastel écrit:
«Depuis que les pages d'opinion ont été placées sous la direction
d'André Pratte, La Presse rejette, bannit, méprise.» Rejette quoi?
Bannit qui ? Méprise qui ?
La colonne éditoriale de La Presse défend l'idée que le Québec est mieux
à même de se développer comme société originale en Amérique en demeurant
au sein du Canada plutôt que comme pays indépendant. Ce point de vue,
nous le soutenons avec modération, par des arguments étayés, sans jamais
insulter quiconque. Nous l'avons toujours fait avec respect pour ceux qui
rêvent d'un Québec souverain, projet dont nous avons maintes fois
affirmé la légitimité.
Par ailleurs, dans nos pages Forum, nous nous faisons un point d'honneur
d'accueillir toutes les opinions. C'est sans doute pour cette raison que
beaucoup de souverainistes, des simples militants aux Jacques Parizeau,
Bernard Landry et André Boisclair, n'hésitent pas à nous faire parvenir
leurs textes, souvent en exclusivité. Ils savent que nous les publierons
avec plaisir, leur donnant ainsi accès au vaste lectorat de La Presse.
Michel Vastel poursuit: «En gros, le message de Pratte aux Québécois est
devenu : "Vous n'êtes capables de rien de bon. Regardez ce que font les
autres, c'est tellement mieux. (...)"» Où diable le commentateur a-t-il
péché ça? Je n'ai jamais écrit quoi que ce soit ressemblant même de loin
à ces affirmations. Ce que dit M. Vastel est du pur salissage, une
accusation qui n'est fondée sur aucun fait.
Certains militants indépendantistes descendent plus bas. Dans un texte
récent, le cinéaste Pierre Falardeau écrit à mon sujet: «le célèbre
relationniste de presse de l'empire Power Corp. »; « ce chien savant»,
«sa constance dans l'àplat-ventrisme et la soumission « ce roi de la génuflexion », etc. L'objectif de telles attaques
personnelles saute aux yeux : intimider les Québécois qui osent
contester les thèses souverainistes avec autre chose que des arguments
bêtes ou des campagnes de drapeau.
Mauvaise nouvelle pour les Vastel et Falardeau de ce monde, nous ne nous
tairons pas. Nous allons continuer d'expliquer pourquoi les Québécois
n'ont nul besoin de prendre le risque de la séparation pour bâtir une
société francophone dynamique, prospère et juste. Nous allons soutenir
qu'au contraire, l'appartenance au Canada, malgré les frustrations
qu'elle provoque parfois, constitue un formidable atout. Nous plaiderons
aussi, comme La Presse l'a toujours fait, en faveur d'une évolution de
la fédération canadienne qui donne au Québec toute la marge de manoeuvre
dont il a besoin pour préserver sa spécificité.
Et les pages Forum offriront encore à nos lecteurs l'éventail le plus
large possible d'opinions. J'en profite pour encourager à nous écrire
tous ceux qui veulent faire valoir leurs idées, qu'ils soient de gauche
ou de droite, souverainistes ou fédéralistes.
Notre adresse de courriel
: forum®lapresse.ca
Nous ne nous tairons pas
La nation québécoise vue du Québec
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
Cliquer ici pour plus d'information
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
17 novembre 2006Montréal, le 16 novembre 2006,
Titre: Propagande
J'aimerais réagir aux propos d'un éditorial titré «Nous ne nous tairons pas» d'André Pratte paru le 12 novembre 2006.
Titre: Propagande
Dans son premier paragraphe, les mettant tous dans le même panier, il écrit sur l'habileté et l'intelligence des souverainistes, qui «dominent généralement le discours politique au Québec», face à la «faiblesse» de l'argumentaire fédéraliste et de leurs représentants, pour enchaîner à savoir que ces mêmes souverainistes usent d'insultes, de calomnies et d'intimidation pour faire taire les Québécois fédéralistes.
Évidence première: les souverainistes ne dominent surtout pas dans les médias écrits et électroniques du Québec.
Deux paragraphes plus bas, il explique que le contenu éditorial de son journal soutient, «avec modération», l'idée que le Québec demeure au sein du Canada tout en disant respecter la «légitimité» du projet d'un Québec souverain.
Encore quatre paragraphes plus bas, il nous explique que «l'appartenance au Canada, malgré les frustrations qu'elle provoque parfois, constitue un formidable atout».
Un formidable atout pour qui? Pour l'hégémonie du système canadian caractérisé par son «folksy fascism» qui attendra patiemment qu'on soit minorisés pour mieux ridiculiser nos aspirations.
Ce genre de propagande va de soi pour un journal comme la Gazette ou le Globe&Mail. La Presse est pourtant un journal francophone. La communauté francophone est souverainiste à 50%, à peu près. Donc, si votre journal veut représenter réellement l'état d'esprit de vos lecteurs, vos éditoriaux devraient être souverainistes la moitié du temps, ce qui n'est pas le cas.
C'est bien connu, le propriétaire de l'empire Gesca n'est pas impartial dans le débat sur la libération nationale des Québecois. Vous non plus.
Respectueusement,
Daniel Sénéchal
Archives de Vigile Répondre
16 novembre 2006«Nous plaiderons aussi, comme La Presse l'a toujours fait, en faveur d'une évolution de la fédération canadienne qui donne au Québec toute la marge de manoeuvre dont il a besoin pour préserver sa spécificité.»
Depuis quand la "spécifité" du Québec est-elle officiellement (et par officiellement, j'entend une reconaissance réelle, qui comprend de réelles implications politiques) reconnue par Ottawa? La dernier projet de "reconaissance" de la spécifité québécoise a été formulée par Ignatieff. Il n'a pas tenu la route bien longtemps devant les protestations fédéralistes.
«Nous plaiderons aussi, comme La Presse l'a toujours fait...»
C'est votre idée de l'information, du respect des opinions? Et vous dites, - pardon - vous osez affirmez laisser autant de place aux lettres d'opinions souverainistes qu'aux opinions fédéralistes? Foutaise. On a qu'à regarder, statistiquement, la place occupée dans les pages d'opinions et le nombre de lettres ou d'articles souverainistes par rapport aux opinions fédéralistes.
Et finalement : «Michel Vastel poursuit : « En gros, le message de Pratte aux Québécois est devenu : "Vous n'êtes capables de rien de bon. Regardez ce que font les autres, c'est tellement mieux. (...)" » Où diable le commentateur a-t-il péché ça ?»
C'est simple. Dans vos éditoriaux. Les exemples affluent, il suffit de compiler tout vos articles traitant des relations canado-québécoises. C'est pourquoi, d'ailleurs, je suis d'accord avec les propos de Pierre Falardeau, complètement justifiés : « le célèbre relationniste de presse de l'empire Power Corp. » ; « ce chien savant », « sa constance dans l'àplat-ventrisme et la soumission « ce roi de la génuflexion ».
Arrêtez de nous prendre pour des cons.
Xavier Dionne
Archives de Vigile Répondre
15 novembre 2006Il est vrai, monsieur Pratte, que votre fameuse section de courrier du lecteur est très souvent (au moins la moitié du temps) en faveur de l'indépendance du Québec. Après tout, puisque la moitié des Québécois sont en faveur de cette idéologie, vous leur laissez la parole au prorata, non ? Oui dites-vous ? Menteur ! Me taire ? Non, je ne me tairez pas. Voyez comment il est facile de jouer la vierge offensée.
Archives de Vigile Répondre
15 novembre 2006Oui M. Platte vous avez raison. On a eu encore une démonstration éloquente du formidable atout qu'a été le Canada pour le Québec à Nairobi dernièrement où nous avons été confinés aux couloirs et où on nous a mis à notre place en marge du monde en tant que provincialistes à l'allure de cocus satisfaits...mais ce ne sont là que de frustrations n'est-ce pas pour pouvoir jouer le rôle de peuple soumis.
Normand Perry Répondre
15 novembre 2006La lecture de " Nous ne nous tairons pas " m'a quelque peu amusée. Je propose à André Pratte un défi, visant à faire mentir ses adversaires.
Il s'agit de lui proposer quelque chose de très inusité, mais que je sais fort improbable.
Engagez-vous monsieur Pratte un chroniqueur (à La Presse) qui est reconnu pour être d'allégeance souverainiste et pas nécessairement à droite sur l'échiquier politique québécois, tout en lui laissant pleine liberté d'expression de sa pensée et de ses idées.
Il y a une foule de chroniqueurs aux talents de virtuose de la plume chez les souverainistes qui seraient certainement enclin à écouter des offres.
Évidemment, tout comme j'en ai l'habitude avec André Pratte, aucune réponse ne sera proposée...et ses adversaires auront ultimement raison !
Si on ne sait point joindre un geste conséquent à sa pensée, la seule chose dont on sait faire preuve est d'incohérence.