Les trois sujets qui risquent de créer des débats (...)
_ - l'extension de la loi 101 au cégep (...)
_ - une indexation des droits de scolarité (...)
_ - créer ou non une commission de préparation à la réalisation de la souveraineté et de dépenser des fonds publics pour le faire.
----
Pauline Marois s’adressait pour une dernière fois à ses militants avant que ces derniers participent au vote de confiance, aujourd’hui.
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
C'est par un discours aux accents clairement souverainistes que Pauline Marois a ouvert hier soir le congrès du Parti québécois, incitant ses militants et les Québécois à s'imaginer en «gagnants».
«Nous allons gagner en faisant passer la souveraineté du rêve à la réalité», a-t-elle clamé, reprenant pratiquement le titre de la lettre que Jacques Parizeau a fait parvenir au Devoir au début du mois. L'ancien chef y dénonçait le «flou artistique» qui entoure les propositions actuelles du PQ.
Semblant vouloir répondre à ce reproche, Mme Marois a soutenu qu'«il y aura un moment décisif, un moment de liberté, de souveraineté. Un gouvernement souverainiste mettra tout en oeuvre pour le préparer». Cherchant à illustrer sa thèse de la «gouvernance souverainiste», décriée par de jeunes militants en novembre, elle a déclaré qu'aux prochaines élections, le PQ proposera «aux Québécois un gouvernement qui ne reculera devant rien». Elle a ajouté que ce gouvernement allait «défendre les besoins et les aspirations du Québec, sans égard à ce que le Canada veut ou ne veut pas».
Abordant la question des ressources naturelles, Mme Marois a incité ses militants à imaginer l'avenir où «l'indépendance énergétique rejoindra l'indépendance politique».
Lorsqu'elle en a pris les rênes en juin 2007, le PQ était un tiers parti endetté et en voie de disparition, a-t-elle dit. Un peu plus d'un an plus tard, en décembre 2008, a insisté Mme Marois, «nous avons "gagné" en formant l'opposition officielle qui compte le plus grand nombre d'élus depuis la Révolution tranquille!»
Mme Marois a repris ses attaques des derniers mois à l'endroit du gouvernement de Jean Charest et a promis une nouvelle fois de lancer une commission d'enquête publique sur l'industrie de la construction.
Pauline Marois s'adressait pour une dernière fois à ses militants avant que ces derniers participent au vote de confiance, aujourd'hui. Le résultat devrait être dévoilé vers 19h. Le congrès du Parti québécois réunit quelque 1700 délégués à Montréal jusqu'à demain. C'est le XVIe congrès depuis la fondation du parti par René Lévesque en 1968.
Le discours de la chef a commencé avec presque une heure en retard et a suscité un enthousiasme sans transport de la part des militants. Il a été précédé notamment par un hommage au président sortant, l'ancien député de Joliette Jonathan Valois. Les militants choisiront cette fin de semaine entre deux candidats à sa succession, le constitutionnaliste Daniel Turp et l'ancien journaliste Raymond Archambault.
Trois sujets délicats
Les militants se pencheront aujourd'hui et demain sur la «proposition principale» intitulée «Agir en toute liberté», un brouillon de programme déposé le 19 juin 2010 et qui a été discuté dans des congrès de circonscription et régionaux.
Les trois sujets qui risquent de créer des débats seront d'abord l'extension de la loi 101 au cégep, une mesure à laquelle s'opposent des membres de l'aile parlementaires Marie Malavoy et Sylvain Simard. Ces derniers, ainsi que Nicolas Marceau, sont toutefois favorables à une indexation des droits de scolarité, autre sujet qui risque d'être délicat durant cette fin de semaine. Enfin, les militants discuteront aussi de l'opportunité de créer ou non une commission de préparation à la réalisation de la souveraineté et de dépenser des fonds publics pour le faire. Le comité directeur du congrès avait d'abord rejeté la proposition, déposée par Lisette Lapointe, députée de Crémazie et épouse de Jacques Parizeau. Il y a trois jours, le même comité directeur faisait volte-face et choisissait de soumettre la proposition au débat, non sans l'avoir scindée.
Dans son discours d'ouverture, Pauline Marois a soutenu que son parti allait atteindre le «point d'équilibre» entre «la liberté d'expression de chacun et l'unité d'action de tous», une phrase de René Lévesque.
Plus tôt hier à Montréal, deux ministres du Parti libéral, Pierre Moreau (Affaires intergouvernementales canadiennes) et Michelle Courchesne (Conseil du trésor), avaient fait une sortie préventive pour dénoncer les propositions non encore débattues par les militants péquistes. Michelle Courchesne a suggéré d'«écouter attentivement» les travaux du congrès du Parti québécois. Elle a soutenu que certaines des propositions qui seront «sur la table» en fin de semaine sont parmi les plus radicales jamais discutées dans l'histoire du PQ.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé