Les vases communicants

Sondage CROP réalisé du 12 au 23 juin 2008 : ADQ, 17 %; PLQ, 36 %; PQ, 31%.

Chronique de Louis Lapointe


Sondage CROP réalisé du 12 au 23 juin 2008 : ADQ, 17 %; PLQ, 36 %; PQ,
31%.

Le dernier sondage CROP nous indique que les libéraux ont fléchi de
nouveau dans la faveur populaire au profit de l’ADQ et cette remontée
aurait été principalement effectuée dans la région de Québec. Le PQ, même
s’il s’acharne à vouloir rejoindre cette clientèle francophone de Québec et
du 450 qui a voté pour l’ADQ à la dernière élection, ne réussit toujours
pas à la toucher. Voilà la preuve flagrante que la stratégie des gestes de
souveraineté ne fonctionne pas.
Le PQ a le choix de persister dans cette voie en mettant encore plus de
côté la souveraineté et la sociale démocratie pour attirer cette clientèle
qui semble surtout attirée par les idées conservatrices, risquant par le
fait même de faire fuir encore plus de souverainistes vers des partis plus
polarisés sur cette question, ou changer de stratégie en misant d’abord sur
la souveraineté comme moteur du progrès social, culturel et économique. Une
stratégie qui lui permettrait de récupérer une partie de sa clientèle qui
est partie chez les verts, le PI et QS.
Parce que le vote qui se déplace actuellement entre le PLQ et l’ADQ est
extrêmement volatil, une remontée des appuis au PQ redevenu plus populaire
chez les francophones indépendantistes pourrait justement avoir un effet
d’entraînement auprès de cette clientèle qui vote habituellement «utile» à
Québec et dans le 450, c'est-à-dire chez ceux qui votent généralement pour
le parti qu'ils estiment avoir le plus de chance de former le prochain
gouvernement.

En replaçant sans équivoque la souveraineté au centre de son programme, le
PQ récupérerait une partie de sa clientèle traditionnelle qui forme
actuellement 40 % de l’électorat québécois, en plus d’aller chercher la
clientèle «utile» qu’il peine actuellement à rejoindre, justement parce
qu’il ne remonte pas dans les sondages. Ainsi, grâce à cet effet de levier,
le PQ pourrait contrecarrer le cercle vicieux des vases communicants qui
semble s’être installé au sujet d’une clientèle commune que s’échangent
présentement le PLQ et l’ADQ.
Louis Lapointe

Brossard

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Louis Lapointe534 articles

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juillet 2008

    Méfions-nous d'un seul sondage et examinons une série de 5 à 6 sondages pour voir une tendance crédible. L'humeur du moment peut affecter un résultat surtout si elle est nourrie par une chaîne de journaux qui achète ce sondage en prenant bien soin de préparer la nouvelle et les affaires publiques en conséquence pour remonter son poulain libéral-fédéraliste. Vérifiable dans le no de vendredi le 4 juillet, page 4 du quotidien Le Droit.
    On disait que les sondages n'influençaient personne et on nous en a servi jusqu'au matin du scrutin. Or Durivage et Claude Charron ont brandit et brandissent encore les sondages pour affirmer à Landry ¨vous perdez¨ou encore pour animer les club des ex avec la nouvelle importante du jour. On le voit à la télé à l'humeur des visages: les perdants ont le moral bas et les gagnants du sondage sont tout sourire. Ça démobilise les troupes donc a un effet sur le travailleur d'élection, bénévole surtout et sur les voteurs hésitants. Mais lequel? Par exemple, le sondage d'avril donnait 5% d'avance à Charest et son PLQ. Or l'élection a démenti ce sondage le PLQ a été battu à platte couture. Un parti au pouvoir qui sauve par la peau du cou le comté de Hull, y reculant de 10% dans l'électorat et ne prenant rien d'autre est en peine et non en avance de 5% comme le disait Crop.Le tiers-parti PQ a tout rafflé même si un deuxième parti indépendantiste en crisette paraissait sur les bulletins de vote. Méfions nous d'un seul sondage. Et méfions nous aussi de ceux qui tentent de démolir le PQ en abreuvant ses membres d'injures. Ce sont des fédéralistes déguisés pour la plus part. Ce n'est pas le PLQ qui démolie le PQ, certains Piistes s'en chargent pour eux. Mon Dieu délivrez-moi de mes amis. À .6 %...

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juin 2008

    Me Suzanne Lachance écrit ceci : «Car il n’y a pas l’ombre du début de la queue d’un désir de réaliser l’indépendance au sein du PQ.»
    Vous vous trompez de parti Mme Lachance, c'est la description du PLQ que vous faites là. À part ceux qui veulent jouer sur les mots pour mousser leur chapelle, le PQ a été formé pour réaliser la souveraineté du Québec avec une association avec le ROC si possible et souveraineté est synonyme d'indépendance...point. Le PQ a toujours voulu former un pays avec le Québec à condition d'avoir un majorité de Québécois qui disent OUI à ça.
    À force de douter de tout comme Mme Lachance, même si Mme Marois parle souvent du pays du Québec qu,elle espère réaliser, on pourrait aller jusqu'à affirmer que le pape est un athée et que M. Charest est très tenté par la souveraineté du Québec.
    Si c'est seulement le PI qui veut faire du Québec un pays, avec son 1 à 2% d'intentions de votes, le souverainiste est mieux de prendre son mal en patience.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2008

    La stratégie de la candidate péquiste a porté fruit pour se faire élire, mais les électeurs souverainistes ont bien dû se rendre compte qu'on s'est servi d'eux à des fins électorales seulement. N'est-ce-pas? Car il n'y a pas l'ombre du début de la queue d'un désir de réaliser l'indépendance au sein du PQ.
    Vous êtes admiratif devant cette stratégie; j'en suis ulcérée. C'est de la malhonnêteté. Et heureusement plusieurs s'en rendent compte, de plus en plus. Les manigances ne fonctionnent plus.
    C'est cela, la maturité politique.
    Lorsque les indépendantistes se rallieront autour du seul parti portant haut et fort le flambeau de l'indépendance, le PI, nous y arriverons.

  • Raymond Poulin Répondre

    28 juin 2008

    Tiens! Une candidate du Parti québécois dont la stratégie a porté sur la souveraineté bien expliquée? Dieu du ciel et pattes de gazelle! cela serait-il donc encore possible? Il faudrait prévenir Mme Marois au plus sacrant, peut-être lui pousserait-il des idées...

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2008

    Félicitations M. Lapointe pour votre vision pour l'élection du candidat du PQ dans votre comté lors de la dernière élection. Il est possible que Mme Marois table sur quelque chose de semblable, au niveau de la province, à la prochaine. Je préfère toujours donner la chance au coureur ou à la coureuse avant de le ou la "blaster".

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2008

    Être ou ne pas être : Pour ne pas oublier le passé il faut le mettre devant soi
    " Ceux qui peuvent abandonner une liberté essentielle —dans ce cas, la souveraineté nationale du Québec— en échange d’un peu de sécurité immédiate ne méritent ni liberté ni sécurité. " Benjamin Franklin
    La synchronisation qui doit prévaloir au PQ pour reprendre le pouvoir aux prochaines élections ( ce passage fut écrit le 17 mai avant les élections de 2007, et aujourd'hui sa portée reste inchangée ), est avant tout une action pragmatique des propositions sociales et politiques, montrant par cette atitude rationnelle que la meilleure manière d’être nationaliste et souverainiste québécois, c’est d’agir de façon cohérente et responsable, c’est de souffrir et d’aimer les idéaux qui incarnent la trajectoire de la nation québécoise ; c’est aussi d’aimer, se fare respecter et d’adhérer au mouvement souverainiste pour conquérir la pleine LIBERTÉ du peuple québécois(1).
    Il convient maintenant de rappeler la revendication de l’action politique souverainiste que faisait le PQ à la fin des années soixante :
    " Que nos vieux démons sont pourtant difficiles à exorciser, et comme les peurs qu’on nous a inculquées ont la vie dure ! Ce mal de chien que nous avons à nous croire, une fois pour toutes, pas pires que les autres. Cet essoufflement auquel nous cédons dès que nos alarmistes professionnels crient casse-cou alors même que nous prenions simplement le rythme de notre temps. Cette lassitude collective qui nous envahit périodiquement (...) et qui nous replonge dans les déprimantes auscultations de nos faiblesses quand ce n’est pas dans l’aventure sans issue de tous les impossibles qui fournissent de si beaux prétextes à l’inaction. Ces rechutes dans l’incertitude et l’insécurité, comme ces envois dans l’irréel, n’arrivent qu’aux peuples qui n’ont jamais eu à diriger leur propre destin, trop longtemps agis par des forces et des institutions qui les dépassaient ou leur échappaient. Quels qu’en soient les camouflages politiques et les déguisements verbaux, ce mal qui ronge notre organisme et mine jusqu’à notre mentalité, ce mal dont il nous est si malaisé et même si angoissant de songer à guérir pour de bon, il porte chez nous le même nom et a les mêmes effets que partout dans le monde : c’est le colonialisme "(2).
    JLP
    Vive le Québec libre de caciques, de tricheurs de la politique, de traîtres et de pilleurs des ressources fiscales et naturelles
    ____________________
    1. Pour plus de détails, voir à Vigile.net mon article intitulé Au PQ, où l’âme souverainiste s’auto-détruit en se trahissant
    2. Passage extrait du Projet-manifeste "Quand nous serons vraiment chez nous", soumis aux membres du PQ lors du congrès d’octobre 1972.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2008

    Bonjour M. Bousquet,
    J'ai été conseiller spécial et responsable de l’agenda de la candidate du PQ dans Rouyn-Noranda-Témiscamingue à l'élection de mars 2007. La stratégie de Mme Morasse pour reprendre le comté aux Libéraux et ne pas le perdre aux mains de l'ADQ fut de faire ouvertement campagne sur la souveraineté comme outil de développement social, économique, régional et culturel. Elle a fait campagne en se référant au modèle finlandais, pays où elle a étudié au cours des années 1990, comme exemple de ce que la souveraineté politique pouvait apporter comme outil de décentralisation et de progrès social, économique et culturel.
    Sa stratégie a porté fruit, nous avons repris le comté.
    Bonne journée!
    L.L.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juin 2008

    Mme Marois parle souvent du pays du Québec que veut réaliser le PQ. Ça devrait être assez clair pour les souverainistes. À 40 %, le OUI à la souveraineté n'est pas assez élevé actuellement pour tenir un référendum à courte échéance. En attendant, elle propose, à tort ou à raison, des gestes de souveraineté. L'autre option qu'il lui reste est de continuer dans l'opposition jusqu'aux temps plus favorables.
    Le PI avec 2 %, Québec-solidaire avec 7 % et le PQ avec 33 %, ça totalise le 40 % de souverainistes. Le compte y est.
    Même si le PQ parlait de souveraineté tout le temps et la plaçait au centre de son programme, les membres de Québec-solidaire qui préfèrent la gauche à la souveraineté et ceux du parti Vert qui sont plus verts que souverainistes "ils sont même fédéralistes", ne quitteront pas leurs formations politiques pour autant.
    Autre difficulté pour les souverainistes : La gauche préfère la souveraineté et la droite, le fédéralisme. Comme les patrons, normalement, généralement et historiquement de droite, sont très majoritairement fédéralistes et que c'est eux qui décident où placer leurs annonces dans les médias, ça explique leurs difficultés à vivre et à survivre.