Les Québécois parlent «joual». Ils pensent «joual». Ils écrivent «joual».

Tribune libre 2009

Les Québécois parlent «joual». Ils pensent «joual». Ils écrivent «joual».
Bref, le «joual» les caractérise du primaire à l’université. Le «joual» les
singularise à la maison, à l’école, au travail, dans leurs loisirs. Le
«joual» galope toujours au Québec, entretenu par une télévision bâtarde où
abondent les onomatopées, les phrases syncopées, les mauvaises intonations,
les mots entrecoupés de sacres et de blasphèmes. Les Québécois aiment
parler «joual». Ils le pratiquent par osmose. Entre «jouaux», ils arrivent
à se reconnaître dans l’écurie.
Il est facile de reconnaître le «joual» québécois. Les syllabes sont
mangées. Le vocabulaire est tronqué ou imprécis. Les phrases sont
boiteuses. Même la voix participe à l’affaissement du niveau de la langue.
Entre eux, les jeunes ne conversent plus. Ils lancent des cris, des
jappements gutturaux, des hennissements dignes de leur appartenance. Les
professeurs, l’âme désarmée, les imitent pour ne pas les contredire,
parlent comme eux pour ne pas les frustrer, copient leur langage afin de
les garder dans le clos animalier.
Les cégépiens et les universitaires viennent d’une contrée où ils ont
réussi à composer avec leur incompétence et à gravir un nouvel échelon qui
consacre leur ignorance. Ils étudient Voltaire, Rousseau, Goethe, Molière,
Rabelais et quelques autres. Ils lisent ces auteurs par obligation et se
fichent éperdument d’en cueillir un vernis de culture. Les engins de
recherche sur Google permettent à ces jeunes ignares, dorlotés par le
système, de produire un copier-coller que l’enseignant arrive difficilement
à déchiffrer. Les douze milliards du Ministère de l’éducation servent à
engraisser un système qui produit des diplômés gonflés à l’hélium. Bouche
bée, la Ministre de l’éducation trouve la situation inacceptable.
L’étalon de la langue québécoise c’est «le joual» et il galope toujours
dans les prés asséchés de l’indifférence du plus grand nombre. Cette langue
désossée, où les consonnes sont escamotées, où les locutions négatives
colorent sans cesse le discours, où le critère de base est la compréhension
familière entre «jouaux», continue à se perpétuer dans les écoles du
Québec. Tous les colloques politiques, les forums linguistiques, les
ateliers et les rencontres pédagogiques du corps enseignant n’arriveront
jamais à sauver la langue française. Que faire alors? Les politiciens
(surtout péquistes) parlent de renforcer la loi 101. La loi est un
garde-fou. Elle n’indique pas le chemin pour atteindre le but. Si le Québec
vit «joual», parle «joual» et pense «joual», c’est parce qu’il lui manque
ce supplément d’âme qui le fait se déprécier dans ses racines les plus
profondes. Le parler «joual» signifie le mépris, le reniement de quelque
chose dans l’être.
En 1960, le frère Untel proposait de travailler à la hache pour corriger
une situation qu’il trouvait déjà inacceptable. A la suite de son appel
vibrant, personne n’a vraiment travaillé à la hache. On a utilisé le
bistouri, les calmants de circonstances, les somnifères des réformes
successives. Un remède de cheval s’imposait hier et s’impose toujours
aujourd’hui pour remettre l’animal sur le piton. La tronçonneuse devrait
remplacer la hache proposée jadis par un humble frère enseignant. Rien de
tout cela. Le climat d’indifférence est généralisé et pour comble, les
étudiants se rabattent sur le correcteur 101 pour régler leurs problèmes de
syntaxe et de vocabulaire. La technique engendre l’inculture généralisée.
Quelles actions faut-il poser, dans l’immédiat, pour sauver cette langue
en état de composition? Contrôle absolu de la radio et de la télévision.
Défense à tous les employés - je dis bien : tous les employés –
d’enfourcher quotidiennement le «joual», de le parler et d’en faire
volontairement ou par ignorance, la promotion régulière. Destruction en une
nuit de toutes les enseignes commerciales anglaises ou «jouales».
Obligation de retourner à l’école primaire et secondaire - stage d’au moins
trois ans payé par le concerné - tout fonctionnaire, tout ministre, tout
député, tout professeur, tout curé, tout médecin, tout professionnel, qui
est pris en flagrant délit de parler et d’écrire «joual». Installation d’un
Ministère de l’éducation apolitique avec un minimum de fonctionnaires. Avec
mission d’agir avec célérité.
Il n’y a pas cinquante-six façons d’apprendre une langue. On apprend une
langue - la langue française en occurrence - en prenant des dictées, en
apprenant Lafontaine par cœur, en lisant les maîtres, en apprenant et en
écrivant les règles de cette langue. Urgence donc de procéder à la
rédaction, par des maîtres chevronnés, d’une grammaire universelle pour le
primaire et d’une autre, plus complète, pour le niveau secondaire.
Apprentissage par cœur des règles de cette grammaire. Retour à
l’apprentissage systématique et journalier de mots de vocabulaire et remise
à l’honneur de la dictée quotidienne, plus un temps obligatoire consacré à
la lecture d’auteurs québécois et français. Examen ministériel et
éliminatoire à la fin du cours primaire et secondaire. Aucun élève ne sera
autorisé à passer du primaire au secondaire, du secondaire au Cégep et du
Cégep à l’université sans avoir subi avec succès cet examen éliminatoire.
Bref, un filet, aux mailles serrées, qui empêchera les ignorants de
propulser leur incompétence à un niveau qu’ils ne devraient jamais
atteindre.
Pour mener à bien cette difficile entreprise, il faut des maîtres.
L’enseignant (l’éducateur) est le berger de l’être. Il est le délégué aux
valeurs permanentes. Le maître est celui qui élève l’élève (quel beau
mot!). Sa mission est de nourrir les affamés des choses de l’esprit.
Faut-il que la maître en soit pénétrer et que, ce faisant, il soit lui-même
attiré par les réalités de l’esprit.
Le maître engendre. C’est là où se trouve sa paternité (sa maternité)
spirituelle. En classe, il est l’homme-rocher. L’enfant, a besoin de ces
îlots de fidélité et d’affirmation d’absolu. La langue, bien apprise, est
le moyen pour planter du définitif dans les terres du relatif. La pensée ne
tolère pas la confusion.
La prochaine réforme scolaire passera par l’apprentissage de la langue
maternelle, la transmission des connaissances et la vérification de
l’acquisition de ces connaissances par des examens universels et communs.
Ces propositions sont fort simples. Trop. C’est pourquoi, elles ne seront
sans doute jamais appliquées.
Note : Je suggère que l’enseignement de l’anglais ne se fasse plus dans
les écoles primaires et secondaires mais dans des écoles linguistiques
régionales où les intéressés, par immersion, apprendraient facilement,
comme le font les immigrants, une ou deux langues en six mois.
Momentanément, pour une période déterminée, les jeunes abandonneraient
leurs cours réguliers pour se consacrer uniquement à l’apprentissage des
langues. Par la suite, ils pourraient réintégrer le système régulier.
Les professeurs affectés à l’enseignement de l’anglais ou de l’espagnol
dans les écoles secondaires ou dans les cégeps assureraient l’enseignement
dans ces écoles linguistiques spécialisées. Les professeurs seraient ainsi
revalorisés et les étudiants maîtriseraient ainsi mieux la langue seconde
de leur choix.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 janvier 2013

    Ben joual-vert! Mon mardi mange-canayen! C'é là à cracher su nos ayeux, à mépriser ceuze qui sont fière de leux valeureux ayeux. Des ayeux qui malgré toué malheurs du monde, les déportàtions, les turies, les massacs, les spoliàtions, pis ben d'aute affaires encore du fâ des mardi suppôts du yable de goddams. Vous crachez su des genses qui manjà d'la mizére à cheyère sans jamà baisser les bras! Je sra pàs surpris pentoute d'apprendre que vous crachez itou su les traditions de nos péres! Allez donc chez le yable comme on dit en bon canayen! Cé ben tout ce qu'on mérite quand on a la chance d'awère pour ayeux des géants pis qu'on et trop collonisé pour le wère!
    Honte su toy!

  • Archives de Vigile Répondre

    20 janvier 2012

    Votre article s'inscrit très bien dans ce courant "anti-joual" qui ne fait que répéter à tort et à travers les même faits et les même arguments. En vous lisant, je me demandais presque si vous n'aviez pas fait du copier-coller du très célèbre ouvrage - si on peut appeler comme ça un tel torchon - de Georges Dor.
    Je suis Française et j'ai vécu 6 ans à Montréal. Il est vrai que les premiers temps, je ne pouvais m'empêcher d'être surprise par les expressions typiques de la Belle Province qui font sourire par leur originalité. Mais je n'ai jamais, oh non jamais eu de problème pour comprendre vos très chers compatriotes Monsieur ! Si tout le monde parlait joual et que les jeunes ne conversaient plus qu’en lançant « des cris, des jappements gutturaux, des hennissements dignes de leur appartenance », il n’y aurait pas autant de francophones qui frapperaient à la porte du Québec pour venir s’y installer, y faire leurs études et y travailler ! En écrivant un article aussi infâme, vous partez du principe que tous les Québécois parlent une langue vulgaire, populaire et familière, tout en alimentant les préjugés qui fort heureusement commencent à s’évanouir ! Est-ce donc ça l’image que vous avez de vous-même, de votre peuple et de votre société ? Est-ce cette image que vous voulez renvoyer à tous les autres francophones, qu’ils soient Suisses, Belges ou Sénégalais ? Croyez-vous vraiment que si les Québécois jappaient et émettaient des hennissements, ils se feraient comprendre quand ils voyagent à l’étranger ?
    Ça suffit de se lamenter sur le parler des Québécois et d’en avoir honte ! Je pense qu’il est temps pour vous d’avoir un peu de fierté, que ce soit de vous-même, de votre histoire et de votre culture. Comment un peuple peut-il aller de l’avant et aspirer à l’indépendance s’il n’est même pas fier de la langue dont il parle ? Vous parlez français et non joual ! Affirmer le contraire serait nier le chemin que vous avez parcouru depuis la Révolution tranquille et ignorer le fait que de nombreux Québécois sont au jour d’aujourd’hui éduqués et capables d’occuper des postes importants !

  • Guillaume Labelle Répondre

    14 novembre 2011

    Je ne m'épancherai pas trop, car c'est un sujet qui me met hors de moi.
    Je dirai seulement que vous propagez des idées fausses au sujet de la langue, que les particularités régionales sont des trésors d'héritage culturel que nous nous devons de garder, que l'impérialisme culturel français est à nos portes, que le "R" roulé est en perdition et que le jour où nous prononcerons tout comme tout le monde, ce sera une grande perte pour l'humanité.
    Notre accent a longtemps fait les beaux jours de la cour de Versailles. Mais à la Révolution française, quand les bourgeois ont pris le pouvoir, ils tenaient en dégoût ce parler associé aux aristocrates... et aux paysans. Voulant se différencier des deux, les bourgeois ont donc adopté un parler authentiquement artificiel et dénaturé, qui a donné naissance à ce qu'on appelle aujourd'hui le français standard, qui, pour avoir minimalement voyagé, est une créature tout ce qu'il y a de plus subjective, étant donné que c'est une langue qu'on ne peut entendre réellement qu'à Paris, et certainement pas dans les rues.
    Restons naturel. Battons nous contre l'homogénéité. Au diable les préjugés.
    Nos diphtongues sont des héritages. Bien sûr, cela fait plus de voyelles à prononcer. N'est-ce pas là une richesse?
    En France, où l'impérialisme culturel parisien va bon train, on ne fait déjà plus aucune distinction phonétique entre pâte, patte ou pote, ou encore brun, brin ou bran. On vient de la "Fronce", "Ma tonte m'attond ce maton"... Est-ce cela, la richesse de la langue?
    Comme votre propos s'apparente à celui de Georges Dor, je vous conseille l'essai-réplique d'Anna braillé eune shotte, de la linguiste Forest, "États d'âme, états de langue". Que ça serve d'introduction, car la littérature à ce sujet est vaste.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 novembre 2009

    M. Paquet,
    Le langage mou, le geste mou, les idées molles, les décisions molles, c'est la conséquence du NO FUTURE au Québec!
    Le jour où les leaders des organismes communautaires auront réussi à mobiliser les Québécois pour qu'ils désobéissent, tous ensemble, à la Nation illégitime qui bloque notre développement, nous voterons ensemble pour un grand chantier de construction d'un pays neuf!
    Les générations montantes se sentiront alors concernées pour l'élaboration du plan, l'établissement des échéanciers, le recensement du personnel à tous niveaux, la formation des spécialistes nécessaires, etc. Alors plus de place que pour les idées claires, énoncées clairement pour construire aisément.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    16 novembre 2009

    @ M. Christian Monmarquette:
    Vous écrivez: «si les indépendantistes comprenaient la véritable nature du nationalisme, il comprendraientt qu’avec un État plus riche, plus fort, nous aurions plus d’argent à investir dans l’éducation».
    Mais, je le comprends très bien! Car il faut pouvoir former de bons futurs profs, pour ensuite les rémunérer en fonction de leur compétence, et ainsi revaloriser la profession de l'enseignement.
    Et il faudrait aussi que nous ayons de nombreuses bonnes écoles publiques. Quand je pense aux histoires d'horreur que j'entends, depuis que j'étais moi-même élève au secondaire, sur les fameuses polyvalentes...
    Et je crois que l'une des raisons pour faire l'indépendance, c'est bien de cesser d'envoyer de sommes d'argent colossales à Ottawa, sous formes d'impôts fédéraux! Nous continuerons à payer des impôts, comme dans toute société, mais cet argent sera réinvesti chez nous! Pour combler les besoins de notre nation!
    Vous ai-je mal compris, monsieur Montmarquette?
    J'ajouterais, pour ceux qui pensent que la solution serait de regarder ce qui se fait au Canada en ce domaine, que ceux qui pensent comme John James Charest, que la clef du succès, c'est d'Ontarioriser le Québec, de tout faire comme au Rest of Canada... Eh bien, je pense qu'ils ont une très mauvaise compréhension des choses. Car le Québec, ce n'est pas l'Ontario: non seulement nos cultures diffèrent, mais nos économies ne sont pas fondées sur les mêmes choses; nos populations de sont pas de la même composition; nous ne vivons pas exactement sous le même climat; et bien d'autres différences hautement pertinentes encore!

  • Georges Paquet Répondre

    14 novembre 2009

    M. Turcotte,
    Je vous invite à lire et à méditer sur le texte d'Éric Bouchard.
    Comment se fait-il que vous, et vos collègues, grands intellectuels, grands catholiques, grands éducateurs, grands protecteurs de la langue française vous n'avez pas réussi à faire disparaître ou tout au moins à diminuer l'emploi du "joual" au Québec?

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2009

    Il ne manque pas d’air, Monsieur le professeur. Dictées, fables, Belles-Lettres françaises et québécoises, évaluation des connaissances, examens éliminatoires, élévation de l’élève par le maître, le retour de cet «homme-rocher», ce berger «des affamés de l’esprit», voilà ce qu’il nous faut … La belle affaire… Et il les trouverait où ces enseignants fameux? Dans une boîte de Cracker Jack?
    La réforme appelée par le frère Untel est advenue. Relayée par le PQ et les Libéraux, elle est permanente, la hache ne cesse de tournoyer et elle ne fait pas dans le détail. Ses victimes se comptent par milliers, abrutis, incultes, «joualisants», les jeunes instituteurs y compris. Et Monsieur le professeur ose s’en plaindre. Il est gonflé, le philosophe de Matane…
    Nous sommes comme vous nous avez faits, Monsieur le professeur. Ni plus, ni moins. C’est votre génération qui est responsable du gâchis. Il n’y a plus de bonnes sœurs pour servir de bouc émissaire, il n’y que vous. Alors ne poussez pas le bouchon davantage. Votre outrecuidance est déjà par trop grotesque.
    Cela vous choque Monsieur le professeur? Et bien faites comme à votre habitude, allez vous plaindre dans les pages du Devoir ou du Soleil. Entre boomers, on se comprend tellement mieux.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2009

    Quel excellent texte. Bravo! J'ai une autre piste de solution. Pour ma part, si je suis doué en français et en écriture, ce n'est pas grâce à l'école. J'ai commencé à lire très jeune et c'est en lisant que j'ai appris. L'école n'apprend pas à aimer les livres, ce qui devrait être très important pour améliorer le français au Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2009

    Selon vos propos M Turcotte
    +++++++++++++++++++++++++++++
    Il n’y a pas cinquante-six façons d’apprendre une langue. On apprend une langue - la langue française en occurrence - en prenant des dictées, en apprenant Lafontaine par cœur, en lisant les maîtres, en apprenant et en écrivant les règles de cette langue.
    +++++++++++++++++++++++++++++
    Je suis en France pour l'instant et même si j'ai eu la chance de côtoyer des auteurs (es), des artistes (musique, sculpture, ...) il n'en reste pas moins que même dans la rue (pas nécessairement les bas quartiers) j'entends une coche au-dessus de ce que je peux entendre le plus communément chez nous.
    Il suffirait de presque rien pour entendre mon Québec s'étendre dans la grande valse des bontés, des joies et de l'agrément autrefois célébrés. Comme vous le savez certainement notre français fut un temps plus correct qu'à Paris!

  • Gilles Bousquet Répondre

    14 novembre 2009

    D'accord pour travailler à l'amélioration de la langue française au Québec même si ça fait souffrir le joual...genre.
    La meilleure image, à la fois, drôle et pratique vient de grand-papa : «La solution : la Loi 101 devrait s’appliquer aux francophones» .
    C'est avec l'humour que nous vaincrons, beaucoup plus qu'avec l'acrimonie, je vous le dis.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 novembre 2009

    Écoutez cher monsieur, je suis en profond désaccord avec vous !
    J'ai 18 ans et je m'intéresse fortement a la littérature !
    je vous invite a écouter le pensée du Grand poète Gaston Miron a ce sujet.
    A VOIR AU PLUS VITE

  • Archives de Vigile Répondre

    13 novembre 2009

    « Contrôle absolu de la radio et de la télévision. Défense à tous les employés - je dis bien : tous les employés – d’enfourcher quotidiennement le « joual », de le parler et d’en faire volontairement ou par ignorance, la promotion régulière. » On n'y arrivera pas. Une purification linguistique avec polices peut-être !
    Le ¨joual¨ provient en bonne partie de Paris et de l'ouest de la France du XVIIème siècle, mais il y aussi beaucoup d'anglicismes (surtout à Montréal).
    À ce que je sache, la plupart des journaux et des livres d'ici ne sont pas écrits en "joual". En ce qui concerne la radio et la télévision il y a un très gros problème. L’ère ¨Henri Bergeron ¨ est terminée à Radio-Canada; nous sommes maintenant à l’ère ¨Viarginie¨.
    C’est surprenant mais je remarque que souvent le français oral utilisé dans les messages publicitaires des ¨sponsors¨ (comme on dit en France) est meilleur que celui de plusieurs romans savons qu’ils commanditent.
    Le ¨joual¨ ou le français québécois se répand parce que c’est payant pour Radio-Canada - sauf peut-être pour l’émission Découverte avec son animateur à la langue orale trop parfaite presque déconcertante - , les radios poubelles et les humoristes. De plus, on n’a pas besoin de consulter de grammaires et dictionnaires (ça fait parti du ¨mou¨ de nos supposées élites qui décident de ce qui est bon pour leur nation). On se compend mais qui nous comprend ?
    La solution : la Loi 101 devrait s’appliquer aux francophones.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 novembre 2009

    La langue, la langue..
    En sortirons-nous jamais un jour ?
    Si les indépendantistes comprenaient la véritable nature du nationalisme, il comprendraientt qu'avec un État plus riche, plus fort, nous aurions plus d'argent à investir dans l'éducation.
    Or, à mon humble avis, une importante proportion des souverainistes ne font "AUCUNE CORRÉLATION" entre le social et le national ; et c'est là une fondamentale erreur qui risque de couler le PQ autant que "l'autonomisme" a participé à couler l'ADQ.
    À quoi bon l'indépendance si elle ne fait pas progresser socialement l'ensemble de la société ?
    - Quand comprendrons nous enfin que l’indépendance ne doit pas être une coquille vide et qu'elle est intimement liée à un projet de société et non pour une élite, mais au service et pour l'avancement de la base de la société ?
    - Quand comprendrons nous enfin que libération nationale et libération sociale ne sont en fait que les deux facettes de la même médaille ?
    On aura beau nous parler de langue et de culture, si nous n'avons pas d'argent à mettre dans l'éducation, cela ne nous mène nulle part.
    CM

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    13 novembre 2009

    @Nestor Turcotte:
    Vous écrivez: «les cégépiens et les universitaires viennent d’une contrée où ils ont réussi à composer avec leur incompétence et à gravir un nouvel échelon qui consacre leur ignorance. Ils étudient Voltaire, Rousseau, Goethe, Molière, Rabelais et quelques autres...».
    Vous êtes certain? Parce qu'à mon humble avis, à part presque strictement ceux d'entre eux qui étudient en littérature, la plupart des représentants de la génération Y, comme la plupart de ceux de la génération X (la mienne), ne savent pas qui étaient les auteurs dont vous nous avez cité les noms.
    Je suis d'accord que le joual, c'est un phénomène qui vient d'une mauvaise connaissance de la langue française; et d'une bonne dose de paresse intellectuelle (chez les jeunes mais autant, ou plus, chez les profs qui leurs enseignent)... Mais je crois que c'est plus large, que seulement une chose de nature linguistique: je pense que si le joual se porte si bien, c'est en raison d'un certain manque de culture générale, chez notre population.