Les purs et durs

J'aimerais reprendre une idée que développe brillamment Christian Maltais, chroniqueur de Vigile, dans son article "Le roi est mort. Bon débarras!"

Chronique de Bernard Desgagné

J'aimerais reprendre une idée que développe brillamment Christian Maltais, chroniqueur de Vigile, dans son article [Le roi est mort. Bon débarras!->7017] Il s'agit des manigances des propagandistes de Gesca et de Radio-Cadenas, avec la complicité d'une bonne partie de la classe médiatique québécoise, en vue de culpabiliser les militants indépendantistes et de les stigmatiser aux yeux du peuple québécois.
À plusieurs reprises, les militants indépendantistes sont tombés dans le panneau. Ils se sont confondus en excuses pour avoir vexé les détenteurs de la morale canadienne et ont cherché par tous les moyens à se redéfinir selon les critères établis par ces mêmes moralisateurs. Il aurait fallu tantôt avoir honte de vouloir faire du français la véritable langue commune du Québec, tantôt se mortifier pour avoir parlé des immigrés naturalisés à la hâte et instrumentalisés par le pouvoir fédéral colonisateur en 1995, tantôt se défendre de promouvoir un illusoire nationalisme ethnique alors que le Québec est depuis toujours une grande terre d'accueil et de tolérance.
C'est comme si, par exemple, le fait de vouloir enseigner le français à un Anglais pour qu'il puisse s'intégrer pleinement à la société québécoise au lieu de vivre en marge, caché derrière son Globe and Mail et son unifolié, était une atteinte aux droits de cette personne, une forme de discrimination envers elle. Tout cela est fondamentalement ridicule. C'est une lamentable psychose collective que les artisans de l'assimilation des Canadiens français depuis presque deux siècles et demi entretiennent minutieusement.
J'aimerais donc inviter mes camarades indépendantistes à ne plus se laisser prendre au même jeu et à définir eux-mêmes la morale au lieu de se laisser imposer celle de l'oppresseur et de ses valets. Cessons d'essayer de convaincre Gesca et Westmount de voter pour l'indépendance. Ça n'arrivera jamais. Ils vont toujours être les adversaires du peuple québécois. Ils sont convaincus que le pouvoir fédéral canadien est le détenteur suprême de la moralité sur terre. Ce sont d'éternels et indécrottables colonisateurs dans l'âme, au sentiment de supériorité profondément ancré dans les convictions. La libération du peuple québécois signifierait la fin de leur domination et des privilèges de leurs valets, et c'est pour eux une idée insupportable. Laissons-les donc monologuer et moraliser la planète.
J'aimerais aussi transmettre un message aux André Pratte, Michel C. Auger, Vincent Marissal et autres Alain Dubuc du petit cartel médiatique québécois du mensonge perpétuel et de la sainte demi-vérité, qui entretiennent méticuleusement leur apparence d'objectivité auprès du grand public, avec les énormes moyens dont ils disposent, pour mieux torpiller le mouvement indépendantiste quand ça leur convient, et qui se plaisent à nous dépeindre, moi et mes frères d'armes, comme une bande de paranoïaques ou comme une bande de dangereux radicaux obsédés par le rêve inaccessible de l'indépendance du Québec. J'aimerais leur dire que j'ai rencontré bien des militants indépendantistes au cours de ma vie, notamment au sein du Parti québécois, et que je n'en ai pas encore vu un seul qui ne soit pas un pur et dur, si l'on se fie à l'image des purs et durs que diffuse régulièrement le cartel. Pas un seul.
Les militants du Parti québécois tiennent tous mordicus à l'indépendance du Québec, et le plus tôt sera le mieux. Alors, arrangez-vous comme vous voulez avec votre morale et vos histoires de peur, messieurs dames les vertueux certifiés, mais ça commence à faire beaucoup de purs et durs dans le voisinage.
Bernard Desgagné

Gatineau


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juin 2007

    Solution: fonder un mouvement indépendantiste indépendamment des partis politiques. Ou fonder un parti politique dont le but est de faire l'indépendance. Avec ce que cela comporte de sacrifices, de passages prolongés dans l'opposition.
    Le chèque l'emporte sur la pensée forte. Le député de Matane, Pascal Bérubé, devait réformer le PQ. Silencieux, je m'aperçois qu'il est en train de faire réformer par lui. C'est pourquoi, j'en ai honte.
    Nestor Turcotte
    Matane

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juin 2007

    Je donne en partie raison à Monsieur Perrier pour son analyse de la mollesse endémique qui affecte les nationalistes québécois. Là où M. Perrier dépasse les bornes et, ce faisant, renforce l'argumentaire de M. Desgagné au lieu de l'ébranler, c'est lorsqu'il convoque Paré pour critiquer Laplante. Pourquoi ne pas carrément citer Dubuc ou d'autres copistes de Gesca, M. Perrier? Si vous avez des bons arguments contre Robert Laplante, pourquoi vous faut-il en puiser avec si peu d'esprit critique dans le camp de nos...
    Unissons donc nos forces au lieu de nous quereller. M. Desgagné ne nierait probalement pas qu'il y a des faiblesses chez les indépendantistes. Mais lorsque M. Desgagné défend l'idéal indépendantiste contre ses plus farouches opposants, il faut le soutenir.
    Comme d'autres l'ont exprimé avant moi, une claire vision de ce qu'est l'indépendance et de ce pourquoi nous luttons est indispensable. Le Parti québécois et la lutte parlementaire en tant que telle ont failli jusqu'ici à nous procurer la vision claire et le leadership qui pourrait en émaner. Ceci dit, même la lutte nationaliste la plus timide, s'il ne restait plus que cela, sera combattue par GESCA.
    G. Verrier

  • Archives de Vigile Répondre

    22 juin 2007

    De François Perrier - le 22 juin 2007. Vous perdez votre temps M. Gagné, il n'y a jamais eu de durs au PQ, ils étaients déjà tous des "modérés" quand ils ont pris le pouvoir en 1976. Ceci est aussi vrai parmi nos élites de toutes les couleurs politiques, et ce depuis le Quebec Act de 1774, lequel est l'acte d'achat et de vente de nos meilleurs esprits de toutes les couleurs et tendances politiques.
    Pour vraiment comprendre, partez du présupposé que le PQ est fédéraliste et l'a toujours été depuis son inception, alors que ceux qui étaient des durs parmi nous, se sont laissés convaincre (très justement) qu'il faut prendre le pouvoir politique, avant d'effectuer toute action de libération. René Lévesque qui a été un mentor pour nous tous, était un reconfédéraliste - et ses batailles perdues avec l'alcoolisme et le tabagisme l'ont achevé. Le ministre Camille Laurin chiait dans son froc à la seule pensée de déplaire aux Anglos - vous n'avez qu'à lire son livre "Une traversée du Québec" pour le comprendre. Et ce livre était préfacé par Jacques Parizeau - le plus pur des durs - qui croyait cependant que dans la lutte pour la libération du Québec les CanadiAns étaient des "adversaires" politiques plutôt que des ennemis viscéraux, des ennemis qui veulent (littéralement) notre peau. On ne peut gagner avec des pseudo durs de cette trempe.
    Bouchard, Landry, Boiclair et aujourd'hui la Marois ÉTAIENT ET SONT DES RECONFÉDÉRALISTES. Laissez filtrer cette idée avant de la rejeter - elle explique TOUT. Pour peu que vous entreteniez cette hypothèse - tout tombe en place et vous comprendrez que c'est cette hiérarchie du PQ qui a empêché toute pseudo souveraineté ou quasi indépendance du Québec depuis 1980. Les plus durs parmi eux sont et étaient des mous, des vendus, et des collabos. Les derniers gestes de libération de la nation, dont seule la Loi 101 demeure,(et elle a été combattue bec et ongles par cette hiérarchie du PQ-péculat et affaiblie jusque dans ses moindres retranchements) ont été pris dans les toutes premières annéees du tout premier mandat entre 1976 et 80.
    Depuis plus RIEN que luttes INTESTINES et fratricides à l'intérieurs du Parti pour CONTENIR la séparation - non pas l'entretenir !! Depuis la clique du chateau au PQ a COMBATTU la majorité du 'rank and file' du parti (les 300 à 500,000 qui se sont abstenus de voter pour le PQ en 2003 et 2007)- des vrais de vrais rebaptisés "ceintures fléchées" honteuses, par Gilles Duceppe et traîtés 'd'ethnicistes' - un néologisme pour vilipender le sain nationalisme.
    Aujourd'hui ce qu'il reste de "purs et durs" au Québec se retranche autour de la revue l'Action nationale à droite, sous l'égide de Robert Laplante sont directeur, lequel se fait peur à lui même en mettant 3 verbes bout à bout dans ses déclarations enflammées - qui ne veulent rien dire. Jean Paré ex rédacteur de la revue fédéraste Actualité avait qualifié Laplante de "Monsieur fait semblant" en se moquant publiquement de lui. À gauche, à l'aut' Journal, Pierre Dubuc un pur et dur sans compromis dans la compromission, livre ses combats à grands coups de mouchoirs et d'opinion mondiale.
    Franchement, Monsieur Gagné, "nous" n'avons pas eu de purs et durs au Canada français et au Québec, depuis 1774 ... FJP