Les orages et M. Boisclair

Déséquilibre fiscal


Alors que les premiers ministres des provinces sont réunis à Terre-Neuve, le chef du Parti québécois, André Boisclair, a voulu frapper un grand coup dans le dossier du déséquilibre fiscal. Pour y arriver cependant, M. Boisclair a sorti de son chapeau des chiffres qu'on peut seulement qualifier de fantaisistes.
La commission Séguin avait estimé à 2,2 milliards le manque à gagner subi par le gouvernement du Québec à la suite des compressions imposées par le fédéral dans ses transferts sociaux. " Cinquante millions par semaine! " aimait répéter Bernard Landry.
Depuis ce temps, le gouvernement du Canada a considérablement augmenté ses transferts aux provinces. Le Québec reçoit cette année 2 milliards de plus qu'à l'époque où M. Landry était aux affaires. Ce ce qui a permis à Québec de hausser substantiellement le niveau de ses dépenses en santé.
Par ailleurs, rien ne dit qu'Ottawa continuera d'enregistrer des surplus faramineux. Selon les récentes projections de la Banque TD, les excédents fédéraux seront relativement modestes au cours des prochaines années, notamment en raison de la diminution du taux de la TPS (chaque baisse d'un point coûte 5 milliards au fédéral).
Cela étant, il saute aux yeux de toute personne de bonne foi que le problème de déséquilibre fiscal n'a pas du tout la même ampleur qu'à l'époque du rapport Séguin. Or, M. Boisclair soutient avec tout le sérieux dont il est capable qu'au contraire, le déséquilibre fiscal s'est aggravé!
Se fondant sur une interprétation caricaturale d'un rapport du Conseil de la fédération, le leader péquiste estime le manque à gagner du Québec à 3,9 milliards par an, presque deux fois plus que les évaluations de la commission Séguin. D'où le recyclage à la hausse de la formule qui avait si bien servi M. Landry: le déséquilibre fiscal nous coûterait maintenant 75 millions par semaine!
En outre pour le PQ, cette somme déjà énorme n'est qu'un " minimum absolu ". Et d'additionner des centaines de millions pigés ici et là pour arriver au butin de 5,7 milliards dont le Québec serait privé chaque année par l'ogre fédéral. Les orages des derniers jours ont-ils détraqué la calculatrice de M. Boisclair?
Imaginons que Stephen Harper admette les calculs du chef souverainiste. À l'échelle du pays, le fédéral devrait augmenter ses transferts aux provinces de plus de 20 milliards par année. C'est l'équivalent de toutes les dépenses fédérales dans la défense, les affaires étrangères et l'immigration... Pour régler le déséquilibre fiscal, Ottawa plongerait donc son budget dans un océan d'encre rouge. À moins qu'il ne mette tous ses soldats au chômage...
La tactique d'André Boisclair est évidente: craignant une entente sur le déséquilibre fiscal qui donnerait un immense coup de pouce à Jean Charest, il fait monter les enchères. C'est de bonne guerre. Toutefois, il gonfle tellement le ballon que c'en devient grotesque. Prend-il les Québécois pour des imbéciles?
Le chef péquiste reproche au premier ministre Charest de rechercher une amélioration du programme de péréquation plutôt que des transferts de points d'impôt. Le choix du gouvernement est pourtant logique: pour chaque milliard qu'Ottawa consacrerait à des transferts de points d'impôt, le Québec recevrait environ 200 millions. Si le même milliard était versé à la péréquation, Québec obtiendrait presque 500 millions!
S'il ne tue pas, le ridicule peut miner la crédibilité d'un politicien. C'est un risque que ne peut pas se permettre de prendre André Boisclair.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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