Les intentions de Legault en matière de laïcité dénoncées lors d'une manifestation contre le racisme

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Cette immigration francophone maghrébine choisie par le Québec se retourne contre nous

Des centaines de Montréalais ont pris part dimanche à une manifestation contre le racisme, lors de laquelle les mesures en matière d’immigration et de laïcité annoncées par le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) ont été vivement dénoncées.


«Restons vigilants et unis face aux provocations de ce gouvernement qui représente un véritable danger social pour notre société», a lancé à la foule réunie à la place Émilie-Gamelin la coordonnatrice de programmes à la fondation Filles d’Action, Safa Chebbi.


«Occupons la rue toutes les semaines, les mois et les années à venir, a scandé celle qui agissait également comme l’une des porte-paroles de la manifestation. Reprenons les rues pour dénoncer les politiques racistes et xénophobes de la CAQ!»


À ses côtés, la vice-présidente de la Fédération des femmes du Québec et également porte-parole de l’événement, Marlihan Lopez, a dénoncé les mesures que souhaitent implanter la CAQ pour restreindre le nombre d’immigrants et pour interdire aux fonctionnaires en position d’autorité, dont les enseignants, de porter des signes religieux.


«Nous voyons mal comment les promesses de test de valeurs, d’expulsion de personnes migrantes et de non-respect des droits et des libertés par l’utilisation de la clause nonobstant sont des signes d’un changement pour une plus grande justice et inclusion sociale», a-t-elle dit.


Charte de la laïcité


C’est le projet de charte de la laïcité, annoncé par la CAQ moins de 48 heures après avoir été porté au pouvoir, et l’intention d’utiliser la clause dérogatoire pour assurer son adoption rapide qui ont le plus attiré les foudres des manifestants présents.


«Ce qui me surprend le plus, c’est que ça ne faisait même pas deux jours et on s’attaque à une minorité visible, a critiqué Souad Ramdane, une enseignante au secondaire depuis 17 ans qui porte le hijab. Ce qui m’inquiète le plus, c’est que ça divise la population. »


Elle et son mari, Abdelhak Kasasni, lui aussi enseignant, ont quitté l’Algérie au début des années 2000 et ont mentionné n’avoir jamais eu de problèmes à cause de leur confession religieuse.


«On parlait du gouvernement libéral qui coupait dans l’éducation, en coupant dans [le personnel de soutien], et là, ils veulent couper dans les enseignants. Il y a quelque chose qui cloche», s’est-il insurgé.


Non loin, Amina Bekri, une autre enseignante originaire de l’Algérie,installée à Montréal depuis 16 ans, a aussi montré son mécontentement.


«Je trouve que c’est complètement malsain parce que c’est toujours les femmes musulmanes [qui sont visées] en premier. Aux quatre ans, on entend parler de ça, donc c’est toujours le même film qui se répète, un film d’horreur!»