Les célébrations québécoises renforcent la coopération franco-canadienne

Québec 400e - vu de l'étranger





uatre siècles plus tard, Samuel de Champlain a réuni, jeudi 3 juillet à
Québec, en bonne entente, un premier ministre français (François Fillon),
deux de ses prédécesseurs (Jean-Pierre Raffarin, Alain Juppé), cinq
présidents de région (les socialistes Ségolène Royal, Jean-Paul Huchon,
Laurent Beauvais, Alain Rousset et l'UMP Adrien Zeller) et une soixantaine
de députés ou élus locaux français, tous hôtes du premier ministre
canadien, Stephen Harper, et de son homologue québécois, Jean Charest.

L'explorateur saintongeais, fondateur de la ville de Québec, a eu son lot
de louanges et les "fiers Québécois" leurs brassées d'hommages, sur fond de
parades historiques. François Fillon a salué le "courage exceptionnel des
Québécois qui ont su maintenir le fait français en Amérique du Nord". Ce
400e anniversaire "est un moment-clé pour l'amitié franco-québécoise",
a-t-il ajouté. Concert unanime : après que M. Charest eut célébré la langue
française comme "l'héritage le plus précieux de Champlain, que les
Québécois ont fait fleurir", M. Harper a évoqué son pays "né en français"
et le Québec, "nation confiante et fière dans un Canada uni".
Le prochain sommet de la francophonie, prévu début octobre dans la
capitale québécoise, sera celui "du renouveau sur le fond comme sur la
forme", a assuré M. Fillon. La France et le Québec veulent faire de ce
forum rassemblant une quarantaine de pays ayant en commun l'usage du
français un "acteur international plus engagé" sur les questions de
"démocratie, d'Etat de droit, de gouvernance économique, de combat pour la
langue française, d'alimentation mondiale et d'environnement". A ce dernier
chapitre, le Canada et le Québec ne sont pas sur la même longueur d'ondes :
le premier continue de refuser de se soumettre aux engagements du protocole
de Kyoto en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre,
sous la pression notamment des exploitants des sables bitumineux de
l'Alberta (ouest du pays) ; le second les appuie inconditionnellement, fort
de l'immense production hydroélectrique de la province.
Mme Royal a souhaité, elle aussi, un renouveau de la francophonie que "la
gauche française a cessé de considérer comme ringarde". Elle prône une
meilleure diffusion du français, dont elle déplore le recul sur le plan
international.
Devant MM. Harper et Charest, M. Fillon a assuré que la France "fera tous
ses efforts pour que des négociations officielles s'engagent entre l'Union
européenne et le Canada", en vue d'un "accord large" devant notamment
permettre une meilleure circulation des biens et l'harmonisation des
règlements qui gênent encore le commerce transatlantique.
A l'issue de la visite officielle de trois jours au Canada, M. Fillon a
paraphé quatre accords bilatéraux à Ottawa et six au Québec dans le domaine
scientifique et technologique (sécurité sanitaire, recherche sur la maladie
d'Alzheimer, nanotechnologies...). Un nouveau Conseil franco-québécois de
coopération universitaire a été créé pour dynamiser les échanges de
professeurs et de chercheurs. Il devrait permettre davantage d'efficacité
et de souplesse que le Centre de coopération interuniversitaire
franco-québécoise, qu'il remplace.
Les cérémonies du 400e anniversaire avaient commencé par une séance de
purification d'herbes sacrées, orchestrée par le grand chef des Hurons, au
nom des "premières nations du Québec et du Canada". Sous une pluie
battante, Max Gros-Louis a prié le Créateur d'établir un climat favorable
aux rencontres du jour. Les cieux l'ont exaucé en milieu d'après-midi :
l'apparition du soleil a permis la présentation d'un spectacle, avec Robert
Charlebois, Diane Dufresne et Gilles Vigneault pour grandes têtes
d'affiche.
Martine Jacot et Anne Pelouas



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