Leçon no. 1

Rapport Montmarquette


Les auteurs du rapport sur la tarification des services publics ont voulu «faire oeuvre de pédagogie». Le document publié jeudi, rédigé en termes simples, rempli d’informations inédites, doit être considéré comme une excellente leçon initiale.

L’exercice est essentiel. Il faudra bien un jour ou l’autre mettre de l’ordre dans la politique de financement des services publics, une politique le plus souvent illogique, arbitraire et opaque. Ce ménage sera très difficile à faire tellement est incrustée ce que les membres du groupe Montmarquette appellent «la culture de la gratuité». Tellement, aussi, sont nombreux ceux pour qui la tarification pénalise immanquablement les démunis.
Le rapport présente une démonstration convaincante de l’efficacité et de l’équité supérieures des tarifs par rapport à l’impôt sur le revenu. En quoi est-il juste que les Québécois aisés ne paient pas davantage que les plus pauvres pour envoyer leurs enfants en CPE ou à l’université? (Le lecteur ne se surprendra pas de notre sympathie pour cette thèse, l’auteur de ces lignes ayant signé le manifeste Pour un Québec lucide en compagnie de deux des membres du groupe de travail, Claude Montmarquette et Joseph Facal.)
Le document déboulonne quelques mythes relatifs à la tarification des services publics. Par exemple, celui suivant lequel les tarifs gouvernementaux ne cessent d’augmenter. Depuis dix ans, la plupart des tarifs ont grimpé moins vite que l’inflation. Plusieurs tarifs sont restés longtemps gelés. Pourquoi diable le permis de chasse pour les petits gibiers est-il inchangé depuis une décennie?
Le groupe de travail propose que l’État hausse la plupart de ses tarifs afin qu’ils correspondent davantage aux coûts. Mais, comme l’a souligné la ministre des Finances Monique Jérôme-Forget, là n’est pas son apport le plus important au débat. Ce qu’il faut d’abord et avant tout, c’est que le gouvernement se dote d’une politique de tarification claire et cohérente ainsi que de processus transparents de détermination des tarifs.
Le gouvernement peut bien décider que, pour diverses raisons, les services de garde doivent être financés à 85% par l’impôt plutôt que par les tarifs. Cependant, pourquoi ces tarifs resteraient-ils gelés année après année, augmentant d’autant la part de la contribution gouvernementale? En toute logique, une fois convenues les parts des coûts assumées respectivement par l’État et par les parents, ces parts devraient rester constantes dans le temps; les tarifs seraient indexés en conséquence.
***
Autre avantage de la tarification des services publics: elle permet de contrer le gaspillage. En cette période de grande prise de conscience écologique, il est plutôt étonnant de voir tant de gens s’opposer à des hausses de prix de l’électricité et de l’eau. Il n’y a pourtant pas de doute que de telles augmentations décourageraient la surconsommation de ces précieuses ressources.
Le rapport Montmarquette se retrouvera-t-il sur une tablette? Souhaitons qu’au contraire, il fasse l’objet d’une vaste diffusion. Et que la pédagogie commence!

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André Pratte878 articles

  • 308 197

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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