Leçon d'histoire

S'ils persistent dans cette stratégie, non seulement gâcheront-ils la fête; ils révéleront qu'ils sont au service de leur cause et de leur ambition avant d'être au service du Québec.

Québec 2008 - autour du 400e

Vostre Majesté peut avoir assez de cognoissance des descouvertures, faites pour son service de la nouvelle France (dicte Canada) par les escripts que certains Capitaines & Pilotes en ont fait.

Champlain, 1613
Ce ne sont pas Jean Charest, Stephen Harper et Michaëlle Jean qui réécrivent l'histoire du Québec mais leurs adversaires. Pauline Marois, Gilles Duceppe et Mario Dumont gomment de notre histoire tout ce qui ne fait pas leur affaire. À commencer par un fait, indéniable malgré tous leurs efforts: les Québécois sont et veulent rester Canadiens.
Les leaders souverainistes prétendent que c'est faire injure aux Québécois de prétendre que la fondation de Québec en 1608 est à l'origine du Canada; pour eux, l'arrivée de Champlain marque la naissance de la nation québécoise. Or, l'un n'exclut pas l'autre. Pour Champlain, en tout cas, le territoire qu'il explorait avait bel et bien pour nom Canada.
Les explorateurs français ne s'arrêteront pas à l'Outaouais; Champlain lui-même se rendra jusqu'au Lac Huron. Les francophones du reste du Canada sont donc tout autant les héritiers de Champlain que ceux du Québec; c'est pourquoi il n'y a absolument rien de choquant dans l'appel de Mme Jean pour que la France se préoccupe du sort des francophones hors-Québec.
«Au point de départ de l'histoire continue du Canada, nous trouvons Champlain, soutient le grand historien Marcel Trudel. Il est volontairement et par principe à l'origine de cette histoire et c'est en ce sens que Champlain peut revendiquer le rôle de fondateur du Canada.» Osera-t-on accuser M. Trudel de réécrire l'histoire?
L'histoire du Canada est faite de conflits, de compromis, de réussites, de tragédies. Il en résulte des héritages métissés, des identités multiples que ne peut résumer la version caricaturale véhiculée par les souverainistes: «la conquête, le rapport Durham, la nuit des longs couteaux, le référendum volé.». La ville de Québec en est la preuve la plus éclatante: la Grande-Allée, le parc des Plaines, le Château Frontenac, la citadelle, tout cela est anglais et/ou fédéral. De même pour le manège militaire récemment détruit par le feu, dont M. Duceppe et toute l'Assemblée nationale ont réclamé la reconstruction.
Vouloir priver le gouvernement du Canada d'un rôle important dans les célébrations du 400e anniversaire du Québec, c'est une insulte à l'histoire et aux Québécois eux-mêmes qui, en grande majorité, sont fiers de leur appartenance canadienne et se sentent très dignement représentés par Michaëlle Jean ces jours-ci.
On fait tout un plat de l'absence de Jean Charest au départ des voiliers qui referont le voyage de Champlain à partir de La Rochelle. Or, contrairement à ce qu'on entend depuis deux jours, cet événement n'est pas le lancement des célébrations en France; en tout cas, il n'est présenté ainsi dans aucun programme des festivités. Dans quelques jours, le célèbre trois-mâts français Belem quittera Bordeaux pour Québec. Et qui sera à Bordeaux pour lui souhaiter bon vent? Jean Charest.
Le Québec, avec ses frontières et ses institutions actuelles, n'est pas né en 1608. Il est né... en 1867, avec la Confédération que dénigrent jour après jour les indépendantistes. Et où a été négociée la Confédération? À Québec!
L'histoire du Québec est intimement liée à celle de l'Angleterre et à celle du Canada, tout comme elle l'est à celle de la France. L'ignorer sous prétexte que les anglophones ont souvent maltraité les francophones, c'est aussi ridicule que si on refusait d'inviter le président Sarkozy parce que la France a abandonné les Canadiens du XVIIIe siècle.
Cette chicane de bas étage augure mal pour les Fêtes du 400e. Est-ce l'image du Québec que les Marois, Duceppe et Dumont veulent projeter à la face du monde, celle d'un peuple qui même dans les moments les plus solennels, est incapable de ranger au placard ses vieilles querelles?
S'ils persistent dans cette stratégie, non seulement gâcheront-ils la fête; ils révéleront qu'ils sont au service de leur cause et de leur ambition avant d'être au service du Québec.

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André Pratte878 articles

  • 317 146

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mai 2008

    Je suis entièrement d'accord avec Frank qui dit :
    " Incroyable ! Tant de faussetés ! Il base son analyse historique sur l’avis d’un seul historien ! Alors que la plupart des historiens s’entendent pour dire que le « pays de Canada » désignait à l’origine l’actuelle ville et région immédiate de Québec.
    ...
    En plus d’usurper l’appellation et l’identité passées des Québécois, on usurpe leur histoire !! Le révisionniste historique atteint des sommets inégalités !
    Source : Jacques Cartier, Relation du second voyage (1535-1536) "
    Cela me fait d'ailleurs penser à un mot d'une certaine Diane Francis : " They revise history " à propos des souverainistes dans son merveilleux bouquin " Fighting for Canada " !
    Que faut-il comprendre ? Je dirais qu'on doit comprendre que les révisionnistes historiques accusent les souverainistes de l'être POUR MIEUX CACHER LE LEUR tout comme les racistes accusent les Québécois de l'être POUR MIEUX CACHER LE LEUR. Devant un tel état de fait qui ressemble à de l'injustice, la solution demeure la même : se faire justice et faire L'INDÉPENDANCE DU QUÉBEC.
    Se faire justice en RÉÉCRIVANT L'HISTOIRE DU QUÉBEC et en poussant l'histoire du Canada commanditée par Ottawa (cela s'appelle entre autres les MInutes du Patrimoine qui oublient le 18ième siècle canadien !!!).
    Frank, la solution est simple : ÉCRIRE L'HISTOIRE DU QUÉBEC de 4 siècles et envoyer celle du ROC aux oubliettes ! Simple non ?
    sebastien_harvey1@hotmail.com

  • Daniel Magnan Répondre

    10 mai 2008

    Si le point de départ du Canada est 1608, les Autochtones ne sont pas Canadiens! Qui se chargera de leur dire? Les inclure dans le contrat qui a donné le Canada tel qu'il est, en conservant la logique de la firme, Pratte, Couillard, Harper, Jean et Charest, nous obligerait à faire reculer l'histoire du Canada a plus loin que ça!

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2008

    Monsieur Pratte et consorts jouent très malicieusement avec les mots. Le Canada dont il est question à l'époque de Champlain n'est pas une colonie de la couronne britannique. Ce n'est pas parce que le nom de "Canada" est demeuré jusqu'à nos jours qu'il s'agit du même pays et des mêmes intérêts. Ont-ils l'outrecuidance de croire que les Français seraient venus ici fonder une colonie pour la monarchie britannique?
    Quant à Trudel, il évoque une continuité qui n'existe pas. La conquête est une rupture, et qui a été marquée par un changement de régime, dans lequel on a tenté et tente encore de nous enlever ce qui fait notre identité. Nous en éprouvons encore le traumatisme.
    Décidément, nos analystes fédéralistes sont de bien mauvaise foi.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2008

    Incroyable! Tant de faussetés! Il base son analyse historique sur l'avis d'un seul historien! Alors que la plupart des historiens s'entendent pour dire que le « pays de Canada » désignait à l'origine l'actuelle ville et région immédiate de Québec.
    Jacques Cartier est le premier à utiliser le mot Canada, pour désigner un territoire qui correspond présentement à la ville de Québec et ses régions avoisinantes. Et il appelle les Iroquoiens de la région de Québec, les « Canadiens ». Ce n'est qu'à partir du siècle suivant que l'on va emploier le mot Canada pour désigner tout l'espace exploré ou occupé par les Français en Amérique du Nord.
    Des livres et des cartes européennes appliquent tôt l'appellation "Canada" au peuplement français établi le long des rives du Saint-Laurent (principalement sur le territoire du Québec actuel), puis l'appellation Canada est récupérée par les autorités de l'Empire britannique pour désigner la plupart des provinces contigües qu'elles gèrent en Amérique du nord.
    En plus d'usurper l'appellation et l'identité passées des Québécois, on usurpe leur histoire!! Le révisionniste historique atteint des sommets inégalités!
    Source: Jacques Cartier, Relation du second voyage (1535-1536)

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2008

    Tout à fait,
    Pour se débarrasser des Tibétains la Chine pourrait faire un peu comme les Britanniques avec le nom prêtant à confusion et malentendus à la duperie et enfin à l'arnaque "canada" et sa nation d'origine française à l'origine des Québécois d'aujourd'hui qui s'appelaient autrefois canadiens et étendre à toute la Chine le nom de Tibet à l'aide d'un Tibétain bien corrompu ou deux qui signeraient la constitution de état artificiel génial et "stretché".
    Le temps et les "pressions" à la Paul Martin (Desmarais) feraient le reste
    Je ne sais pas si les Québécois veulent demeurer canadien, subir les dictats de sa majorité anglaise et y perdre leur langue comme partout dans le reste du British North America, mais Pratte lui il y veut le salaire de Desmarais et il fait ce qu'il faut pour comme au moins signer des textes sous son nom.
    Pourquoi Desmarais est-il si opposé à l'indépendance du Québec ? Cela est bien plus un fait que ce que Pratte dit de la volonté prétendue des Québécois. Pourquoi Desmarais s'est-il braqué si radicalement contre la volonté des Québécois (français) en 1995 bien au-dessus de 50%...? pas les mobiles pseudo idéalistes mais les mobiles réels, concrets qui expliquent cet acharnement imperturbables qui fait de son journal écrit en français le plus grand organe de propagande fédéraliste au Québec ?
    François Therrien

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2008

    J'ai pris le temps d'écouter, hier soir, (jeudi, le 8 mai 2008, à l'émission DOMINIQUE POIRIER EN DIRECT) le combat de coq et de poule entre Madame Coops et Gérald Larose. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le combat était disgracieux: regard hautain de Monsieur Larose, coupure de l'interlocutrice, ton trop élevé et saccadé, etc.
    L'attitude impolie, revancharde, presque méprisante de l'ancien chef de la CSN ne peut guère aider à faire progresser le Québec vers l'indépendance. Une telle attitude enrage, fait durcir les positions et ne favorise pas le climat de dialogue. Je ne sais pas si c'est ça «la conversation nationale paulinienne», mais, convenons que ce genre d'échanges n'améliore pas le climat et que la conversation est très mal engagée.
    Il faut chercher à convaincre les Québécois. Moins à vaincre un adversaire qui se perd dans la nuit des temps. Car, après l'indépendance, on devra essayer de vivre dans l'harmonie.
    Pierre B.