Élection partielle dans Sainte-Marie-Saint-Jacques

Le PQ sans panache

Québec solidaire talonne le PLQ - Le taux de participation à 31%

2006 textes seuls

Le Parti québécois a conservé son bastion de Sainte-Marie-Saint-Jacques hier, mais il a perdu des plumes au profit de Québec solidaire. La formation de Françoise David et Amir Khadir a passé son premier test électoral avec brio, menaçant même le Parti libéral de Jean Charest.
Le péquiste Martin Lemay a récolté 41 % des voix, 9 points de moins qu'André Boulerice lors des élections générales de 2003.
" Martin Lemay jouera un rôle important dans notre équipe. Il est préoccupé de logement, de développement social, de transport en commun. Nous ne découragerons pas ceux qui lui ont fait confiance. Regardez bien le Parti québécois aller aux prochaines élections générales! " a lancé le chef péquiste André Boisclair devant plus d'une centaine de militants réunis dans un bar enfumé de la rue Saint-Denis.
Les libéraux ont réussi à conserver leur deuxième place dans la circonscription, mais pas à y remporter la victoire même si le défunt père de la candidate Nathalie Malépart, Jean-Claude, était avantageusement connu dans Sainte-Marie-Saint-Jacques. Le PLQ a pratiquement égalé son score de 2003, avec 28 % des suffrages. "Ce résultat n'est pas celui que nous aurions aimé, mais il confirme que nous avons raison de nous battre pour amener les changements que nous souhaitons pour le Québec", a commenté Jean Charest.
C'est le nouveau parti de gauche, Québec solidaire, qui, comme on s'y attendait, a surtout soutiré des votes à la formation d'André Boisclair. La candidate Manon Massé a obtenu 22 % des suffrages, à peine 806 voix derrière la libérale Nathalie Malépart.
Cette troisième place prend presque des airs de victoire, permettant à la formation de gauche de s'affirmer comme un acteur important sur la scène politique québécoise. Cette percée significative a été applaudie par une salle gonflée à bloc au bar l'Alisée, rue Ontario. " On n'a pas peur de dire que l'opposition officielle, au fond, c'est nous! " a lancé Françoise David, porte-parole de la formation.
André Boisclair s'est en revanche montré peu impressionné de la performance de Québec solidaire, même si la majorité de son parti (1762 voix) a fondu de façon importante. Le chef du PQ a rappelé qu'il s'agit d'une élection partielle et qu'un tiers parti avait fait mieux dans pareille situation en 2001.
Dans Mercier, Paul Cliche, de l'Union des forces progressistes, avait en effet récolté un peu plus de 24 % des voix, ce qui avait permis à la libérale Nathalie Rochefort de l'emporter dans ce château fort péquiste représenté dans le passé par Gérald Godin.
Fait important, la candidate de Québec solidaire, Manon Massé, pourra se faire rembourser la moitié de ses dépenses électorales, puisque son résultat est supérieur à 15 %. En 2003, le candidat de l'Union des forces progressistes, parti qui a fusionné avec l'Option citoyenne pour former Québec solidaire, avait récolté 6,5 %.
L'Action démocratique du Québec a subi une raclée hier. La candidate Catherine Goyer, qui ne s'était pas fait d'illusion sur ses chances de l'emporter, a terminé en cinquième position, derrière le Parti vert représenté par le jeune Jean-Christophe Mortreux (6 %).
Avec à peine 2 %, Catherine Goyer a devancé seulement les indépendants Jocelyne Leduc (50 votes) et Régent Millette (28 votes).
Dans Outremont, en décembre, l'ADQ avait terminé au même rang. Les déboires du parti de Mario Dumont à Montréal se confirment chaque fois un peu plus.
Les électeurs ont été très peu nombreux à se rendre aux urnes en ce lundi ensoleillé. Le taux de participation se chiffre à seulement 31,53 %.
Les péquistes ont fêté la victoire dans un bar enfumé, qui ne le sera plus bientôt avec l'entrée en vigueur de la loi antitabac le 31 mai. Les députés François Legault, Richard Legendre, Elsie Lefebvre, Daniel Turp étaient présents. L'organisateur en chef et député de Gouin, Nicolas Girard animait la soirée.
Sainte-Marie-Saint-Jacques est un château fort du PQ depuis longtemps. André Boulerice a régné dans cette circonscription pendant 20 ans, jusqu'à sa démission en septembre. Le Parti libéral y a fait une brève incursion en 1983 et 1985 à la suite de la démission du péquiste Claude Charron, qui avait élu la première fois en 1970.


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