Texte publié dans Le Devoir du jeudi 18 décembre 2008
Dans cette époque de politique-spectacle, menée par les faiseurs d’images
et les médias populaires, où le potinage a pris la place de l’analyse
socio-économique, il est peut-être mal vu de faire intervenir la question
linguistique dans l’analyse du scrutin du 8 décembre dernier. Pourtant en
étudiant les résultats à l’aide de la variable linguistique, on fait des
découvertes éclairantes qui nous aident à identifier les intérêts en jeu.
Il en est ainsi, en recensant les quarante-six circonscriptions où les
électeurs de langue maternelle anglaise forment plus de 5% de l’électorat.
Alors que les électeurs francophones se divisent à l’intérieur des trois
grands partis et les deux partis marginaux, comme l’indiquent tous les
sondages, les électeurs anglophones accordent leurs suffrages dans une
proportion écrasante au parti libéral. Le dernier scrutin nous en fournit
une démonstration éclatante. De ces quarante-six circonscriptions, le parti
libéral en récolte quarante, soit 61% de sa députation. Les seules
exceptions à cette loi des 5% sont six circonscriptions où le pourcentage
d’anglophones est inférieur à 10%. On se doit de conclure que les
anglophones conservent un pouvoir politique disproportionné par rapport à
leur importance démographique. À l’inverse, on se met à rêver à tout ce qui
deviendrait possible si les francophones s’unissaient de la même manière
pour défendre leur langue et leur nation.
Pierre Champagne, Danville.
Danville, 14 décembre 2008.
Le cheval de Troie.
Le 8 décembre dernier le parti Québec Solidaire, porté par un appui
soutenu de certains médias francophones montréalais, réussissait à élire un
premier député à l’Assemblée Nationale. Dans les jours suivants, cet
événement fut souligné avec emphase dans ces mêmes médias. Analysons ça
dans une perspective nationale! Le résultat global demeure très modeste :
si ce parti atteint un score de 10,6% dans l’est de l’île de Montréal, dans
l’ouest de l’île comme dans toutes les autres régions administratives du
Québec, il atteint au maximum un résultat de 3,7%. On peut donc dire qu’il
a globalement des airs de Parti Vert. De fait, son pourcentage de votes à
l’échelle du Québec, a augmenté de 0,2% pour passer à 3,8%.
Comment
expliquer l’étrange engouement de médias fédéralistes pour ce parti
souverainiste? La réponse repose probablement dans une analyse plus fine
qui révèle que ce parti a fait perdre quatre circonscriptions au Parti
Québécois, un parti souverainiste et social-démocrate crédible. Le vote
solidaire dans Mercier, Laurier-Dorion, Chateauguay et Dubuc au Saguenay a
privé le Parti Québécois de ces quatres victoires.
Le mouvement souverainiste a-t-il besoin de tels alliés dont le
financement porte à interrogation , qui reste muet lors des élections
fédérales et qui nuit au seul parti pouvant mener le Québec à
l’indépendance?
Pierre Champagne, Danville.
Danville, 14 décembre 2008.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Le pouvoir caché
la question linguistique dans l’analyse du scrutin du 8 décembre dernier
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4 commentaires
Marcel Haché Répondre
9 septembre 2012"Comment expliquer l’étrange engouement de médias fédéralistes pour ce parti souverainiste ?"
La question se pose encore. Cependant,on commence à avoir des réponses...
Archives de Vigile Répondre
18 décembre 2008C'est au PQ de faire des offres d'alliance à QS. QS est ouvert a ne pas présenter de candidat dans certains comtés mais le PQ n'offre rien en retour. Ça doit être du donnant donnant. Le PQ aurait tout à gagner de laisser 2-3 comtés à QS pour en prendre 5-6 au PLQ. Le résultat dans Mercier et Gouin lors des dernières élections vont peut être heureusement changer la donne.
Janick Lavoie
Archives de Vigile Répondre
17 décembre 2008Bonjour,
Voici une analyse du scrutin du 8 décembre qui établit la répartition du vote..
Le parti québécois est toujours majoritaire dans le Québec français (98 comtés)
-Québec français:
PQ:___51 élus et 42% des suffrages
PLQ;__39 élus et 33% des suffrages
ADQ`__7 élus et 19% des suffrages
QS:____1 élu et ±6% des suffrages.
QUÉBEC comtés mixtes: (anglophones et allophones) 27 comtés
LIB:___27 élus:
Autres partis; Aucun
LIENS:
Le poids des médias.
http://persocite.francite.com/mercier/LEPARRAIN45.index.html
Cordialement,
J. A. Vaillancourt.
Archives de Vigile Répondre
16 décembre 2008En fait, QS est né de la fusion de différentes forces de gauche. Comme l'UFP, il y a de cela quelques années.
Il a fallu longtemps à Francoise David (aujourd'hui chez QS), quand elle était la leader d'Option citoyenne, avant de choisir le camp souverainiste, après avoir longtemps refusé de se prononcer sur la question.