Société

Les médias sociaux et le milieu familial

Tribune libre

On aura beau invoquer tous les avantages des médias sociaux en termes d’acquisition de connaissances générales, n’empêche qu’ils engendrent des effets collatéraux pervers auprès des populations, notamment chez les jeunes utilisateurs. À cet effet, le phénomène de la violence revêt aujourd’hui des conséquences alarmantes particulièrement à l’intérieur des écoles et dans les cours de récréation. Par ailleurs, de plus en plus de jeunes sont atteints de maladies mentales pouvant dégénérer en dépression, voire en suicide. La surexposition aux médias sociaux à la maison auxquels sont exposés de jeunes enfants vulnérables constitue à n’en pas douter la bougie d’allumage de ces effets néfastes et perturbateurs sur leur comportement.

Or les parents qui, théoriquement, devraient contrôler le temps d’exposition de leurs enfants aux média sociaux, en sont pour la plupart des consommateurs invétérés. Le milieu familial s’est transformé en séances de visionnement solitaires. L’écran s’est substitué perfidement à la communication entre les parents et les enfants et cela, même à l’heure des repas qui devraient être pourtant des occasions d’échanges privilégiés.

Conséquemment, il n’est pas surprenant que l’enfant entre progressivement dans un monde fictif qui se répercute irrémédiablement dans son monde réel. Avec le temps, le jeune est amené sournoisement à reproduire les scènes de violence de l’écran envers ses semblables, un mouvement en cascade impitoyable et dévastateur.

Certes personne ne parviendra à stopper l’évolution des médias sociaux. Toutefois, il sera toujours possible d’en atténuer les effets collatéraux en particulier chez les jeunes. Nous devons recréer la chaleur humaine du milieu familial qui en est la courroie de transmission. Aux parents de reconquérir ce lien chaleureux auprès de leurs enfants pour le plus grand bien de leur épanouissement personnel réciproque!


Henri Marineau, Québec



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2 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    4 janvier 2025

    Un commentaire d'une grande sagesse, M. Champoux!


  • François Champoux Répondre

    4 janvier 2025

    Bonjour M. Marineau,


    Je me souviens de cela, il y a plus de 30 ans, nous avions arrêté de regarder la télévision durant les heures de repas, afin de favoriser les échanges avec nos ados. Je n’oserais dire que nous avons changé le monde.


    Il m’est toujours surprenant de constater que l’éducation vient plus souvent de l’extérieure de la famille que des parents directement. Comme parents, nous ne pouvons que garder une ligne de conduite directrice, et le dialogue ouvert afin que les ados puissent faire référence à quelque chose et à des adultes qui ont une signification juste quand vient le temps de décider s’ils diront OUI ou NON devant des choix à exécuter. On ne tient plus la main de nos enfants, et ce, très tôt dans leur vie d'ado.


    Oui, c’est très tôt dans la vie que nous sommes tous confrontés à faire des choix. Et ça, nos sociétés de consommation n’ont pas encore su remettre cette responsabilité entière aux futurs adultes de demain. C’est la consommation sans retenue. Nous voulons vivre «LIBRE», mais sans vraiment saisir les conséquences réelles à cette liberté. Celle-ci demeure une illusion, mais il faut l’apprendre sans trop de conséquences sur les jours à venir. L’équilibre ou la modération deviennent alors des mots à méditer par chacune et chacun, et ceux-ci ne sont pas tous égaux pour toutes et tous.


    La Dre Marie-Ève Morin a fait un travail immense et remarquable en écrivant son livre «Dose ta vie; pour en connaître davantage sur les dépendances et les drogues» Les Éditions La Presse, 2024. La lecture de ce livre est à recommander à toutes et à tous, les adultes comme les adolescents. 


    Ici à Trois-Rivières, il y aura un Festi-Philo au printemps 2025 : c’est un événement qui se veut «grand-public»; j’ai recommandé pour cette prochaine rencontre que l’organisation retienne le thème «la Philo et les Ados», et qu’elle invite la Dre Morin comme principale conférencière. Je ne sais pas encore ce que les décideurs feront, mais personnellement, plus que jamais depuis que le monde est monde, les adolescentes et adolescents sont à privilégier par les éducateurs et parents en ce XXIe siècle naissant. Ce n’est pas encore le cas…


    François Champoux, Trois-Rivières