L’indépendance passe par la défense et la promotion des intérêts supérieurs du Québec et du bien commun

Le pays, nous l’avons déjà. Ce qui nous échappe, c’est son contrôle

Une seule priorité, la reprise du pouvoir

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Quelques clés pour le renouvellement du programme du PQ sur la question de l'indépendance

Comme je le soulignais déjà dans une chronique quelques jours après les élections générales, la défaite du 7 avril n’a pas que du mauvais pour le PQ. En plus de lui éviter d’avoir à faire les frais de la crise avec le risque qu’une part importante de sa base électorale ne se retourne contre lui comme en 1985 lorsqu’il avait dû, à cause d’une très grave récession, enlever aux travailleurs du secteur public les avantages qu’il leur avait consentis quelques années plus tôt, elle lui offre une occasion de redéfinir son option, un exercice qui accuse un sérieux retard et qui aurait dû être mené dès la défaite de 2003.

Un examen approfondi de la situation lui aurait alors permis de comprendre qu’il faisait fausse route avec son invitation aux Québécois de se donner un pays. Les Québécois n’on pas besoin d’un pays, il en ont déjà un, le Québec. Ils y sont établis depuis près de cinq siècles. Ils l’ont exploré, défriché et développé de leur labeur, de leur génie, de leur vie, et il leur appartient sans partage.

Ce qu’ils n’on pas, c’est le plein contrôle de ce pays. La Constitution canadienne leur en laisse une partie, les sujets énumérés aux articles 92 et 93, l’autre partie étant sous contrôle fédéral. Devenir indépendant, c’est récupérer les pouvoirs qu’on n’a pas pour les exercer dans le pays qu’on a, sans dédoublements ou chevauchements inutiles et inefficaces comme c’est le cas à l’intérieur du régime fédéral, et surtout dans les seuls intérêts du Québec et des Québécois.

Il est donc dès lors très facile de comprendre que l’indépendance passe par une défense active et la promotion vigoureuse des intérêts supérieurs du Québec et du bien commun des Québécois. En fait, l’indépendance en est le résultat obligé à terme, et il n’y a pas besoin de chercher bien loin pour en avoir la preuve.

La notion d’État du Québec remonte aux premières années du gouvernement libéral de Jean Lesage et de la Révolution tranquille. Après à peine quelques années d’un gouvernement tout entier voué à la défense et à la promotion des intérêts supérieurs du Québec et du bien commun des Québécois et d’importantes réalisations pour en témoigner (création du ministère de l’Éducation, nationalisation de l’hydro-électricité sous l’autorité d’Hydro-Québec, création de la Caisse de dépôt et placement du Québec), la question de l’indépendance du Québec allait se poser, transcendant même les frontières partisanes.

En effet, la Révolution tranquille la faisait si clairement ressortir que Daniel Johnson père, le chef de l’Union Nationale alors dans l’opposition, sentirait le besoin pour son parti de se positionner sur cet enjeu dès 1965 en publiant un ouvrage intitulé « Égalité ou indépendance ».

Le « Bilan du siècle » de l’Université de Sherbrooke présente l’ouvrage et son impact dans les termes suivants :

Même si l'Union nationale est dans l'Opposition, «Égalité ou indépendance», l'ouvrage au titre accrocheur de Daniel Johnson, marque une nouvelle étape dans le débat constitutionnel québécois. L'auteur y revendique : « l'égalité des minorités francophones du Canada comme pour la minorité anglophone du Québec, le droit à l'autodétermination des Québécois, leur droit à s'épanouir normalement selon leur entité ethnique et culturelle distincte, dans un cadre juridique politique et institutionnel clairement défini, la reconnaissance effective des canadiens français comme l'un des deux peuples fondateurs du Canada et du statut particulier qui en découle pour le Québec, leur foyer national, la reconnaissance élargie du français comme l'une des deux langues officielles ». Un autre passage du livre qui sera longuement discuté par les analystes est celui dans lequel Johnson «...tien[t] à dire clairement que la Confédération n'est pas une fin en soi; et que si, après avoir tout tenté pour la rendre également habitable à nos deux communautés culturelles, nous constatons un jour la vanité de nos efforts, elle ne nous paraîtra plus digne d'être sauvée.» L'année suivante, la victoire de l'Union nationale permettra à Daniel Johnson de devenir premier ministre du Québec.

Et c’est à ce titre qu’il recevra le général Charles de Gaulle en 1967 à l’occasion de l’Exposition Universelle de Montréal, visite qui allait déboucher sur le célèbre « Vive le Québec ! Vive le Québec… libre ! ».

À partir de là, l’histoire se met à débouler. Tous les dispositifs d’endiguement de l’élan du Québec vers son indépendance mis en place par les fédéralistes n’empêcheront pas la multiplication d’initiatives tant publiques que privées inspirées par l’esprit de la Révolution tranquille pour l’aider à y parvenir sur tous les plans, économique, social, culturel ou politique, et, huit turbulentes années après sa formation, le Parti Québécois parviendra à prendre le pouvoir.

Il se retrouve investi de tous les espoirs. Si au début il parvient à livrer la marchandise avec des mesures qui frappent l’imaginaire collectif (régime « sans faute » en assurance automobile, création de la SAAQ, Charte de la langue française, etc.), il se retrouve assez rapidement confronté à son engagement de tenir un référendum sur l’avenir constitutionnel du Québec.

Les ambiguïtés non résolues de sa position constitutionnelle vont se refléter dans la question posée, et il ne parviendra pas à convaincre plus de 40 % des électeurs. Les Québécois ne veulent pas faire les frais de l’indépendance, et le PQ n’était pas parvenu à les convaincre que ce ne serait pas le cas.

Même si le PQ est réélu peu après le référendum de 1980, les résultats de celui-ci le contraignent à laisser au camp fédéraliste l’initiative des changements constitutionnels. Or non seulement les résultats ne seront-ils pas plus brillants que ceux du PQ, mais ils auront en outre pour effet d’affaiblir considérablement la légitimité du régime fédéral comme j’ai eu l’occasion de le souligner dans mon ouvrage intitulé « La prochaine étape : Le défi de la légitimité » paru aux Éditions Stanké en 1997 dans la foulée du référendum de 1995.

Et encore, il faudra attendre jusqu’à la publication de l’excellent ouvrage de Frédéric Bastien, La Bataille de Londres, au printemps de 2013 pour découvrir toute l’étendue du fiasco constitutionnel de Trudeau en 1982.

Les dernières années du second mandat du PQ seront marquées par son dur affrontement avec la partie de sa base traditionnelle issue du mouvement syndical qui ne comprendra pas que la dure récession et ses conséquences désastreuses sur les finances publiques que devait alors affronter le gouvernement ne lui laissaient pas d’autre choix que de revenir sur des avantages consentis au secteur public lors d’une ronde précédente de négociations.

Dans ce bras de fer historique, le PQ semble avoir été incapable d’établir le lien entre le sacrifice demandé à la population dans son ensemble, et notamment aux salariés du secteur public, et l’intérêt supérieur du Québec et le bien commun alors qu’il avait toute la crédibilité requise pour le faire, ce qui n’est certainement pas le cas du PLQ aujourd’hui, au moment où notre situation budgétaire est grave et où se profile à l’horizon une autre crise économique

Le retour des Libéraux au pouvoir à Québec en 1985 a été précédé de peu par l’élection d’un gouvernement Conservateur à Ottawa sous la direction de Brian Mulroney. Conscient de la gravité du refus du Québec d’adhérer à la Constitution de 1982 et s’étant engagé à le ramener dans le giron constitutionnel canadien « dans l’honneur et l’enthousiasme », Mulroney relance le processus des négociations constitutionnelles qui débouchera, dans un premier temps, sur l’Accord du Lac Meech.

Cet accord, sujet à la ratification du parlement et des législatures provinciales, prévoit la reconnaissance par le gouvernement fédéral et les provinces des cinq demandes minimales du Québec pour réintégrer la famille constitutionnelle du Québec (la société distincte, le droit de veto sur les amendements à la Constitution, le droit de retrait avec compensation des programmes fédéraux dans les domaines de compétence provinciale, des pouvoirs accrus en immigration, la participation du Québec à la nomination des juges québécois à la Cour suprême).

Le processus de ratification avorte le 22 juin 1990 après la recommandation d’un comité (présidé par Jean Charest, alors ministre fédéral) d’apporter 23 modifications à l’Accord et le refus des législatures du Manitoba et de Terre-Neuve d’y donner suite.

Alors premier ministre, Robert Bourassa profite des dernières heures de la session à l’Assemblée Nationale pour faire le bilan de cet échec, et il déclenche un tonnerre d’applaudissements lorsqu’il déclare :

« Quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le Québec est, aujourd'hui et pour toujours, une société distincte, libre et capable d'assumer son destin et son développement ».

Le lendemain, il choisit de s’adresser solennellement aux Québécois depuis le salon rouge et leur donne l’assurance que son seul guide pour la suite des choses sera « l’intérêt supérieur du Québec […] et du peuple québécois ».

Ces deux interventions sont tellement fortes et créent une telle impression sur les Québécois qu’elles entraîneront le Québec dans une dynamique irrésistible qui conduira à l’élection du Parti Québécois sous la direction de Jacques Parizeau en 1994 et à la tenue d’un référendum sur la souveraineté en 1995, malgré tous les efforts faits par le camp fédéraliste pour renverser la vapeur.

En fait, ces efforts, qui comprendront l’organisation d’un référendum pan-canadien pour tenter de valider le « sous-Meech » que constitue l’Accord de Charlottetown, paraîtront en comparaison si pitoyables qu’ils contribueront à jeter encore plus de discrédit sur le fédéralisme et ses partisans.

La preuve a donc été faite à aux moins deux moments de notre histoire que le rappel du caractère distinct du Québec, de sa liberté, de sa capacité à assumer son destin, et de l’importance pour quiconque le dirige de se donner pour guide l’intérêt supérieur du Québec et des Québécois, constitue un important vecteur de progrès politique, social, économique, et culturel, et mène inexorablement à son émancipation, voire même à son indépendance.

Le Parti Québécois devrait s’en inspirer et profiter du fait qu’il est le seul à avoir encore la crédibilité nécessaire pour se doter d’un programme qui en serait un parfait reflet. Ni le PLQ, ni la CAQ, ni QS ne sont en mesure de le suivre sur ce terrain.

Le PLQ parce qu’il est prêt à signer telle quelle la Constitution de 1982 et qu’il a systématiquement privilégié les intérêts particuliers au détriment du bien commun au cours de ses derniers mandats. La CAQ parce qu’elle refuse d’envisager la possibilité pour le Québec d’assumer son destin, et que sa vision de la société québécoise est trop étroite pour embrasser le bien commun dans sa totalité. Et QS parce que son emprise sur les valeurs de la société québécoise est trop réduite pour lui permettre de jouer sur la scène politique québécoise un autre rôle que celui de trublion dans lequel il faut lui reconnaître qu’elle excelle.

Souhaitons que le PQ, ses diverses instances, de même que les candidats déclarés ou non à sa direction, trouveront plus utile d’éviter le piège de la division que lui tendent ses adversaires, et de se concentrer davantage sur les conditions de la reprise du pouvoir, condition sine qua non de la réalisation éventuelle de l’indépendance, que sur le départage des responsabilités dans la défaite du 7 avril dernier.


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21 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2014

    Le pays, nous l’avons déjà. Ce qui nous échappe, c’est son contrôle.
    Un autre exemple de ce qui nous attend:les techniques pour discréditer le référendum d'Ukraine.
    http://www.infowars.com/ukraine-claims-to-have-detained-terrorists-with-100000-pre-marked-referendum-ballots/
    C'est ce que je n'ai jamais pris du PQ avec sa naïveté angélique apparente comme quoi la démocratie parlerait point à la ligne par les bulletins de votes.
    Les dernières élections nous prouvent que le PQ n'a jamais compris la leçon du référendum volé de 1995.
    À moins qu'ils l'aient compris et que c'est parfait comme çà?

  • Luc Bertrand Répondre

    7 mai 2014

    Monsieur Le Hir, Pierre Cloutier a raison. Son interprétation de votre texte est peut-être erronée, mais la solution qu'il avance est la conséquence logique qui doit être comprise après tous les errements du Parti québécois depuis 1968.
    "La défense des intérêts supérieurs du Québec" ou "du peuple québécois" est un mantra galvaudé par TOUS les partis politiques, fédéralistes comme souverainistes. A part la minorité anglophone et les groupes ethniques qui usent de tous les stratagèmes permis par les vides juridiques créés par les jugements de la Cour suprême du Canada contre nos lois pour s'y intégrer au lieu de la société civile francophone, personne n'oserait aller à l'encontre d'un tel engagement solennel. La véritable question que les électeurs doivent se poser est de savoir:
    1. De quel Québec est-il question? Le Québec français? La nation québécoise? Le Québec économique ou financier? L'ensemble de la population québécoise? et
    2. Qu'entend-on par "intérêts supérieurs"? Ceux liés au droit à l'autodétermination du peuple québécois? Ou seulement ceux respectant les domaines de compétences que nous reconnaît la constitution canadienne?
    Étant donné l'incapacité du commun des mortels d'établir ces différences pourtant fondamentales, tout un chacun n'y voit que du feu. De là la division du vote francophone. Pour le vote anglophone et des ethnies qui s'y greffent, la question ne se pose même pas, le PLQ étant ouvertement fédéraliste et clairement pro-canadien, surtout depuis Daniel Johnson-fils.
    Étant donné que, d'ici à ce que le Québec devienne effectivement un pays, les compétences fédérales continueront à être assumées par Ottawa, il ne sert plus à rien de risquer le discrédit de la gouverne provinciale pour tenter de faire la démonstration à l'effet que le Québec serait mieux servi en les exercant lui-même. Cette démonstration peut être très bien faite pendant que le PQ est dans l'opposition.
    C'est donc uniquement par un programme gouvernemental véritablement national que le PQ saura convaincre les Québécois de lui confier le mandat de le réaliser, donc en faisant fi de l'autorité d'Ottawa. Si le PQ obtient un mandat majoritaire avec un tel programme, le Canada sera placé devant l'obligation de respecter sa signature de la résolution de l'ONU sur le respect du droit à l'autodétermination de la nation québécoise qu'il a lui-même reconnu en novembre 2006. Sinon, le gouvernement du Québec devra en appeler aux instances des Nations Unies pour trancher le litige.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mai 2014

    Richard LeHir :
    «Je me propose d’explorer dans un texte à venir les perspectives et les solutions qui s’offrent à nous sur les plans économique, social, culturel et politique pour convaincre les Québécois que l’indépendance est la meilleure solution pour eux.»
    Santé (urgences, accès universel, délais de traitement, etc.); Transports - infrastructures, énergie; Sécurité publique et protection du territoire; Culture, langue, etc.; Éducation - qualité de l'enseignement, accès à tous, privatisation, écoles confessionnelles; Économie, nos atouts - comment les faire jouer en notre faveur; Institutions et constitution; Relations internationales, bi-latéralisme, multi-latéralisme.
    Tout ceci est à la fois très intéressant et très ambitieux. Pourquoi ne pas commencer par un énoncé de politiques dans chacun des domaines et inviter ensuite des participants à enrichir les propositions. Est-ce possible de structurer votre projet pour établir un programme politique valable pour les dix prochaines années, ayant pour axe principal les intérêts supérieurs du Québec et le bien commun ? Une feuille de route que nous n'avons jamais eu, en fait que je ne me souviens pas avoir revu depuis le programme politique du RIN de 1966, mais plus étoffé.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    5 mai 2014

    Réponse @ Pierre Cloutier
    N'étant pas psychanalyste, je ne chercherai pas à comprendre pourquoi vous tentez de faire dire à mon texte ce qu'il ne dit pas.
    La défense et la promotion des intérêts supérieurs du Québec ne sont en rien incompatibles avec la recherche de l'indépendance du Québec.
    Bien au contraire, j'estime qu'elles donnent un sens à cette recherche, un sens que nous avons perdu de vue depuis longtemps.
    Je me propose d'explorer dans un texte à venir les perspectives et les solutions qui s'offrent à nous sur les plans économique, social, culturel et politique pour convaincre les Québécois que l'indépendance est la meilleure solution pour eux.
    D'ici là, je vous serais reconnaissant de ranger vos vitupérations et vos oukases au placard.
    Richard Le Hir

  • Pierre Cloutier Répondre

    5 mai 2014

    Pour faire l'indépendance, cela prend 2 ingrédients :
    1 - un chef indépendantiste charismatique et déterminé à la Parizeau ;
    2 - une proposition d'indépendance au peuple québécois lors de la prochaine élection.
    Quant à la défense des intérêts supérieurs du Québec et du bien commun, il n'y a rien de très original là-dedans. Tous les partis politiques provinciaux ont cela comme obligation et tous prétendent le faire.
    Dans un tel contexte, la seule façon pour le PQ de défendre les intérêts supérieurs du Québec et le bien commun c'est en leur présentant une proposition d'indépendance nationale et en en faisant la défense et l'illustration.
    Le Parti Québécois doit redevenir un parti indépendantiste. Pas un parti autonomiste.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2014

    M. Richard LeHir
    Lorsque vous affirmez dans votre texte et je vous cite: Devenir indépendant, c'est récupérer les pouvoirs qu'on a pas pour les exercer, dans la pays qu'on a, sans dédoublements ou chevauchements inutile ou inefficace comme c'est le cas à l'intérieur du régime fédéral et surtout dans les seuls intérêts du Québec et des québécois,...fin de citation.
    Il est bien évident que ce sont des avantages inhérents à l'indépendance du Québec avec le retour des impôts que verse le Québec au fédéral. Mais comme le disait si bien ce grand patriote de chez-nous, Pierre Falardeau, cinéaste, je doute tout comme lui qu'un ou plusieurs québécois donnent leur vie pour cela mais peut-être pour la LIBERTÉ qui somme toute, est autre chose.
    SUR CE, CONTINUEZ VOTRE BEAU TRAVAIL M. LE HIR

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2014

    Pourquoi avons-nous tant d'intérêt à être différent et vouloir rester nous-mêmes. Je me suis posé la question. Voici la réponse:
    Comment faits-on pour faire disparaître une nation, on lui "vends"
    les bienfaits du multiculturalisme qui lui enlève sa sensibilité, les
    bienfaits de la mondialisation lui enlève son odeur et les bienfaits des
    multinationales qui lui enlève sa saveur.
    Il ne manque qu'à accolé à cette nation un "Trade-Mark" pour qu'il
    devienne un produit de consommation. S'est simple, facile à comprendre mais combien vrai. S'est pourquoi j'aime tant le Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2014


    ''Les Québécois n’on pas besoin d’un pays, il en ont déjà un, le Québec.''
    Ne reste que la reconnaissance à l'international pour nous retourner l'image que nous sommes bien reconnus comme nation.Mais pour l'instant le Canada a comme stratégie d'ignorer notre nature distincte et notre combat pour la développer dans l'espoir que sans ce miroir identitaire nous n'ayons aucune balise autre que le fédéralisme pour s'y retrouver.
    Un exemple récent de çà,vers la fin de ce long débat(en anglais),à 1hre 49minutes 30 secondes,l'avocat d'origine juive Alan Dershowitz parle de son rôle de consultant auprès du gouvernement Trudeau en 1970, lorsque vint le temps d'envoyer l'armée au Québec et de faire perdre toutes les libertés civiles aux québécois.
    Nul part le mot Québec n'est prononcé.
    Il dira plutôt que ces mesures de guerre ont privé tous les canadiens de leurs libertés civiles suite à l'enlèvement de 2 personnes par des terroristes...
    Le tout est associé bien sur aux attentats du 11 septembre 2001 et de la justification des mesures de surveillance totales de la NSA dénoncées par Edward Snowden.
    L'histoire du Québec?Cela n'a jamais existé pour ce professeur de droit à l'université de Harvard et il le dit haut et fort devant le monde entier.
    Débat très intéressant dans l'ensemble surtout dans le cadre d'un nouveau premier ministre québécois ayant déjà travaillé pour le SCRS.
    Participants:
    Glenn Greenwald Alexis Ohanian Michael Hayden et Alan Dershowitz.
    The Intercept,2 May 2014
    https://firstlook.org/theintercept/2014/05/02/livestream-munk-debate-surveillance-greenwald-hayden/

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2014

    C'est révoltant!
    Voila ce que mon garçon a dit après que je lui ai annoncé qu'on s'apprêtait à démolir l'aérogare de Mirabel. Parce que mon garçon, habituellement, comme bon nombre de sa génération, ne bronche pas beaucoup sauf cette fois-ci.
    Pourquoi un tel scandale, une telle tragédie, une telle absurdité qui s'est terminée avec le changement de nom de l'aéroport de Dorval qui se nomme maintenant PET, décision de Jean Chrétien, ne fasse pas parti des cours d'histoire?
    J'incite tous les intervenants de ce site, députés, historiens, à réagir en expliquant aux nouveaux arrivants, aux nouvelles générations, aux anesthésiés québécois que nous sommes devenus, comment un gouvernement fédéral (PET, Chrétien, Lalonde, Ouellette) a réussi ce sabotage économique avec des conséquences innommables sur notre territoire, à partir d'Ottawa.
    Vers la démolition de l'aérogare de Mirabel
    http://ici.radio-canada.ca/regions/montreal/2014/05/01/004-mirabel-demantele-adm-aeroport.shtml

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mai 2014

    Monsieur Gignac, je vous suggère de lire l'article récent de Danic Parenteau. Il est sur le site de Vigile. Avant les stratégies et les tactiques, il faut redéfinir l'idée d'indépendance auprès de la population, c'est-à-dire sa pertinence. Vous et moi et d'autres avons besoin de réfléchir à ce sujet. Vous êtes impatient, moi aussi, mais je refuse de diriger ma frustration contre les gens qui veulent la liberté de notre Nation. Cessons de jouer le jeu des fédérastes. Ceux-ci, malgré leurs différences, se tiennent contre nous. Tout est question de rapport de force et de perception.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mai 2014

    @ Martin Lauzon
    Le message du PQ envoyé à la population québécoise est le suivant: VIVE LA "CHOUVERAINETÉ" DU QUÉBEC À L'INTÉRIEUR DU CANADA (BON GOUVERNEMENT PROVINCIAL). Franchement, pas fort! pas fort!
    André Gignac 2/5/14

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2014

    @ André Gignac
    Bravo monsieur Gignac, continuez à bouder dans votre coin en pensant que vous détenez la vérité et à blâmer les gens du PQ et à diviser le vote. C'est merveilleux d'avancer par en arrière. C'est justement à cause de cette attitude que la population ne nous suit pas. Si, en 2012, ON et QS étaient restés au PQ, on serait majoritaire et en train d'avancer. Plus important d'avoir raison que de se battre avec les autres à la libération de notre peuple. Si on applique pas ma stratégie d'accession à l'indépendance, moi je boude et je nuis, c'est ca que vous voulez vraiment. Le pays avant l'orgueil, monsieur Gignac, c'est ce que je veux.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2014

    J'aime bien la ré-écriture que fait Cpolitik du premier article du PQ.
    À ce compte là, il faut parler avec précision : mettre l'«indépendance nébuleuse» de coté puisque l'indépendance tout court n'aura jamais trouvé d'échos au sein du PQ (son aile parlementaire), avec pour conséquence le discrédit du PQ lui-même (qui est réel) et la nébulosité croissante du projet. Le PQ a toujours formé des parlementaires provinciaux nationalistes et non des combattants indépendantistes, pour dire les choses telles quelles sont.
    Faute d'investir massivement une association indépendantiste de masse (comme p.e. Le Québécois), bien que ceci ne soit pas mutuellement exclusif, il faut ramener les ambitions exprimées dans les assemblées patriotiques électorales au niveau des capacités d'engagement des parlementaires. Rien ne sert aux instances péquistes d'envoyer les parlementaires défendre un programme audacieux, ils ne veulent pas. C'est peut-être à regret, mais on n'y peut rien pour l'instant.
    Les capacités d'engagement d'une éventuelle aile parlementaire concernent (et s'arrêtent ?) à la défense d'un programme d'occupation optimale des champs de compétence provinciale. Ce qui est déjà beaucoup à la lumière du projet anglo-saxon de nous faire graduellement disparaître du monde. Les programmes politiques audacieux n'ont jamais eu la cotte auprès des parlementaires (qui on le sait mènent le parti). Ils ne les ont pas endossés, surtout lorsque la tendance indépendantiste y était marquée.
    L'expérience historique avec le PQ montre que c'est rarement le programme qui est déterminant mais les qualités et engagements de l'équipe. À ce niveau, il faudra voir en temps et lieux pour la prochaine fois. Avouons que le membership du PQ a plus d'une fois mis à sa tête des amateurs mal préparés, qui, tout en sachant parler aux membres, n'accordaient aucune importance à l'indépendance dans leur ordre du jour et dans leur liste de priorités. Contrairement à plusieurs, qui sont encore prêts à jurer de leur appui à un nouveau chef, vite fait bien fait sur des présomptions et des projections, je crois que par prudence et expérience il faudrait attendre et voir avant de juger. D'ailleurs cette tendance à se jeter aux pieds d'un chef à tous les cinq ans pour le renier ensuite est inquiétante par le manque de maturité politique qu'elle inspire.
    Je suis d'avis qu'un revirement complet s'impose dans la tradition et la mentalité péquistes et je ne vois pas comme un bon signe la complaisance avec laquelle beaucoup sur ce site sont prêts à passer l'éponge ou restent dans le déni de la rebuffade populaire du 7 avril, pour refaire à la hâte une unité de façade, surfant sur des années et des années perdues pour ne pas les voir. C'est triste et peu rassurant. Il y a des responsables et peut-être des responsables derrière les responsables et peut-être des intérêts derrière... Sans s'appesantir sur le bilan des années passées, il serait irresponsable d'en faire l'économie. Jusqu'ici les analyses allant en profondeur restent assez rares.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2014

    Monsieur Le Hir
    Comment voulez-vous que les Québécois accèdent au plein contrôle de leur état national, le Québec, en votant comme ils l'ont fait à la dernière élection? C'est pitoyable! Le PQ que je considère une grosse faillite politique en est la cause. Si depuis sa fondation, ce parti avait préparé les Québécois avec une bonne pédagogie sur l'indépendance, avec tous les avantages à tirer pour le futur pays; nous ne serions pas, aujourd'hui, pris dans ce merdier jusqu'au cou. À force de ménager la chèvre et le chou entre le bon gouvernement et la souveraineté (mot sans résonance en passant!), nous ne sommes pas plus avancés, collectivement, même après deux référendums perdus en plus. Le PQ, c'est un parti électoraliste et de carriéristes, point à la lettre!
    Tant que le mouvement indépendantiste ne fera pas une fusion de tous les partis dédiés à cette cause et tant que toute L'ACTION POLITIQUE NE SERA PAS AXÉE STRICTEMENT ET SEULEMENT SUR LE QUÉBEC, n'y pensez pas au pays puisque les Québécois fonctionnent en double (fédéral, provincial, anglais, français etc..). C'est malheureusement ça, souffrir de confusion identitaire, de schizophrénie collective. En plus, nous traînons avec nous un vieux fond religieux assez culpabilisant merci! Les mercenaires de la presse parlée et écrite savent l'exploiter; on l'a vu encore durant la dernière élection.
    Vers la fin de cette dernière élection, Option nationale a offert de se fusionner au PQ avec ses jeunes membres dynamiques prêts à travailler sans relâche sur le terrain pour véhiculer l'idée du pays. Jamais je ne l'ai lu, quelque part, que ça l'intéressait le PQ. Le PQ est figé dans le temps comme le Sphinx mythique des Égyptiens et des Grecs. Les dirigeants de ce parti se prennent pour les possesseurs de la vérité politique au Québec.
    Aux deux dernières élections, j'ai voté pour Option nationale et je n'ai aucun regret. Il vaut mieux être sincère avec soi-même et avec ce en quoi on croit que de se prostituer pour le PQ qui est un parti politique brûlé et qui s'en va nulle part. Des sauveurs comme chefs de parti, je n'y crois pas; Superman, c'est dans les bandes dessinées! C'est un peu raide ce que j'ai à dire mais que voulez-vous, je suis capable de vivre avec ça.
    André Gignac 1/5/14

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2014

    Ce contrôle sur notre pays n'est pas seulement un enjeu de débat théorique mais un enjeu concret qui touche tous les Québécois.
    Par exemple, les libéraux s'apprêtent à vendre Hydro-Québec. Voici ce que nous avons à perdre de cette aventure:
    http://www.mondialisation.ca/dix-bonnes-raisons-detre-contre-la-privatisation-dhydro-quebec/5380001
    Entre autres, Pierre Dubuc, l'auteur du texte, soulève le point suivant:
    "Sixièmement, Jean-François Lisée admet lui-même que si plus de 10% de ses actions sont détenues par des intérêts privés, Hydro-Québec perd son statut de société d’État et est assujettie à l’impôt fédéral. 19% de ses profits, soit 500 millions $ par année, se retrouveraient alors dans les coffres d’Ottawa."
    C'est en défendant des enjeux concrets d'intérêt public comme celui-là que le Parti québécois va rallier les Québécois.

  • Carole Jean Répondre

    1 mai 2014


    Excellent texte de votre part M. Le Hir.
    En effet, votre analyse est juste. Les Québécois ont construit le Québec. C’est leur pays. Ils s’y sont établis depuis près de cinq siècles. Ce qu’ils n’ont pas, c’est le plein contrôle politique de ce pays pour qu’il s’épanouisse et prospère en tant que seul état francophone en Amérique du nord.
    Pour paraphraser votre texte, voici ce que je proposerais comme nouvel article un du Parti Québécois avec l’objectif de faire une grande coalition nationale :
    ART. 1 : Le Parti Québécois est voué à la défense et à la promotion des intérêts supérieurs du Québec et du bien commun.
    Il a pour buts de défendre le statut de la langue française en tant que langue officielle du Québec, de récupérer tous les pouvoirs nécessaires à la survie du Québec en tant que seul état francophone en Amérique du nord et de favoriser l’accession du Québec au statut de pays indépendant.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    1 mai 2014

    Tout à fait! Merci pour ce texte.
    Le pays nous l'avons déjà.
    A partir de là, on fait quoi ?
    Nous avons ici meme sur Vigile des centaines de collaborateurs potentiels. Comment les interpeller à un projet commun?
    Comment permettre à Vigile de donner à ce pays, les moyens de ses ambitions ?
    Miser sur nos forces, répondre à nos besoins et agir comme vecteur de "pairage" entre nous.
    Un grand troc intelligent entre-nous. Le pays il est là.
    Faire plus et mieux avec moins à travers une collaboration optimale entre nous.
    Y a t'il quelque chose qui m'échappe ici ?

  • François Ricard Répondre

    1 mai 2014

    En autant que la prise du pouvoir a comme but de doter le Québec d'une république démocratique oû le peuple sera le seul souverain.
    Surtout pas de gouvvernance souverainiste ou de bon gouvernement.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 mai 2014

    @ Martin Lauzon
    Les luttes fratricides dont vous faites mention dans votre commentaire sont causées par les dirigeants du PQ qui sèment le désaccord dans les rangs indépendantistes en ne jouant pas franc jeu sur la question de l'indépendance nationale du Québec. À jouer sur deux plans, c'est-à-dire, pour la "chouveraineté" d'un côté et pour le bon gouvernement de l'autre côté, le PQ récolte ce qu'il a semé, soit l'ambiguïté et la division des forces indépendantistes.
    Que ce parti joue donc franc jeu et le regroupement souhaité des forces indépendantistes se fera rapidement. Le PQ, même si vous n'aimez pas mon expression, est un parti de carriéristes et ce parti se fout carrément de l'indépendance. La preuve: depuis sa fondation, en 1967 ou 68, on attend toujours le pays au Québec. Et si notre jeunesse est si dépolitisée, c'est parce que le PQ n'a pas fait de pédagogie sur l'indépendance. J'aime mieux voter pour l'Option Nationale; avec eux, vous savez où ils s'en vont. Les gens, vraiment déçus du PQ, devraient investir ce parti pour l'avenir du Québec parce que le PQ est définitivement un parti brûlé.
    André Gignac 1/5/14

  • Marcel Haché Répondre

    1 mai 2014

    Je partage totalement le point de vue de votre texte, Richard Le Hir.
    Dans Meech, ce n’était pas la « reconnaissance » d’une société distincte qui était le plus prometteur. Nous l’étions et Nous le sommes encore « distincts ». L’électorat du Nous ressent cela encore. Ce n’est pas, à mon sens, la première chose à constitutionnaliser.
    Ce qui était prometteur, aussi bien pour les fédéralistes québécois que pour les indépendantistes, c’était « retrait avec pleine compensation financière ». Le fédéralisme aurait pu évoluer dans un sens... Avec ça, tout le Québec aurait été en voiture…et tous les gouvernements québécois successifs auraient pu profiter d’une bouffée d’air, plutôt que de devoir subir continuellement des déficits budgétaires qui Nous asphyxient au point que Nous sommes plus capables de Nous mettre un pied devant l’autre.
    La part d’impôt que nous payons à chaque semaine à chacun des deux ordres de gouvernement a été modifié à la hausse en faveur du Québec durant les années soixante. Ni le Canada, ni le Québec, bien sûr, ne sont tombés sur le cul pour cela !
    C’est 1982, sans aucun doute, puis cette asphyxie continuelle de nos finances publiques, qui sont directement en cause pour ce qui est de la montée du West Island (P.L.Q.) aux affaires. Le P.L.Q. a subi une dérive terrible depuis 1982, qui l’a vidé du peu de nationalisme qu’il a déjà eu. C’est précisément cette donnée qui n’a pas été prise en compte par le P.Q. depuis bien avant la venue de Pauline Marois.
    Bien humblement, je crois que les péquistes n’ont pas pris toute la mesure du terrain politique sur lequel ils peuvent jouer, terrain que le P.L.Q. a été forcé d’abandonner. C’est parce que le terrain de jeu des libéraux est devenu aussi étroit qu’ils ont fait cette campagne aussi dure sur l’idée bouffonne du référendum en 2014. Ils sont littéralement dressés contre nous, les indépendantistes, avec Nous derrière nous si… si évidemment le P.Q. s’occupait de ce qui se passe vraiment autour de lui, et en particulier dans le P.L.Q. du West Island. Bref, s’il était un peu moins egocentrique, le P.Q. il le verrait déjà le Pays.


  • Archives de Vigile Répondre

    30 avril 2014

    C'est vraiment l'angle d'approche le plus prometteur pour la suite des choses. Évitons de tomber dans le jeu du blâme et des conflits fratricides. Ce que vous décrivez ressemble beaucoup à l'approche de René-Marcel Sauvé. Cependant, arrêtons de cacher notre propre peur derrière la peur de notre Nation face à l'indépendance. Il faut être à l'offensive comme un rouleau compresseur. Nous ne sommes pas à l'aise encore avec cette attitude. Le discours indépendantiste doit se concentrer d'abord sur le projet et sa diffusion, ensuite les moyens et ce, en faisant appel à la base, c'est-à-dire au regroupement des forces souverainistes de tous horizons. Les gens ont besoin de sentir qu'ils ont des leaders cohérents, déterminés et qui savent où ils vont. Il est temps d'avoir, nous aussi, des médias indépendantistes ayant une large diffusion. C'est possible seulement si on arrête de se manger entre nous autres et de s'accuser d'hypocrite, de traître ou de carriériste. Les procès d'intention ca suffit!.