Le pape de l’immigration

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En faisant fi de la grogne populaire, le maire sait-il qu’il devient l’allié objectif des mouvements d’extrême droite ?





Après le pape du rap, le pape du Mac, le pape François, voici le pape de l’immigration, le premier magistrat de la métropole, Son Honneur l’honorable Denis Coderre, qui a rappelé hier en point de presse que Montréal est une ville « sanctuaire ».


Cela s’appelle vivre à l’intérieur d’une bulle... papale.


Ma foi, qui conseille le maire ces jours-ci ? Les mêmes qui s’occupent des communications chez Air Transat ?


Pour les demandeurs d’asile en provenance des États-Unis, le concept de « ville sanctuaire », inspiré des cités refuges de l’Ancien Testament, a un sens bien précis : ce sont des lieux sûrs d’où on ne peut être déporté. Ce qui n’est pas le cas ici.


Attrape-nigaud


L’adoption de la déclaration faisant de Montréal une ville sanctuaire, en février, par le Conseil municipal, est une fiction, un symbole creux, même si le maire a décrit l’occasion comme « historique ». Quand on représente Dieu sur terre, on dit bien ce que l’on veut.


Neuf jours plus tard, l’organisme d’extrême gauche Solidarité sans frontières dénonçait l’initiative en ces mots :


« Le maire et les conseiller.es devraient cesser de prétendre que Montréal est un “sanctuaire” pour les personnes réfugiées et migrantes. Faire cette allégation sans mettre en place des mesures tangibles pour véritablement protéger toutes les personnes migrantes, réfugiées et sans-papiers est à la fois trompeur et gravement irresponsable. »


Protection nécessaire


Les sans-papiers devraient pouvoir être soignés sans crainte d’être expulsés. Une victime de violence conjugale sans statut devrait pouvoir appeler la police sans être elle-même arrêtée. Mais si un policier découvre qu’un individu à qui il donne une contravention pour excès de vitesse n’a pas le droit de vivre au Canada, peut-il regarder dans l’autre direction ?


Non. Les lois canadiennes sont différentes. Et puis, tout cela, c’est de la « pontification », car ceux qui traversent illégalement la frontière mais qui sont contrôlés ensuite par les services frontaliers ne peuvent être expulsés.


En informant le monde entier que Montréal est une ville « sanctuaire », le maire fait entrave aux efforts des leaders de la communauté haïtienne qui tentent de diffuser l’information qu’il ne suffit pas de traverser la frontière pour être accepté comme résident permanent au Canada, ce que suggèrent des organismes communautaires haïtiens américains et des passeurs plus intéressés à faire la passe qu’à faire le bien.


Crise de l’information


La couverture télévisuelle de l’arrivée des demandeurs d’asile au Québec est pitoyable.


On se contente de braquer des micros sous le nez de demandeurs très heureux d’être enfin ici, de bénévoles frustrés par le manque de ressources et d’activistes altermondialistes anticapitalisme déguisés en humanitaires désintéressés, comme le militant et anarchiste Jaggi Singh, de Solidarité sans frontières, dont l’invitation à manifester hier au stade olympique clamait : « Bienvenue aux réfugiés ! Expulsons les racistes », c’est-à-dire les Québécois qui communient à l’autel du dicton « charité bien ordonnée... »


Le Canada est et doit demeurer une terre d’accueil incomparable, dans le respect de tous et, autant que possible, dans le respect des lois, à moins que la sécurité d’un individu soit menacée dans l’immédiat.


En faisant fi de la grogne populaire, comme il l’a fait pour le Grand Prix électrique, le maire sait-il qu’il devient l’allié objectif des mouvements d’extrême droite ?




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