Respectons le choix de la population: Vox populi, vox Dei

Le mouvement laïque sombre-t-il dans l'extrémisme?

Les souverainistes n'interdisent pas l'Ô Canada avant un match

Tribune libre

Je m'attends à un barrage d'opposition de la part de nos amis du Mouvement Laïque Québécois (MLQ), mais je fonce résolument car je trouve qu'ils commencent vraiment à exagérer.

Lorsque j'observe ébahi leur récent acharnement contre le coloré maire de Saguenay, je leur lance un appel au calme et les invite à reconsidérer leur action.

Tout le monde est d'accord sur le principe de la laïcité, mais ce n'est pas de cela dont il est question dans le cas qui nous occupe, mais bien de respecter les éléments qui forment les diverses manifestations de notre identité nationale.

Je suis fermement convaincu que les membres du MLQ sont animés de bonnes intentions mais je crois que leur excès de zèle commence à les faire percevoir comme des activistes sectaires et surtout aveuglément obsédés qui vont à l'encontre du désir de la population.

Dans une perspective nationaliste, il faut respecter l'apport de nos ancêtres et le patrimoine qu'ils nous ont légués. L'un des éléments constitutifs de notre identité en est la religion catholique. Bien que la plupart des gens ne soient plus pratiquants, ils gardent un attachement valable aux valeurs enseignées par celle-ci et ont recours périodiquement à l'usage des sacrements.

Le respect de nos symboles religieux est acquis dans la population et chez nos dirigeants politiques. Il est clair pour tous qu'ils font partie de ce que nous sommes et qu'à ce titre ils n'ont pas à être bannis de la sphère publique. Et soyez sans crainte, gens du MLQ, aucun Monseigneur en soutane rouge ne viendra tenter d'interférer dans les législations gouvernementales, c'est là une époque bien révolue.

Le danger vient plutôt des autres religions qui cherchent à s'imposer, pas de la nôtre. Respectons les voeux de notre population. Que partout les signes de la religion catholique soit maintenus, mais qu'aucune autre religion ne puisse en faire autant. C'est la logique du bon peuple qui permet de consolider nos acquis immémoriaux.

Le Christ de Rio de Janeiro

Le point de vue se défend de la même manière qu'on impose le français et pas les autres langues. Ici au Québec, c'est comme ça que ça marche, tout simplement. Autrement, cette logique tordue forcerait les Américains à refondre leurs 8 milliards de pièces de monnaie qui comportent la mention "In God we trust" (en Dieu nous croyons). Les MLQuistes font penser aux iconoclastes qui détruisaient toutes les images de l'ancien Pharaon sur les monuments après son décès pour en effacer la mémoire. Dans cette optique, faudra-t-il faire exploser le Christ de Rio de Janeiro sous prétexte qu'il vous fait de l'ombre lorsque vous passez dessous?
Gens du MLQ, ne devriez-vous pas plutôt vous en prendre aux kirpans, voiles, garderies confessionnelles, fenêtres givrées, au lieu de vous attaquer aux symboles respectés des membres de votre propre nation? Car ces nouvelles manifestations sont là les nouveaux signes ostentatoires qui altèrent négativement nos traditions québécoises.

Nous choisissons nos lois pour nous, et si nous voulons le maintien de nos propres signes religieux mais pas ceux des autres, et bien, nous le faisons.


Représentation du Bouddah détruite par des islamistes
Alors que la Cour et le gouvernement s'aplatissent devant toutes les minorités en autorisant le voile, le kirpan, les locaux de prière et les congés religieux spéciaux, les menus scolaires particuliers, et j'en passe, vous voudriez que nos signes à nous disparaissent pour que seuls les leurs règnent en rois et maîtres? Car c'est ce qui se produit dans les faits et que vous contribuez à accentuer. C'est ce qui s'appelle se tirer dans le pied.

Le Québec a besoin de tous ses signes distinctifs incluant ceux qui sont traditionnels et qui font partie de la continuité de notre identité. Il serait mal avisé de nous dépouiller un à un des divers éléments qui constituent ce que nous sommes par rapport aux autres. Et la religion catholique est l'un de ces éléments qui doit être préservé dans le panorama autant pour les athées que pour les croyants. Elle fait partie du patrimoine précieux au même titre que les maisons québécoises centenaires, notre artisanat, les noms de ville, la langue française, etc.


Le Christ de Swiebodzin, en Pologne, inauguré en 2010
Les activistes du MLQ sont un nombre réduit de personnes qui cherchent à imposer à l'ensemble de la population leurs positions extrêmes et qui ne font que discréditer l'idée de la séparation de l'Église et de l'État, ce que personne ne conteste, moi le premier, je le rappelle.

Je les soupçonne de faire partie des gens de la génération post-duplessiste qui cherchent à effacer toute trace de la soi-disant Grande Noirceur (en jargon psychanalytique, on dirait chercher à tuer son Père (1)). Ils donnent l'impression de chercher à assouvir une soif immodérée de puissance et de contrôle sur autrui, en l'occurence une population entière qui désapprouve un tel geste extrême. Mais il ne faut pas aller contre la volonté du bon peuple par soumission aveugle à certains principes. Laissons cela aux ayatollahs et autres mollahs.

Réjean Labrie, de Québec, capitale nationale.
Le Christ de Swiebodzin, en Pologne, inauguré en 2010:
http://mayomo.com/93020-swiebodzin-la-plus-haute-statue-du-christ-au-monde

En complément de lecture:
http://www.vigile.net/Respectons-la-volonte-du-bon

L'éditorialiste Jean-Jacques Samson défend un point de vue similaire:
http://lejournaldequebec.canoe.ca/journaldequebec/chroniques/jeanjacquessamson/archives/2011/02/20110215-100857.html

(1) Tuer son Père est une phrase souvent utilisée pour illustrer le passage à l’âge adulte, la rupture avec l’autorité et les interdits représenté par le rôle du père.

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Réjean Labrie817 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Plus de 815 articles publiés en ligne ont été lus un million 400 000 fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période de plus de 14 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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11 commentaires

  • Maria Teresa Pérez-Hudon Répondre

    21 février 2011

    Bonjour M.Labrie
    Je suis née en Amérique du Sud, peut être l'endroit le plus laïque et le plus catholique au monde. Même si les pays latinoaméricains sont laïques, on ne fait pas un dogme de cela. Au Chili et en Argentine, par exemple, pour les anniversaires des premiers cris de la liberté, les Présidents de la République s'en vont à la cathédrale catholique pour chanter le "tédeum" et en remercier de cette facon le bon Dieu. Dernièrement, les tédéums sont devenus oécuméniques et les chefs réligieux juifs, musulmans et protestants sont devenus du nombre. L'an passée, à l'occasion du Bicentennaire argentin, le Grand Rabin juif a dit à la cathédrale: "Nous fêtons aujourd'hui toutes les années que nous avons passées à nous sentir aussi Juifs qu'Argentins et aussi Argentins que Juifs."
    En 2009, j'étais à Puerto Rico pour Noël. La constitution de cet état libre associé des États Unis déclare que Puerto Rico est un état laïque. Nonobstant, dans l'édifice du gouvernement, on pouvait voir une énorme crêche. J'ai commenté cela à un des gardiens et il m'a repondu: "Madame, moi, je suis bouddiste, mais avant tout je suis portoricain et la crêche est une tradition de mon pays."
    Je me rappelle d'avoir lu une fois que, au Québec, après le Rapport Durham, même les libre penseurs disaient que le seul endroit qui marquait bien la différence entre "eux" et "nous" c'était l'Église Catholique. Chaque perron semble être devenu un champ de bataille.
    Merci de vos mots, M. Labrie. Mon mari, Gérald était un Québécois pure laine et moi, je suis militante souverainiste. Passez une belle journée.
    Maria Teresa Pérez-Hudon

  • Archives de Vigile Répondre

    18 février 2011

    C'est plus facile de s'attaquer aux catholiques qu'aux autres religions. Ce qui horripile c'est de voir des gens qui n'ont aucun mandat parlé en notre nom, comme si nous étions des inaptes à prendre une décision.

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    17 février 2011

    Le catholicisme n’est pas notre religion d’État. Un hôtel de ville n’est pas une église. Un maire n’est pas un aumônier. Le citoyen n’assiste pas à un office religieux lorsqu'il se rend à une assemblée.
    Et toute cette saga n’a aucun rapport avec l’immigration, avec les accommodements raisonnables ou avec les tribunaux britanniques. Lisez la Charte des droits et la jurisprudence du Tribunal institué par cette charte bien québécoise.
    Reprendre comme des perroquets l’argumentaire fallacieux et démagogique du maire-béret-blanc ne fera pas pour autant de sa prière imposée et de ses objets de piété un élément constitutif de « notre » identité nationale. Du moins pas à la mairie.
    Sombrer dans l’extrémisme? Sombrer plutôt dans l’eau bénite, j’ai bien peur.
    JPB

  • Archives de Vigile Répondre

    17 février 2011

    Non! Quatre fois non messieurs Labrie, Bousquet, Jean-François le Québécois et Morin, le mouvement laïque québécois ne sombre pas dans l'extrémisme.Je partage entièrement les propos très nuancés de messieurs Gendron et de celui qui signe L'engagé quand ce dernier affirme qu'il faut laïciser correctement le Québec. Qu'est-ce à dire? Essentiellement réussir la neutralité de l'état dans ses structures et modes de fonctionnement concernant les questions de croyances et de pratiques religieuses. Le MLQ n'en demande pas plus, dans le respect des croyances religieuses les plus diverses. Le MLQ milite pour la neutralité des institutions politiques. Sa cause n'est pas anti-religieuse en soi. Il faut être de mauvaise foi pour l'accuser d'intolérance et d'extrémisme. La mauvaise foi je l'ai vue à l'oeuvre dans les travaux de la commission Bouchard-Taylor et la promotion du concept de laïcité ouverte de même qu'à l'Assempblée nationale avec le vote unanime pour garder le crucifix de Duplessis dans l'enceinte plutôt que de l'honorer comme un témoin de notre histoire en marche en le déplaçant vers le musée du Parlement.Le MLQ ne s'est jamais attaqué à la dimension patrimoniale du phénomène religieux.Je me demande qui sont les vrais extrémistes dans ce dossier.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 février 2011

    J'abonde dans le sens de M. Gendron sur cet aspect de son intervention : «Ce qui écoeure dans cette histoire, c’est qu’on laisse aux juges le pouvoir de décider sur des questions sociétales. C’est débile : on vit une confrontation de chartres. Faudra bien qu’il y ait un débat politique sérieux sur la question un jour.»
    Il aurait été en effet plus respectueux de la part du MLQ de garder le débat dans le cadre des délibérations citoyennes, c'est-à-dire tenter de battre Jean Tremblay par l'expression d'une majorité de voix aux prochaines élections municipales, plutôt que de chercher à faire arbitrer des sensibilités parfois bien enracinées par des institutions issues de la monarchie et d'une Constitution illégitime. En voulant défendre ses positions comme il le fait, le MLQ cautionne un système de juges nommés et s'écarte, selon moi, de sa mission de groupe de citoyens égaux aux autres. Le résultat est d'ailleurs lamentable. Comment admettre, par exemple, que les contribuables de Saguenay soient condamnés à payer 30 000 $ à un citoyen indisposé par la présence de la prière et d'un crucifix. L'arnaque juridique
    ne satisfera personne et risque de mettre de l'huile sur le feu. Je déplore que le MLQ recourt à ce type de procédé, que j'appellerais procédé bulldozer, plutôt que de «sortir, parler, convaincre».
    Le citoyen «indisposé» qui se fait remettre 30 000 $ de l'argent des taxes, serait-il aussi vexé par la toute récente fête de la St-Valentin, une célébration qui remonte aux premiers temps de la chrétienté ? Si le conseil municipal souhaitait une bonne St-Valentin à l'ouverture de la séance du Conseil, risquerait-t-il d'autres poursuites de personnes «indisposées» ? Les laïcs québécois bouderont-ils la St-Valentin parce qu'elle constitue une référence religieuse dans l'espace public ? Nous voyons tout le ridicule dans lequel le recours aux tribunaux dans ce type de circonstances risque de nous entraîner.
    Si nous voulons sortir du multiculturalisme, il faudra bien admettre d'abord que notre laïcité n'est pas neutre mais qu'elle est issue du catholicisme et demeure à cet égard très largement post-catholique. C'est pourquoi les Québécois soulignent massivement la St-Valentin et non la fin du ramadan ou autre. Les religions n'ont pas, en fait, un statut d'égalité au Québec. Il y en a une qui est profondément enraciné dans l'histoire nationale du peuple fondateur, ce que beaucoup de Québécois post-catholique n'ont pas toujours le courage de reconnaître. Le multiculturalisme conduit à rendre toutes choses égales et indifférentes les unes aux autres. Mettre sur un pied d'égalité le crucifix et le kirpan dans notre société - si on rejette le multiculturalisme - est contre-productif car c'est justement ce qui favorise le multiculturalisme. Les symboles du catholicisme sont partout au Québec et ils font partie de notre histoire. Si il faut cesser d'en ajouter, il faut toutefois défendre et respecter ces témoignages de notre passé singulier et s'efforcer de les partager avec tous les nouveaux québécois. C'est, je crois, la seule façon de vivre pleinement une opposition conséquente au multiculturalisme.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    17 février 2011

    On s'incline devant les poignards, les voiles, les turbans au nom du saint respect des cultures millénaires qu'il ne faut surtout pas brusquer et intégrer à notre société, mais on n'est d'une intolérance totale à l'égard de nos cathos, si rétros, si ringards avec leur p'tit Jésus et leur crucifix.
    Athée comme une pierre, indifférent voire plutot méprisant à l'égard des bondieuseries, je vais défendre le maire Temblay qui ne cherche qu'à perpétuer une vieille tradition québécoise.
    Idem pour le crucifix à l'Assemblée nationale. Je ne vais pas reculer devant ceux qui veulent le retirer alors que Montréal compte maintenant plus de mosquées que d'églises catholiques encore ouvertes!



  • L'engagé Répondre

    16 février 2011

    Pour ma part, c'est très simple, la prière a quelque chose de «normatif» et devrait être reléguée au privé. En soi, ce ne serait pas un problème de laisser la prière dans nos institutions encore plusieurs années, mais on veut intégrer les immigrants, les franciser et leur communiquer nos valeurs.
    Que l'on me permette cet emprunt de circonstance : «Avant de critiquer la paille dans l'oeil du voisin, enlève la poutre dans le tien.»
    On ne peut pas gagner la bataille (ou les coeurs) du kirpan au voile, on ne peut pas être contre le fait que les Hassidim exigent d'être évalués à la SAAQ par des hommes, bref on ne peut pas exiger une «certaines soumissions» des néo-Québécois à nos impératifs de laïcité sans nous-mêmes entrer de plein pied dans cette dernière.
    L'argument de la tradition et de l'histoire ne peut être invoquer dans les cas qui impliquent la religion pour la simple et bonne raison que l'on ne peut comparer les religions entre elles, ni sombrer dans le relativisme, sans quoi, nous nous précipitons dans un multiculturalisme que nous condamnons ailleurs.
    En effet, si on prie à l'Hôtel de ville, alors on peut demander un lieu pour se tourner vers la Mecque dans les écoles. Il se trouvera toujours un juge pour trouver discriminatoire de refuser à autrui ce que vous vous accordez pourtant.
    Pour couper court à toute cette histoire, il faut enfin laïciser correctement le Québec. Nous pourrons alors mettre fin aux accommodements et demandes farfelues des communautés qui refusent de s'intégrer et elles ne pourront crier à l'injustice.
    Certaines communautés qui ne veulent rien savoir choisiront alors peut-être le communautarisme ontarien et ça sera à l'avantage des immigrants qui sauront à quoi s'en tenir, des Ontariens et du Québec français...

  • Archives de Vigile Répondre

    16 février 2011

    Votre article est mesuré et je m’en réjouis. Moi le premier, je n’aime pas être gouverné par des juges, mais bien par des élus. Là où je vous donne raison, c’est de conserver les signes religieux historiques qui ont marqué notre histoire. Ici on ne peut pas raser tous les croix et les clochers d’église, comme les Talibans ont rasé les statuts millénaires du Bouddha de Bamiyan. Dans une société de plus en plus laïque comme le Québec, n’allons pas augmenter ou ajouter d’autres signes religieux, qu’ils soient catholiques, bouddhistes, islamistes, juifs ou autres. C’est une simple question de logique que le MLQ (Mouvement laïque Québécois) ne semble pas comprendre, en faisant de la laïcité absolue une religion. Ne tombons pas dans les pièges des intégrismes ou des accommodements déraisonnables.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 février 2011

    Monsieur Labrie,
    Je me considère comme un républicain et je suis pour la laîcité de nos institutions. J'endosse les positions du MLQ, surtout que ce mouvement ne milite pas seulement contre les dérives ostentatoires des catholiques d'ici: dans leur colimateur, il y le kirpan, le voile islamique et toute autre représentation du religieux au sein de nos institutions. Votre texte est un peu tendencieux, car il laisse croire que le MLQ s'acharne uniquement sur les signes ostentatoires chrétiens, ce qui est faux.
    Le MLQ ne milite pas pour le démantèlement de la croix sur le Mont-Royal et il ne s'apprête pas à brûler nos croix de chemins. Il le voudrait, je serais contre. Mais lorsque je vois le crucifix au-dessus du président de l'Assemblée Nationale, je n'y vois pas là un geste de sauvegarde du patrimoine, mais bien un signe qui place un Dieu au-dessus de la volonté des Hommes de se gouverner par eux-mêmes. Même chose pour la prière du maire Tremblay. Ce qui écoeure dans cette histoire, c'est qu'on laisse aux juges le pouvoir de décider sur des questions sociétales. C'est débile: on vit une confrontation de chartres. Faudra bien qu'il y ait un débat politique sérieux sur la question un jour.
    Pour ma part, il ne doit pas y avoir de laïcité à 2 vitesses, une pour "nous", une autre pour les "autres". L'esprit laïque républicain ne doit pas faire d'exception. Nous ne sommes pas encore une république laïque me direz-vous. Moi, je milite pour que le Québec devienne une république laïque, consciente de son passé, mais aussi consciente de qu'elle est aujourd'hui pour mieux se propulser vers demain. De toute façon, il appartiendra aux Québécois de définir cette république, démocratiquement, le temps venu. Dieu ne nous tiendra pas la main,ça j'en suis certain, et toutes les prières du monde n'y changeront rien.
    Vous êtes sans doute croyant. C'est OK. Et je défendrai ce droit totalement et absolument. Je connais mon histoire, et je sais ce que "nous" sommes. Nous n'avons pas besoin de la religion dans nos institutions pour nous affirmer et être. Je vous suggère une bonne cause: la protection - dans le sens patrimonial du terme - de nos vieilles et belles églises qui sont dans la mire des spéculateurs.
    La foi se vit en soi, et avec sa communauté spirituelle. Elle n'a pas à s'afficher au sein de nos institutions démocratiques.
    J'espère sincèrement ne pas vous avoir offensé.
    Un citoyen comme vous, et qui en général apprécie votre contribution sur Vigile.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    16 février 2011

    «Gens du MLQ, ne devriez-vous pas plutôt vous en prendre aux kirpans, voiles, garderies confessionnelles, fenêtres givrées, au lieu de vous attaquer aux symboles respectés des membres de votre propre nation ?».
    Mais, en auront-ils le courage? Car contrairement au fait de s'en prendre au déjà moribond catholicisme québécois, le fait de faire opposition à des sikhs purement intransigeants ou à des extrémistes musulans enragés, peut comporter des risques bien concrets!
    Les sikhs combineront les ressources de leur communauté, pour vous traîner jusque devant la Cour suprême du Canada; alors que les autres, pourront aller jusqu'à vous assasiner, comme dans le cas du cinéaste néerlandais Théo van Gogh, qui se les était mis à dos. On pourrait aussi penser au cas de l'écrivain Salman Rushdie, qui frappé d'une «fatwa», soit un ordre de le tuer, par un imam extrémiste, vit littéralement caché, depuis vingt quelques années...
    Françoise David et les autres athées intégristes, ne s'en prendraient-ils qu'à des cibles trop faciles? Pourquoi la politicienne de QS en question, est-elle contre le pauvre crucifix à l'assemblée nationale, mais pour le voile intégral et le kirpan dans la fonction publique, voire en plein Salon bleu? Deux poids, deux mesures... ou peut-etre que Mme David et les autres comme elle, n'ont pas tout à fait le courage de leurs convictions? Je ne sais trop.

  • Gilles Bousquet Répondre

    16 février 2011

    Les incroyants intolérants et les religieux qui veulent que nous les accommodions dans leurs religions ne réussiront pas, même si nous ne pratiquons pratiquement plus notre religion catholique, à nous faire enlever de force, par la loi ou autrement, nos crucifix de nos lieux publics incluant la croix sur le Mont-Royal. Même chose pour les édiles municipaux qui veulent continuer de dire une petite prière avant ou après leurs assemblées.