Je n’irai pas voir le film « Deux Femmes en or ». D’abord, la terne bande-annonce m’a grandement déplu. Mais surtout, la lecture de textes à son sujet m’a convaincu qu’il serait tout sauf bandant :

« Pour sa première incursion dans la comédie, Chloé Robichaud dépoussière le film culte de Claude Fournier, sorti en 1970, en le réactualisant sous un angle féministe. » [1]

« Le scénario de Catherine Léger s'égare dans ses thèmes (monogamie, #moiaussi, dépression, écoresponsabilité) et peine à conférer une réelle épaisseur aux personnages. » [2]

« Deux femmes en or version Robichaud est tout sauf un film racoleur. La nudité y est d’ailleurs rare et, lorsqu’elle est présente, elle est soigneusement chorégraphiée, quand elle n’est pas carrément désérotisée. » [3]

« Un plan hommage à Agnès Varda montre le sein de Violette à côté de celui de son conjoint, dans une symétrie désexualisée. » [4]

« Chloé voulait qu’on ressente ce plaisir des femmes, mais jamais dans une logique d’objectification. […] Cela dit, il n’y a pas de tabou : on voit même nos vulves. Mais la nudité est déplacée, détournée. » [5]

« Quant aux scènes de nudité, notons que celles-ci ont été judicieusement choisies, pour apparaître moins dans les contextes de sexualité (plutôt vêtus, et c’est voulu) que dans les instants de ‘quotidienneté’. Lire : non magnifiés. » [6]

« Chloé Robichaud et ses deux actrices ont aussi beaucoup réfléchi pour trouver des façons différentes de filmer les scènes d’ébats sexuels. Dans l’une des séquences les plus sensuelles du film, Florence (Karine Gonthier-Hyndman) et son amant du moment (Sam Breton) font l’amour en restant habillés. » [7]

« Chloé a réfléchi pendant longtemps à ça et la conclusion à laquelle on est arrivées dans nos discussions, c’est que c’était intéressant de montrer la nudité ailleurs que dans l’intimité et de la montrer dans le quotidien. Dans le film, mon personnage est nu quand elle est seule à la salle de bain ou devant le miroir mais pas les scènes sensuelles. On est donc dans un rapport intime et personnel au corps plutôt que d’être dans un rapport d’objectification sexuelle. » [8]

« À noter que la réalisatrice a enrobé cette mouture plus actuelle d’une trame musicale généreuse et exclusivement féminine, allant de Monique Leyrac à Lou-Adriane Cassidy en passant par Marjo et Louise Forestier. » [9]

 Je ne sais pas qui a eu l’idée de confier le rôle de Florence à Karine Gonthier-Hyndman et les rênes du film à Mme Robichaud. Le pauvre Claude Fournier doit se retourner dans sa tombe.

Sylvio Le Blanc

1. https://mediafilm.ca/films/2023/deux-femmes-en-or

2. https://mediafilm.ca/films/2023/deux-femmes-en-or

3. https://www.ledevoir.com/culture/cinema/882892/deux-femmes-or-finir-morale

4. https://www.ledevoir.com/culture/cinema/882892/deux-femmes-or-finir-morale

5. https://www.ledevoir.com/culture/cinema/882892/deux-femmes-or-finir-morale

6. https://www.lapresse.ca/cinema/entrevues/2025-05-23/deux-femmes-en-or/deux-femmes-en-quete.php

7. https://www.journaldemontreal.com/2025/05/23/cetait-interessant-de-montrer-la-nudite-ailleurs-que-dans-lintimite---karine-gonthier-hyndman-et-laurence-leboeuf-evoquent-le-tournage-des-scenes-damour-de-deux-femmes-en-or

8. https://www.journaldemontreal.com/2025/05/23/cetait-interessant-de-montrer-la-nudite-ailleurs-que-dans-lintimite---karine-gonthier-hyndman-et-laurence-leboeuf-evoquent-le-tournage-des-scenes-damour-de-deux-femmes-en-or

9. https://www.lapresse.ca/cinema/entrevues/2025-05-23/deux-femmes-en-or/deux-femmes-en-quete.php