ANGLAIS INTENSIF AU PRIMAIRE

Le ministre Bolduc ouvert à «des exceptions»

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Au diable les avis des éducateurs

Le gouvernement Couillard est « déterminé » à déployer un programme d’enseignement intensif de l’anglais en 6e année du primaire. Après avoir consulté l’avis du Conseil supérieur de l’éducation (CSE) qui lui a été transmis mercredi, le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a réitéré qu’il comptait bien mettre en place cette mesure dans les écoles du Québec, mais il s’est montré ouvert à « des exceptions », au grand soulagement des syndicats de l’enseignement.

« J’étais d’accord avec le principe que ça ne devait pas être du mur à mur. [Le programme] on va le rendre obligatoire, faut [le] généraliser, sauf qu’il faut avoir des exceptions, a-t-il mentionné en entrevue à ICI Radio-Canada. Les exceptions, ça peut être du côté des communautés allophones de Montréal, ça peut être dans certains milieux dans lesquels il y a des particularités. »

En marge du Conseil de la fédération à Charlottetown, le premier ministre Philippe Couillard a aussi déclaré qu’il s’attendait à ce qu’un programme d’anglais intensif soit mis en place. « C’est une question importante pour nous »,a-t-il dit. Le ministre Yves Bolduc « tient compte » des « niveaux de préparation » différents des commissions scolaires dans la mise en oeuvre du programme, a-t-il assuré.

Dans son avis, le CSE souligne d’ailleurs l’importance de former adéquatement les enseignants affectés au programme d’anglais intensif, en plus de noter qu’ils devraient être en mesure de répondre aux besoins de tous les types d’élèves. Sans ces conditions préalables, le CSE estime que l’enseignement intensif de l’anglais serait du temps mal investi et c’est pour cette raison qu’il propose au gouvernement Couillard de ne pas rendre le programme obligatoire.

À la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), l’avis du CSE et l’ouverture montrée par le ministre Bolduc ont été accueillis favorablement. « Mais s’il y a des exceptions, il ne faut pas juste que ce soit pour les milieux allophones, ou ceux où ce sera moins nécessaire », souligne Josée Scalabrini, présidente de la FSE.

Dans un contexte de compressions budgétaires dans les commissions scolaires, elle voudrait que les écoles, qui n’ont pas le soutien ni les ressources nécessaires, ne soient pas non plus obligées d’implanter le programme d’anglais intensif. « Si je ne vois pas noir sur blanc un ajout de soutien dans les écoles, il ne faut pas commencer de projets qu’on ne peut pas mener jusqu’au bout et qui ne seront pas bénéfiques aux élèves. »

Collaboration

La Fédération autonome des enseignants (FAE) a également bien reçu l’avis de la CSE. Elle demande toutefois au ministre Bolduc d’élaborer un programme d’anglais intensif en collaborant avec les professionnels de l’enseignement lors de sa rédaction. « Cette avenue ferait en sorte que nous sortions du modèle unique préconisé par le gouvernement. Et si le ministre Bolduc s’entête à généraliser l’enseignement de l’anglais intensif, il prouvera que ce sont des motifs idéologiques qui le guident et non pas des enjeux pédagogiques », a indiqué Sylvain Mallette, président de la FAE.


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