Le français pour les immigrants

Projet d'Indépendance - un état des lieux automne 2011

Alain Bourdet - Montréal, le 13 septembre 2011
La plupart des immigrants qui décident de venir au Canada choisissent un pays et ne considèrent pas les particularités régionales. Pour eux, le Canada est essentiellement un pays anglophone, un pays du Commonwealth britannique avec la reine d'Angleterre sur les billets de banque et voisin des États-Unis.
Pour eux, le Québec n'est qu'une région, une province, une minorité linguistique. Toutes les lois, les contraintes, «tout ce qui grouille, grenouille et scribouille» ne pourront pas changer cette vision des choses et ne feront que les forcer contre leur gré, seulement pour des raisons pratiques.
On nous a demandé deux fois si nous voulions être un pays. Nous avons dit «non» une première fois et le deuxième essai a donné une réponse de Normand: peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Même avec des adoucissements à la question avec «souveraineté», avec «association», nous avons voulu rester Canadiens. Les immigrants deviennent des citoyens Canadiens, pas des Canadiens français, pas des citoyens Québécois.
Nous avions tout pour être un pays, une nation autonome francophone où les nouveaux arrivants auraient su à quoi s'attendre en faisant le libre choix de venir dans un Québec clairement français, mais nous n'avons pas eu ce courage. Il ne nous reste plus qu'à assumer ce choix et avaler la pilule.
Dans 20 ans, on parlera essentiellement anglais dans l'espace public de Montréal (c'est déjà bien parti) et le reste du Québec parlera la langue des indigènes, sans attrait pour les nouveaux Canadiens.
On ne doit surtout pas blâmer les immigrants. Ils viennent ici pour accomplir le meilleur pour eux-mêmes, c'est nous qui n'avons pas choisi le meilleur pour nous-mêmes. [...]
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Alain Bourdet - Montréal, le 13 septembre 2011


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