Le fond de la nation

On constate rapidement qu’il n’y a aucun gain à long, moyen ou même court terme pour les Québécois

Tribune libre 2008

Le 22 novembre 2006, le gouvernement conservateur se démarquait de sa position traditionnelle en déposant la motion reconnaissant que « […] les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni ». Un peu partout, on s’empressait dès lors d’applaudir ce geste qualifié d’« historique », parce que pour la première fois, on admettait la présence du peuple francophone dans le Canada. Mais au cœur de cette campagne électorale qui demeure l’endroit de prédilection pour débattre d’enjeux et présenter les ambitions de chacun des partis : on constate qu’on atteint vite le fond de cette motion, dès lors qu’elle a été prononcée. Malgré cela depuis, le Parti Conservateur martèle et lance fièrement sur tous les fronts qu’il a reconnu la nation québécoise, sans malheureusement aller plus loin.
À ce stade de campagne, il apparaît étonnant que personne ne s’offusque encore que les conservateurs ne puissent absolument pas aller au-delà de la simple mention de cette célèbre motion du 22 novembre. Quelles sont les implications véritables de cette motion ? Qu’aspirent-ils à offrir au Québec, pour qui le peuple vient d’être pour la première fois de l’histoire canadienne reconnu après tant d’années de demandes ? Quel est le poids véritable et fondamental de cette motion ? Il serait tout à leur avantage de faire part de cette avancée, mais leur silence évasif jusqu’à maintenant en dit long sur la portée réelle de la reconnaissance du Québec dite « historique ». Rapidement, ce questionnement légitime et fondamental laisse place à la langue de bois et aux tergiversations simplistes par les élus conservateurs. À moins de n’être qu’un « adepte des petits pas » (pour citer Claude Charron) et de se complaire politiquement dans cette reconnaissance, le vide occupe toute la place jusqu’à maintenant…Au point de constater qu’ils auront réussi à fuir chaque fois qu’on leur posait la question, pour de purs motifs stratégiques.
Comme citoyens et électeurs issus du Québec, indépendamment de nos allégeances politiques, il est de notre devoir d’exiger plus qu’un simple dithyrambe électoraliste et de nous questionner sur le fond des choses. Sans quoi, on atteint franchement vite le fond de la nation… Lançons un appel à l’intelligence ainsi qu’à la bonne foi du Parti Conservateur et de ses représentants pour espérer une extrapolation faisant place au contenu et à l’éclaircissement. À preuve du mutisme, on constate rapidement qu’il n’y a aucun gain à long, moyen ou même court terme pour les Québécois, démontrant jusqu’à maintenant une reconnaissance purement improvisée, opportuniste et débordante d’électoralisme.


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1 commentaire

  • Michel Guay Répondre

    26 septembre 2008

    Dans le Canada nous les Québecois comme nation francophone nous n'aurons jamais aucun droit : Le Canada nous reconnaît soumis mais refuse nos véritables droits
    et les droits que le Canada ne reconnaît pas aux Québecois sont
    1) Le droit d'imposer notre langue à tous les citoyens du Québec et dans tous les emplois au Québec
    2) Le droit de disposer de cent pour cent de nos fonds publics et de les utiliser à notre avantage
    3) Le droit de nous représenter dans tous les pays du monde et dans toutes les instances internationales
    4) Le droit de choisir et d'intégrer tous les immigrants incluant les hordes référndistes qui nous arrivent du Canada
    5) Le droit de contrôler tous les médias du Québec
    6) Le droit de développer notre culture Québecoise et de la présenter librement dans le monde entier sans la soumettre aux canadians
    7) Le droit d'être considéré comme État souverain et faire respecter les lois de notre Asssembléée Nationale par les fédéralistes
    8) Le droit d'avoir un siège à l'Onu
    9) Le droit de faire respecter notre drapeau national dans le monde entier
    10) Le droit à notre propre Constitution, a notre propre passeport et à notre propre hymne nationale
    En fait ce sont tous nos droits vitaux que les fédéralistes nient à la Nation Québecoise