Allégations de corruption

Le clan Marois somme The Gazette de se rétracter

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Affaire Marois-The Gazette


Handfield, Catherine - Le clan de Pauline Marois sort l'artillerie lourde. Le quotidien The Gazette recevra dès aujourd'hui une mise en demeure lui intimant de se rétracter, sans quoi des poursuites judiciaires seront intentées. Le Parti québécois est sans équivoque: les affirmations voulant que le domaine de L'Île-Bizard où vit leur chef soit en partie situé sur des terres de l'État sont erronées.

"Fausses allégations de corruption", "vicieuse opération de salissage"; le PQ n'y allait pas de main morte hier pour qualifier l'article publié samedi dans le quotidien montréalais.

L'histoire de The Gazette est complexe. D'abord, on écrit que sept des 41 acres du domaine habité par Pauline Marois et son mari, Claude Blanchet, à l'ouest de Montréal, appartiendraient à l'État. Ces terres auraient été expropriées par le gouvernement du Parti québécois en 1978 en vue du prolongement de l'autoroute 440.

Ensuite, le quotidien décrit les supposées tractations du mari de Pauline Marois au début des années 90 pour faire dézoner ce terrain agricole en vue d'y construire une maison de trois étages. Claude Blanchet aurait alors demandé à un voisin de témoigner en sa faveur devant la Commission de protection du territoire agricole, lui refilant par la suite 1600$.

Faux, faux et faux, se défend le clan Marois. "M. Blanchet a dans les mains différents documents prouvant les faussetés de l'article", a déclaré l'attachée de presse de Pauline Marois, Christiane Miville-Deschênes.

Quels détails du texte de 2000 mots sont mensongers? "Comme ça risque de se retrouver en cour, on reste prudent dans ce qu'on dit", a répondu Mme Miville-Deschênes. Elle affirme toutefois que M. Blanchet n'a jamais payé quiconque dans cette affaire.

Pauline Marois n'a pas voulu commenter, hier. Mais dans un communiqué, le Parti québécois reconnaît qu'une partie du terrain appartient à l'État mais qu'il s'agit d'un "droit de passage" au même titre qu'une ruelle. M. Blanchet aurait "choisi d'aménager ce terrain à ses frais tout en étant conscient que les aménagements sont temporaires et que n'importe quand, ils pourraient disparaître", peut-on lire.

Questionné sur l'affaire, l'avocat en droit immobilier Roger Martin a qualifié le cas de "nébuleux". "Un droit de passage de sept acres, ça me paraît gros, dit-il, mais ça dépend toujours des circonstances."

Selon lui, M. Blanchet devra démontrer qu'il a signé une entente notariée avec l'État québécois sur ce droit de passage (puisqu'il est interdit d'acheter un terrain public). Ce type d'entente prévoit généralement une indemnité versée au propriétaire, note l'avocat.

The Gazette n'a pas confirmé ce détail, affirmant n'avoir pu joindre le couple malgré plusieurs tentatives. L'attachée de presse de Pauline Marois soutient que ni elle ni ses collègues n'ont reçu d'appels à ce sujet.

"Ce n'est pas une attaque dirigée contre M. Blanchet, mais bien contre Pauline Marois au moment même de son élection", a déclaré Mme Miville-Deschênes. Le journaliste William Mardsen, sûr de la véracité de ses allégations, ne s'en cache pas. "L'article était prêt, et il était intéressant pour les gens de Charlevoix de le lire avant les élections."


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