Le Bloc Québécois doit devenir un vrai parti souverainiste

Recomposition politique au Québec - 2011

Le Bloc Québécois doit-il disparaître suite à l’élection du 2 mai? La question se pose. À mon avis, une seule réponse s’impose : le Bloc Québécois doit redevenir un vrai parti souverainiste à Ottawa et continuer son travail.
Que retenir de la défaite du 2 mai? Dans l’ombre de son triste fondateur Lucien Bouchard, le Bloc Québécois a surtout été depuis 1993 une loyale opposition de sa majesté à Ottawa au service du Québécois. Que les Québécois souhaitent, après vingt ans, une nouvelle forme d’opposition à Ottawa n’est que simplement normal. Ce qui ne l’était pas c’est que le Bloc Québécois a surtout parlé de la souveraineté du Québec alors que le ciel lui tombait sur la tête, durant la dernière semaine de la campagne électorale et pas tellement avant. Il y avait là une sorte de stratégie un peu odieuse. Comme de la manipulation. Dommage.
En fait, le Bloc doit devenir ce qu’il aurait dû toujours être : un véhicule constant et continuel de la cause souverainiste à Ottawa. C’est bien une excellente opposition et le Bloc Québécois a fait son travail là-dessus. Il faut le reconnaître. Mais une opposition qui ne parlait pas de souveraineté ou presque à quoi cela servait au fond pour notre cause?
Je pense que le nombre de députés souverainistes à Ottawa importe peu. L’important c’est qu’ils soient indépendantistes convaincus et dévoués à la cause. Ce devrait être là le seul programme du Bloc. Le jour où les Québécois opteront pour la souveraineté clairement, il faudra que des partis indépendantistes portent la cause et vraiment.
Il en va de même à Québec. Quoi de plus inutile pour notre cause qu’un Gouvernement du Parti Québécois qui prendrait le pouvoir sans tenir le fort de la souveraineté? Encore là, il risque d’y avoir des lendemains qui déchantent. Prendre le pouvoir, être une loyale opposition, voilà qui est bien, mais nous voulons plus soit défendre la cause de la souveraineté du Québec. Quitte à attendre un peu. Et prendre le pouvoir sur une base clairement souverainiste à Québec et agir à Ottawa de la même manière. Le peuple Québécois sera prêt un jour. Ou ne le sera jamais. Ce sera son choix, mais au moins nous aurons défendu notre cause plutôt que de sans cesse l’éluder.
Un dernier souhait s’impose : laisser la place à la nouvelle génération. Certains depuis trop longtemps en place ne représentent plus aussi bien notre projet. Voilà ce qui serait bien : un Bloc Québécois rajeuni à Ottawa et souverainiste envers et contre tous. Est-ce sa seule chance de survie? Je le crois. Autrement, je crois que ses appuis seront minces dans l’avenir.
Serge Gauthier, Ph.D.
Historien et ethnologue
Membre du Bloc Québécois

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Serge Gauthier, Ph.D.
_ Président de la Société d’histoire de Charlevoix

Serge Gauthier est historien et ethnologue. Il détient un Doctorat de
l’Université Laval et il a publié de nombreux livres et articles sur
l’histoire de Charlevoix et aussi du Québec.





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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 mai 2011

    Bloc Québécois et la Confédération Canadienne
    Confédération: Association d'États souverains qui ont délégué certaines compétences à des organes communs (Larousse 2008).
    Je crois que le Bloc Québécois doit réorienter son action politique pour faire du Québec un État souverain dans une confédération canadienne soit revenir à la Souveraineté-Association de René Lévesque à l'échelle du Canada.
    Le parti (quel que soit son nouveau nom) doit devenir un parti qui présente des candidats dans l'ensemble du Canada avec une option fondamentale qui consiste à créer cinq états souverains: Maritimes, Québec, Ontario, l'Ouest et Colombie Britannique.
    Pour être cohérent, le parti aurait cinq ailes indépendantes (avec des programmes qui collent à la réalité de chacune des nouveaux états indépendants) avec cinq chefs qui feraient la promotion de cette nouvelle confédération.
    Il y aurait des candidats sur tout le territoire de la nouvelle confédération et nous pourrions être surpris des appuis extérieurs au Québec. Il y a des souverenaistes Albertains, Ontariens, Terre-Neuviens.
    Bien sûr, il faudrait une plate-forme très bien préparé mais nous avons d'excellents constitutionalistes qui peuvent élaborer une alternative au système politique actuel et prévoir les modalités d'un éférendum pan-canadien qui permettrait à chacune des entités de devenir souverain.
    L'aile québécoise du nouveau parti ferait surtout campagne au Québec mais pourrait également véhiculer le message souverainiste partout sur le territoire défini par la véritable Confédération.
    Possiblement une lubie mais le Bloc Québécois, s'il désire continuer à exister, doit se réformer ou se saborder pour intégrer le Parti Québécois.
    Jean-Luc Tremblay

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011

    D'accord avec M.Gauthier, je rajouterais ceci à l'intention des rapatrieurs empressés. Dire que les choses se passent à Québec et qu'on n'a rien à foutre à Ottawa est un peu simpliste. On oublie que le député a un bureau de comté, une équipe de comté, un budget de comté et même des membres et des partisans. Donner ces moyens à un député fédéraliste, c'est garder sur nos terres chez nous au Québec des agents du fédéralisme et du colonialisme, c'est renforcer le pouvoir d'Ottawa. À l'inverse, le combattre à Ottawa, c,est l'affaiblir. Le rôle du Bloc, c'est de construire avec l'ensemble des autres organisations indépendantistes une force politique capable de réduire le travail de destruction de la nation québécoise. C'est de la résistance. C'est de se battre. Et l'adversaire, on le prend où il est. En tout cas, il ne faut pas, il ne faut surtout plus laisser ses agents, ses sbires et les quelques vendus qui le servent se promener sur nos terres et acheter nos consciences avec notre propre argent. SVP, un peu d'intelligence politique

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011

    Je diffère,
    Dans son travail d'opposition, le servait de pépinière de souverainistes rompus à des compétences fédérales.
    En rapatriant ces compétences, nous rapatrions des souverainistes formés à ces compétences pour occuper les nouveaux postes advenant la souveraineté.
    Pour ne pas gâcher leur expérience, la souveraineté presse.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011

    M.Gauthier,
    Le Bloc Québécois (il serait peut-être temps qu'il change de nom) doit travailler à Québec et plancher sur la Constitution du Québec avec le Parti Québécois.
    C'est ici que ça se passe et non à Ottawa dans le parlement d'un pays anglo-saxon qui, comme vous le savez, est une monarchie constitutionnelle.
    Lawrence Tremblay.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011

    Bravo, vous avez raison.
    Peut-être que venant de vous, nos élus souverainistes à Ottawa et à Québec vont enfin écouter le message qu'on essaie de leur faire comprendre depuis plusieurs années.
    Daniel