La nouvelle démocratie québécoise

Par Colombe Landry

Québec 2007 - Parti libéral du Québec


Il y a plus d'un an déjà, le gouvernement de Jean Charest décrétait que les négociations avec ses employés avaient assez duré. Il leur a imposé un gel salarial de deux ans et des augmentations annuelles de 2 pour cent jusqu'en 2010, en plus d'annuler des acquis dans leurs conditions de travail vieilles de plus de 30 ans. C'était la loi 142!
Par un tel geste, ce gouvernement a méprisé les acteurs et les actrices du monde de l'éducation, du réseau de la santé et des services sociaux et des services publics.
Le gouvernement actuel a sans doute battu tous les records en adoptant 23 lois sous bâillon en 37 mois: aucune couche de la population n'a été épargnée. On n'a qu'à penser aux travailleuses des Centres de la petite enfance, dont plusieurs ont perdu leur emploi de conseillère pédagogique (Loi 124), ainsi qu'aux travailleuses en milieu familial, qui prennent soin d'enfants, de personnes handicapées, de personnes âgées et de personnes ayant des problèmes de santé mentale, en leur interdisant la syndicalisation et en désyndicalisant celles qui l'étaient (Lois 7 et 8). Rappelons que le gouvernement-employeur en tant que législateur a réorganisé les syndicats du réseau de la santé et des services sociaux en les découpant à sa convenance et en leur imposant des négociations locales d'une grande partie de leur contrat de travail qui se réglait au niveau national depuis 40 ans (Loi 30). Le bâillon a été utilisé pour augmenter l'insécurité dans le monde du travail en facilitant la sous-traitance (Loi 31) et pour fusionner de force les établissements de la santé sans qu'aucun bilan officiel des fusions passées n'ait été établi (Loi 25).
Pour privatiser une partie du parc du Mont-Orford, le gouvernement Charest a imposé encore une fois le bâillon (Loi 23) même si la grande majorité de la population du Québec y était opposée. Il ne faut pas oublier cette autre loi sous bâillon qui interdit aux gens d'intenter une poursuite en justice contre le bruit des motoneiges durant une période de cinq ans.
Le mois dernier, les champions de la suspension des règles démocratiques ont encore une fois utilisé le bâillon: pour imposer des heures d'ouvertures des commerces à l'encontre de l'avis de ceux et celles qui y travaillent, pour mettre en place de force sa politique énergétique et celle des forêts sans oublier l'introduction des soins privés dans le système de la santé.
Chaque fois, les enjeux sont des plus importants et chaque fois, le gouvernement Charest bafoue les règles élémentaires de la démocratie, soit celles de discuter des changements à apporter et de démontrer leur nécessité. Le Québec s'est construit à partir d'idées, de débats et de luttes pour tenter d'édifier une société plus juste, plus équitable, plus démocratique où la liberté de parole est reconnue. Quand les membres de ce gouvernement votent des lois sous bâillon à la chaîne, ils contreviennent à la liberté de parole. Et lorsqu'on s'attarde aux contenus des lois, à chaque fois, la justice en prend un coup, car des droits sont attaqués, rien de moins.
Le gouvernement n'a jamais pu nous démontrer qu'il y avait urgence d'agir de la sorte. Pourquoi cette façon antidémocratique de diriger le Québec? J'en viens à croire que seule l'incompétence peut expliquer un tel comportement à moins que ces dirigeants souffrent d'une paresse intellectuelle chronique. Les changements qu'impose ce gouvernement sont sans fondement rationnel, donc difficiles à expliquer intelligemment. Les arguments manquent mais pas les abus de pouvoir.
Colombe Landry
Saint-Denis de Brompton


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