Environ un milliard de dollars (deux selon les patronneux). Voilà donc le
montant auquel le gouvernement fédéral consent pour réduire le déséquilibre
fiscal dont le Québec est gravement affligé depuis au moins une dizaine
d’années. Messieurs Harper et Charest estiment que cela sera suffisant
pour influencer assez d’électeurs pour assurer leur bonheur électoral. En
réalité, pour la population québécoise, c’est beaucoup plus d’un bonheur
d’occasion dont il faut parler. En effet, l’allocation de ces sommes dans
un contexte purement électoral démontre toute la dépendance du Québec au
bon vouloir dont le gouvernement fédéral voudra bien faire preuve dans le
futur.
Ne soyons pas dupes de manœuvres qui nous en rappellent tant d’autres
ayant retardé notre affranchissement collectif. En fait, la situation du
Québec à l’intérieur du Canada comporte plusieurs similitudes avec celui
d’un parieur dans un casino puisque, dans les deux cas, on fait miroiter
des gains intéressants au participant alors que l’on sait très bien que le
système est biaisé de telle sorte que le participant se fera vider les
poches éventuellement.
Faudrait-il donc se perdre en remerciements pour finalement avoir obtenu
une partie SEULEMENT de l’argent qui devrait nous revenir en compensation
pour le biais systématique qui favorise le développement du reste du
Canada. Quant à moi, le budget Flaherty, c’est bien peu lorsqu’on
considère que le Québec a été probablement privé d’au moins une vingtaine
de milliards de dollars au cours des dix dernières années.
Les arguments que des fédéralistes québécois colportent depuis belle
lurette impliquent que c’est par grandeur d’âme que le reste du Canada
garde en son sein le cancre économique que représenterait le Québec. Or,
il est grandement paradoxal d’observer que la population québécoise,
apparemment si nulle, puisse produire autant d’élites sportives,
culturelles et intellectuelles, lesquelles d’ailleurs s’illustrent au
niveau international. Si le système politique ne défavorise pas
significativement le Québec, alors pourquoi donc serait-il incapable de
bien performer sur le plan économique?
Pour répondre honnêtement à cette question, il importe de réaliser que les
relations entre la nation canadienne et la québécoise ne sont pas si
différentes de celles qui régissent les autres nations. En fait,
l’histoire révèle clairement que chaque nation défend d’abord ses propres
intérêts.
Luc Fortin
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