La loi 101 a-t-elle tué la souveraineté?

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La loi 101, un échec ?






Je sais que le titre de ma chronique est fort, mais c’est une question que je me pose depuis plusieurs années.




Et si, au lieu de constituer une étape majeure dans le cheminement devant nous mener à l’indépendance, la loi 101 (dont on célèbre le quarantième anniversaire) était au contraire le premier clou dans le cercueil de la souveraineté?




Deux façons de voir


Voici ma théorie — que je soumets à votre attention et qui n’engage que moi.




Dans les années 1960-70, beaucoup de Québécois étaient tentés par l’aventure souverainiste, car ils étaient inquiets de l’avenir du français en Amérique.




C’était pour ça qu’ils voulaient se séparer du Canada : pas pour des raisons économiques ou politiques (tout ça est venu plus tard), mais pour des raisons culturelles.




À l’époque, les immigrants qui débarquaient chez nous adoptaient pour la plupart la langue de Shakespeare, et le Québécois moyen s’inquiétait — avec raison — pour l’avenir de sa langue et de sa culture...




Mais la loi 101 du docteur Laurin a calmé ses angoisses.




Les immigrants, désormais, allaient fréquenter l’école française et apprendre la langue de Réjean Ducharme et de Michel Tremblay.




Il y a deux façons de voir ça...




Soit l’adoption de la loi 101 (qui s’est avérée rapidement très efficace) donnait un avant-goût de ce que les Québécois pourraient faire s’ils se donnaient un pays.




(Regardez ce qu’on a pu faire malgré le carcan constitutionnel, imaginez ce qu’on pourrait accomplir si on était libre !)




Soit l’adoption de la loi 101 prouvait au contraire qu’on pouvait protéger le français dans le cadre de la constitution canadienne — donc, qu’on n’avait pas vraiment besoin de se séparer...




Je crois que plusieurs Québécois ont bu le deuxième verre de Kool-Aid.




Le mirage de la souveraineté


Vous me direz que la loi 101 n’est plus ce qu’elle était il y a 40 ans, qu’on lui a enlevé plusieurs griffes et plusieurs dents au fil des ans.




Effectivement.




Mais je crois que ce que les Québécois voient, c’est que beaucoup d’immigrants parlent désormais français.




Ça nous est tous arrivé : on entend quelqu’un parler joual derrière nous, on se retourne, et on voit que c’est un Chilien ou un Vietnamien qui discute avec un ami.




Un enfant de la loi 101.




C’est ce que j’appelle le « dilemme » des nationalistes.




Chaque fois qu’ils marquent un point, chaque fois qu’ils nous font faire un pas en avant, ils prouvent à leur corps défendant qu’on peut améliorer le sort du Québec au sein du Canada.




Plus on marche vers la souveraineté, plus la souveraineté s’éloigne, comme un mirage.




Et puis, soyons francs...




Aujourd’hui, ce ne sont pas tant les Anglos du Québec qui représentent une menace pour le français... mais les francophones eux-mêmes !




Pas besoin des « autres » pour massacrer notre langue. On peut le faire nous-mêmes !




Et très bien, en plus de ça !




Plus de la moitié des Québécois sont des analphabètes fonctionnels. Ils peuvent lire un texte, mais ne le comprennent pas...




Dans le filet


Les péquistes ont marqué tout un but en adoptant la loi 101.




Mais on peut se poser la question : dans quel filet ont-ils envoyé la rondelle ?



 




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